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Vers quelle requalification du champ
politique aspire notre pays?
Par: Lghazi Hsaine
Récemment, le champ
politique national a été marqué par un débat ardent en vue de promulguer le
projet de loi relatif à la constitution des partis politiques dans notre pays.
En effet, dans le cadre de la configuration d’une carte politique à l’horizon
des prochaines élections, le ministre de l’intérieur a négocié avec les chefs
des partis politiques un projet de loi relatif à la mise à niveau de ces
formations politiques.
La presse nationale a édité l’avant-projet de cette loi. Le sous-titre gros et
gras stipule: «Est interdit la constitution de partis politiques fondés sur des
considérations religieuses, linguistiques, ethniques ou régionales». Cette loi
précise également que le parti politique doit être organisé et administré sur
des bases et des principes démocratiques donnant vocation à tous les membres de
participer effectivement à la direction des différents organes.
Ce projet de loi s’articule autour de plusieurs axes et le financement demeure
le point le plus important. Le texte précise que le fonds des partis politiques
provient des droits d’adhésion des militants, des dons et subventions ainsi que
le revenu lié aux organisations d’activités culturelles et sociales en plus de
l’aide de l’Etat. Il interdit aux partis politiques de recevoir des aides
financières – directes ou indirectes – des collectivités locales, des
institutions publiques et des sociétés où l’Etat dispose d’une participation au
capital, comme il interdit à toute formation politique de recevoir des
subventions et des aides – de quelque forme que ce soit – d’un pays étranger,
d’une personne morale soumise à une loi étrangère ou d’une personne qui ne porte
pas de nationalité marocaine. L’État finance les campagnes électorales des
partis politiques et leur accorde une aide annuelle. Le montant de l’aide est
tributaire du poids du parti au sein des chambres parlementaires.
Il s’impose donc aux partis politiques de faire émerger une stratégie
constructive globale et d’intérioriser les valeurs de la démocratie, de la
modernité, de la transparence dans la gestion et de l’alternance au niveau des
directions politiques de cette loi, tant attendue, pour surmonter les obstacles
et répondre à toutes les questions qui préoccupent l’opinion publique nationale.
Si la constitution du 10 mars 1962 promulguait définitivement le principe du
multipartisme, il s’avère très urgent et très essentiel que la constitution
actuelle promulgue le principe du multilinguisme et de la diversité culturelle
au Maroc, si vraiment il y’a une bonne intention pour concourir à la
représentation des citoyens et une bonne volonté de créer des conditions
favorables pour animer le champ politique national, dynamiser l’action des
partis politiques et surtout éradiquer toute forme de discrimination pour
impulser un développement socio-économique tangible.
Y’a-t-il, aussi, une bonne volonté nationale pour contrôler rigoureusement le
financement des partis politiques par les collectivités locales, les
institutions de l’Etat, les pays étrangers ou les personnes n’ayant pas de
nationalité marocaine et réprimer sévèrement les transgressions relevées?
Toutefois, certains moyens médiatiques jugent que l’interdiction des partis
‘’fondés sur une base religieuse est une grosse hypocrisie’’, en se demandant
qu’est donc le PJD? Le leader du parti «Istqlal» profère que la constitution du
parti rifain a été interdite. Cet homme politique qui juge que son invitation au
programme télévisé «Hiwar» du 16.11.2004, pour une seconde fois dans six ans,
est une injustice par rapport au Parti Istiqlal; juge en conséquence que: Imazighen
privés sauvagement de leurs droits légitimes durant plusieurs décennies, doivent
attendre au moins 20 ans pour envisager la constitutionnalisation de la langue
Tamazight! N’est-t-il pas une très grande injustice par rapport aux imazighen?
Quand était-il juste d’inciter un peuple à renier ses origines?
Pratiquement, si on défini tous les partis politiques on remarque clairement
qu’ils sont tous constitués de groupe de personnes qui défendent les mêmes
intérêts linguistiques, ethniques, religieux et régionaux! Tous les partis
politiques créés sont fondés sur la démagogie et la défense de la politique
arabo-islamiques. Ils soutiennent les arabes, la langue arabe, l’islamisme
politique, les intérêts de la Palestine et de l’Iraq sans se soucier des énormes
problèmes de la masse populaire marocaine épuisée par: la pauvreté, l’ignorance,
la maladie, le chômage et l’injustice sociale! Tout en discriminant
catégoriquement notre amazighité, malgré qu’Imazighen avaient sauvegardé
rationnellement l’Islam, ils avaient lutté pour l’indépendance du pays et ils
défendent toujours l’intégrité territoriale du Maroc. Devant la loi et l’Etat de
droit, nos partis politiques sont-ils d’abord crédibles?? Sont-ils démocrates??
Aujourd’hui, le mouvement culturel amazigh défend légitimement sa cause en vue
de se procurer les droits reconnus par la charte des Nations Unies en matière
des droits de l’homme; il défend surtout l’unité et l’intégrité territoriale du
pays. Le peuple amazigh solidaire a pleinement le droit de protéger son
identité, sa langue, sa culture, sa civilisation, et sa glorieuse histoire dans
le cadre des droits de l’homme, de la diversité culturelle et du multilinguisme.
Dans le cadre du devoir national et de l’intérêt général du pays, la
réconciliation du Maroc avec son Amazighité, la révision de la constitution et
le développement du secteur de l’enseignement de la première langue du pays
depuis les temps préhistoriques: Tamazight, sont devenus obligatoires pour
mettre fin au dialogue des sourds, donner une solution radicale à la question
d’actualité nationale par la sauvegarde et le reconnaissance constitutionnelle
de la langue et la culture Amazighes.
L’écrivain amazigh algérien Kateb Yacine a dit: «on voit l’absurdité d’une
censure bureaucratique qui opère dans l’ombre et fait d’autant plus mal qu’elle
atteint le citoyen au plus profond de lui-même, en occultant ses origines». Pour
dire ensuite: «Et comme l’ignorance engendre le mépris, beaucoup d’Algériens qui
se croient arabes – comme certains s’étaient crus français – renient leurs
origines»
Interrogé, sur le dernier mot, dans l’interview du 08.01.2004, Mr Ferhat Mehenni
a répondu: «J’ai énormément de respect pour toutes celles et tous ceux qui
s’intéressent à notre culture, à notre identité et à notre langue».
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