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Contre Quels Arabes Imazighen Font- Ils la Guerre? obscures divagations en plein «ANNAHAR»Par: Rachid Fettah (Khémisset) PREAMBULECertes, au Maroc, la presse écrite toutes tendances politico-idéologiques confondues a bel et bien profité d’une bonne dose de liberté d’expression. Une vraie explosion journalistique, quoique incertaine, a visiblement déclenché un avant goût à odeur démocratique, pour que des dizaines d’organes de presse voient le jour (ANNAHAR). un surgissement massif de nouveaux titres, arabisant et francisant, transperce le diapason épais de la sphère de la communication et de l’information, et de jour en jour, au rythme croissant, tels des champignons, des journaux apparaissent pour figurer et défigurer, dans une métamorphose extraordinaire, les visages des kiosques. Au cœur de cette effervescence journalistique, la presse indépendante gagne de plus en plus de terrain, écrasant ainsi une presse partisane au bout de son souffle démagogique. Cette dernière qui ne fait que survivre dans une agonie idéologique, et qui chemine droit vers la mort politique certaine pour faire retarder cette fin fatale. Des journaux s’investissent dans le commerce de l’information du choc et du brutal, d’autre affichent l’étiquette d’organe indépendant pour inspirer plus de crédibilité et de légitimité éditorialistes. Dans la grande majorité, ces tribunes ne sont que la base arrière de l’idéologie dominante de l’état central, une idéologie axée sur le faux mythe et la permanence de l’arabo- baâtisme. Ce sont aussi des entreprises mises au service de la propagande des doctrines creuses et passéistes.Or ces institutions partisanes, au lieu de verrouiller les portes à la manière des usines en crises, elles se sont métamorphosées: en fondation Mr Untel, en club des amis de MR…,en forums…, en union des …,en Bayt…, en jeunesse…, en ligue des…Bref, des tournures Machiavéliques permettant aux leaders détrônés de reconquérir les affaires publiques. Mais, en dépit du grand nombre de journaux, la presse amazighe authentique ne représente presque rien devant la presse arabiste, quoique ces dernières années, bon nombre d’hebdomadaires faisaient preuve de générosité en vers tamazight (une colonne par-ci et une page par là) .Et ce qui demeure sûr, c’est que rarissimes sont les journaux qui publient des thèses, des analyses ou des entretiens par conviction professionnelle et pour se solidariser avec le mouvement revendicatif amazigh, car beaucoup sont ceux qui agissent dans ce sens par intérêt, pur et simple, commercialiste. Ce regard hâtif sur la vue panoramique du paysage journalistique national laisse mesurer l’effet, que provoque l’onde de choc, chaque fois que le débat se déchaîne, à gauche et droite, autour de la question amazighe. Alors à travers ces débats interminables comment les intellectuels marocains abordent-ils l’amazighité? quelle image le paysage journalistique reflète-t-il de TAMAZIGHIT? Et comment l’élite arabophone marocaine reçoit et interprète le renouveau AMAZIGH? Avant de tenter des réponses à ces interrogations épineuses, il faut avouer que jamais le débat autour de TAMAZIGHT n’a été aussi magmatique qu’aujourd’hui, et jamais aussi les intellos arabistes de notre pays n’ont exprimé autant d’avanie et de vexation intellectuelles qu’ aujourd’hui, et toutes ces réactions insignifiantes, dans un climat de déchaînement fou furieux accusant le mouvement amazigh de raciste… d’extrémiste. .etc. FRONTS INTELLECTUELS AMAZIGHOPHOBES. La phobie intellectuelle hostile aux revendications du mouvement amazigh, ne date pas d’aujourd’hui c’est une espèce de «jihad», à référence arabo-baâtiste, qui, telle une dégénérescence virale, évoluait en parallèle à l’histoire métamorphosante des idées au sein du Maroc contemporain.Parfois c’est l’interventionnisme officielle du Makhzen qui tentait, en vain, d’opprimer la voix montante du militantisme amazigh, mais dans la plupart des cas, ce sont des «intellectuels amazighophobes d’élite» instrumentalisés comme forces auxiliaires pour transplanter et parsemer l’idéologie arabo-baâtiste à travers le sol socio-culturel marocain, ou sinon, se sont des sains théologiens bilieux qui manœuvrent et émettent des «presque fatwas» pour contrecarrer la marche des imazighen, tels des alliés, en entente cordiale, toutes ces formations s’organisent en front antiamazigh. Et pour mener à bien cette mission sacro-ideologique, à cette noble fin tous les moyens sont bons et légitimes: partis po, écoles, médias et surtout la presse. Cette dernière voie demeure la plus efficace, puisque elle reflète le mouvement tumultueux des idées, et étant donné le rôle des journaux dans l'orientation des débats politique, ainsi que leur impact sur les décisions dans la gestion des affaires publiques. En fait toute une armada intellectuellement, amazighophobe (leaders po, universitaires, hauts cadres officiels, éminents FOUQAHA journalistes, syndicalistes ...) s ‘est érigée et s’ est investie pour dresser de faux barrages contre l’évolution, sereine et intelligente, de la mouvance revendicative amazighe. Et c’est à travers certaines publications de la presse écrite que l’expression affichée de ces entraves illusoires ne cessaient de se manifester. A ce propos , la dernière offensive du genre a été scandaleusement orchestrée par l’hebdomadaire arabophone ANNAHAR dans sa publication N°: 69 du 19\03\04. Un journal, de fond et de forme, maigre et sans poids éditorialiste. la manière, dont il a conçu le dossier à propos des imazighen, laisse sauter aux yeux l’impression de l’immense manque d’éthique et du professionnalisme. Une élaboration qui trahit clairement la position délibérément amazighophobe de la rédaction et qui donne libre cours a la lave mensongère et les contre vérités allant à l’encontre des imazighen, et tout en étant source d’informations troubles, de diffamations et d’obscures divagations: TITRE CHOC D’UN DOSSIER NOIR : Dans sa livraison précitée, l’hebdomadaire ANNAHAR ne s’est pas donné la moindre peine de vérifier le fondement des propos carrément puisé en plein registre des «insultes», et cités d’une façon confuse. Un dossier lourd de mépris, entièrement conçu dans une totale maladresse journalistique, au point de devenir une lance missive verbale chargée de haine à tout ce qui a sens au sein de l’univers amazigh (langue, culture, histoire, mémoire, populations, associations, mouvement…). Bref, un dossier noir, horriblement provoquant, élaboré pour choquer «le pathos collectif» des imazighens, et pour dénigrer le caractère civique des revendications amazighes. En gros caractères, en arabe et en tifinah, la rédaction a formulé le titre de la couverture comme suit: HARBOU L AMAZIGH DIDDA L AARABE (Guerre des imazighen contre les arabes). Pure provocation et aberration démesurée. Car, opter à intituler ce dossier par cette formulation, fait replonger le lecteur dans l’atmosphère des guerres intertribales, vécues pendant la JAHILIA de l’époque QORAI¨CHIQUE. Et, précisément, cette référence accentue l’impact de l’esprit fantasmagorique qui puise dans l’imaginaire des 1000 et une nuit. Une sorte de réactualisation des contes fabuleux des conquêtes arabes. Quant au contenu absurde de ce dossier (4 pages), il fait l’objet de deux recettes (fast food) journalistiques, d’une saveur amère. D’abord comme entrée, des entretiens hors d’œuvres, en suite, un article de résistance . ENTRETIENS HORS D’OEUVRESPour mettre en relief ces trois entretiens, ces fameux journalistes novices d’ANNAHAR les font encadrer par des commentaires insignifiants, des fausses notes composées à l’aveuglette. Et, le tout donne à évaluer la méconnaissance profonde et la médiocrité intellectuelle, à travers lesquelles ce dossier traite le mouvement amazigh. D’un coté, un entretien vantard et excessivement narcissique, celui d’un absurde défenseur de la sacralité idéologique de la langue - culture importée du Machreq. Et, pire encore c’est un opposant déclaré de l’officialisation de la langue Tamazight. De l’autre coté deux autres entretiens de deux étranges militants, en état d’égarement hors cercle de l’amazighité. Ils sont l’incarnation pleine de deux voix, usées et affaiblies, devant la force lucide et la sève vigoureuse d’un militantisme renouvelé, personnifié dans l’éruption d’une nouvelle génération d’amazighs, convaincus et fidèles à la cause. Le premier de ces deux antihéros n’est autre que l’ex Mr C.N.C., dit aussi Mr. «contre courant». Une sorte de roi déchu et éjecté hors du royaume de l’amazighité. Il est aussi connu par un comportement déficient et instable, outre que ses positions sont souvent à l’antipode des intérêts du mouvement amazigh. Et le deuxième antihéros est, curieusement, une figure habituée de la presse amazighophobe, prise au piège, et froidement instrumentalisée pour donner un peu de clarté à ce dossier sombre. Certes , un ancêtre, un des pionniers même du mouvement associatif, dit aussi Mr.Nostalgia, une sorte d’Elyse de l’odyssée militantiste traditionaliste, mais qui ne cessait de navet ter entre prises de positions caméléonesques et contradictoires.Tantôt en harmonie avec lui même et avec ses confrères pour défendre la cause. Tantôt hors chorale fredonnant, en solo, des airs vieillots et nostalgiques du militantisme année 60. Alors ces gaucheries intellectuelles, tâtonnement et pataugeage, trahissent la crédibilité, à la foi de cet activiste associatif et de son profil presque charismatique. Car, le fait d’accepter d’épaissir le volume des diffamation contenues dans ce dossier, s‘avère une complicité préméditée qui appuie cette offense méprisante à la dignité et à l’honneur des militants propres et intègres, surtout qu’aujourd’hui, plus que jamais, le mouvement amazigh a besoin de plus en plus des efforts et d’unification pour faire face aux forces déstabilisantes et destructives qui le ciblent. ARTICLE DE RÉSISTANCELe summum de cette coulée lavique d’avanie est, par excellence, l’article signé par un certain ABOU SALMA. Sans doute, un pseudonyme masquant un personnage à défaut d’audace et de courage intellectuels.Cet article plat, sans forme ni fond, est écrit sous une emprise rabique, doublée d’une fièvre délirante. L’auteur ivre de rage antiamazighe, attaque et l’amazighité et imazighen par toutes les humiliations possibles: descendance de lyauty, serviteurs du sionisme, porte-parole du colonialisme, extrémistes, racistes, séparatistes… etc.. Tout un inventaire parsemé d’outrages et d’offenses directes, sans la moindre nuance ni réserve. Déjà, le titre est à lui seul constitue une grave provocation. Une autre version insolente pour réactualiser les falsifications permettant à restituer les contrevérités et troubler les eaux claires de la vraie Histoire. Mais l’adjectif «Aljadid» est là pour renouveler le souffle par rafales chargé de mépris et de dénigrements. En effet, justement «Aljadid», car un aspect des revendications amazighes, en un petit bout de l’iceberg, émerge à la surface de l’actualité: l’enseignement essai de tamazight, l’impact symbolique de TIFINAGH, la solidarité du mouvement amazigh avec les victimes du séisme d’El hoceima, les rencontres, les colloques, les conférences et les débats autour de l’amazighité, ainsi que le boom associatif… Bref, un continuum ininterrompu de signes forts qui confirment que la constitutionnalisation – demeure un chois inévitable. Alors, prenant conscience de ces faits et de cette réalité qui s’imposent, à contre cœur, aux nostalgiques du rêve évaporé de la QAWMIA AL AARABIA, ils déclenchent l’alarme des nouveaux «LATTIF». Or cette fois-ci non pas dans les mosquées (impossible ) mais dans la presse. Une presse où des maîtres divagateurs, de la souche intellectuelle de M r X ABOU SALMA, sont accueillis et loués comme les sauveurs de la OUMMA EL AARABIA. Dans l’ensemble, les idées obscures dominant dans l’article s’articulent autour de trois contrevérités flagrantes (toile de fond terne), à savoir le dahir dit berbère, le caractère raciste du mouvement amazigh et le militantisme amazigh est une manipulation étrangère. Et tout le barbarisme verbal, qui enveloppe vaguement, ces trois assertions creuses et sans fondements, n’est que peine perdue.En guise d’illustration, le fait de dire que la cause des imazighen est artificielle et sans référence juridique, ou le mouvement amazigh est une expansion du sionisme, ou bien l’action associative œuvre dans l’intérêt du colonialisme, ou encore ce sont la langue arabe et l’islam qui ont «civilisé» les berbères etc.Bref ce sont là des fragments d’un discours haineux, saturé de diffamations et franchement provocateur.L’auteur de cette charabia est, sans doute, pénétré jusqu’à l'état d'ivresse extatique par la semence arabo-islamique, il interprète tout ce qui bouge immédiatement, autour de lui à travers le prisme du conflit arabo –israélien. Donc, tout est sionisme, tout est impérialisme. Même imazighen des hauteurs, qui ne quittent jamais leurs montagnes, qui n’ont ni radio ni télévision ni téléphone mobile, et qui ne fréquentent presque jamais les cités des lumières (Fès , Rabat …) eux aussi sont des serviteurs de l’impérialisme et du sionisme!!! Quelle absurdité! Quelle naïveté! c’est que l’emprisonnement idéologique, où se sont condamnés nos intellos fanatiquement arabistes, est vraiment fatal. Mr X ABOU SALMA en est la meilleure illustration: il pense et intellectualise la situation socio-culturelle marocaine comme étant un machreqin, il ne cessait d’inventer et de réinventer un monde arabe qui n’existe plus dans les faits, un mande explosé en éclats, et le dernier débris qui en reste, c’est la statue de SADDAM détruite l’autre jour à BGDAD. Aujourd’hui, il ne reste que les paroles tristes de la chanson: AL HOULM AL ARABI. C’est fini, le monde arabe est Mat Echec et Mat! Mais imazighen n’y sont pour rien. PERORAISONA l’heure où cet article-réponse est sous rédaction, l’hebdomadaire ANNAHAR attise d’autres feux de haine antiamazighe, ceci, en s’exaltant de louanges suite aux faux exploits marqués par la publication de ce dossier noir. Et pour faire prolonger l’épopée amazighophobe, le même journal ouvre, grandes, ses pages à un certain al Mouatassim, autre héros de cette saga d’attaques et de provocations allant à l’encontre des imazighen du Maroc. Certes, pour finir, le dossier noir publié par ANNAHAR s’avère un grand succès commercial, mais il demeure dénué de toute crédibilité et de toute éthique professionnelle: il est, nettement, hors du débat démocratique.
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