|
Deux poids deux mesures: La discrimination reprend du service! Par: Zaid Ouchna -Qui a dit que l’état marocain a ratifié la charte des nations unis contre la discrimination raciale? -Qui a dit que l’état marocain est un état de droit et en voie de démocratisation? -Qui a dit que la création de l’institut (scientifique!) de la culture Amazighe est un bon signe? -Qui attend quoi du ministère de l’éducation marocain? A toutes ces questions, perfides, l’amer constat du terrain nous apporte tout simplement la désillusion. Le désaveu nous vient de l’avilissement au quotidien de notre réel, nous autres Imazighen dans des régions dites loin des yeux, donc loin du cœur. La politique qu’a toujours mené le mekhzen a changé de tonicité et de cap ces derniers temps. Il paraît que l’idéologie arabo-musulmane, au niveau des théories, est en péril. La loi du stigmate est alors devenue à notre encontre le dernier recours. Cette fois-ci, le makhzen mène une chasse à l’homme, digne de celle des far ouest, contre Imazighen qui ne connaissent pas le dialecte arabe. Pour lui, le temps presse, il faudrait les arabiser tous et plus vite serait le mieux! Il y va sans détour aucun: l’humiliation, le bâton, l’agression ou alors la torture, c’est selon les cas. Tel est le sort réservé à celle ou à celui qui ne sait pas manipuler le dialecte oriental. Ici, les droits de l’homme ou l’état de droit ne sont que des vulgaires slogans car c’est le racisme qui fait plutôt la loi. C’est un fait nouveau puisque ces pratiques étaient auparavant des manœuvres clandestines. Maintenant, on y va à visages découverts et les caïds prennent eux-mêmes la charge des opérations. Ils giflent et agressent des gens par leurs propres mains dans les rues comme dans les locaux des administrations. Malheur à celui qui oserait parler en Tamazighet dans les lieux «protégés», il verra non seulement ses requêtes refusées mais surtout et également il se retrouvera jeté dehors comme un chien. L’état de droit, dites-vous? Dans ces micmacs, quatre localités de la région du sud-est du Maroc sortent du lot: Ayet Hani, Tinghir, Tinjdad et la région de Goulmima. Ayet Hani: Cette localité constituée de plusieurs Igherman est située sur les hauts plateaux du grand Atlas-Est juste au pied du célèbre mont Baddou, vit dans un cauchemar préoccupant pour plus d’un à juste raison. Malgré sa mise à la marge dans tous les domaines depuis toujours, elle continue de sévir. En effet, des hommes, des femmes et même des bébés sont agressés par des responsables de l’administration. Un habitant d’ighrem n Ayet Lehcen a été agressé devant sa femme. Et même le bébé que porte la dame sur son dos a été touché! Comme ce n’est pas assez pour le responsable administratif, il a jeté le pauvre homme en prison par le biais d’une administration largement consonante. Tout donc laisse à croire qu’il est nommé dans cette localité pour cette fin: c’est à dire la désormais célèbre «mater les barbares». Un responsable qui ne parle guère un seul mot de Tamazighet dans un milieu où personne ne maîtrise vraiment le dialecte arabe est une œuvre très suspectée. «Il y a de quoi se tordre le coup ici, m’affirmait ce défenseur des droits de l’homme M. ZÂAKRI MOHA en état de désarroi. Je ne sais plus à quoi m’en tenir dit-il: des agressions ont eu lieu en plein public alors que les témoins et les soi-disant traducteurs qui dépravent tout sont adulés et ont la peur au ventre. La manipulation fige les gens au silence. Il ne suffit plus d’humilier des Imazighen à présent, l’étape actuelle c’est de les assaillir ensuite les jeter en prison pour laisser leurs familles qui ont des revenus piteux crever de faim car elles dépendent uniquement de la rente journalière elle-même exigue. A quel sain se vouer se demande encore M. Moha Zâakri ?» Tinghir: Le pacha de cette ville est formel, tout celui ou celle qui oserait parler Tamazighet sous ses toits n’a qu’une seule et unique réponse: dehors! Les autorisations pour des activités culturelles Amazighes ou pour les créations d’associations Amazighes ne sont pour lui qu’un vilain passé révolu. Imazighen: circulez, il n’y a plus rien à voir, arabisez-vous d’abord! Tinjdad: Ici, le caïd fait des rondes à chaque nuit tombée avec une troupe de mokhaznis en escorte. Tout jeune homme ou jeune fille qui aura le malheur ou l’imperfection de le croiser sur son chemin se verra embarqué et envoyé à la salle des opérations: son bureau. On connaît la suite. Après, il remplira soigneusement un procès verbal qu’il transmet dûment au procureur sous motif: perversité ou incitation à la débauche. C’est encore selon les cas. Goulmima: La politique du paupérisme y est menée à grande échelle, ici elle est préférée à celle du stick. Tout projet à caractère de développement économique verra son autorisation systématiquement rejetée et donc refusée. A Tadighoust la confiscation des terres est régie, l’art de dire «non» est dix mille fois plus en avance dans cette localité. Aucune créativité, dans des divers domaines concédant un quelconque avancement, n’est permise. A l’inverse on ferme au fur et à mesure les portes des administrations pour que cette localité cesse d’exister sur la carte. Il est vrai qu’ici, l’outrecuidance et la solidarité, deux préceptes de notre morale, sont en vaisseau de l’évanouissement alors que la rumeur quand à elle, elle fait des décadences à bord. Sauve qui pourra!
|
|