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Congrès Mondial Amazigh Halte à la haine Le 11 septembre 2003, la haine insensée a de nouveau frappé à Casablanca, au Maroc. Cette fois-ci, c’est un paisible citoyen de confession juive qui en a été l’innocente victime. Assurément, Albert Rebibo a été assassiné parce qu’il était juif. Même si les résultats de l’enquête policière ne sont pas définitifs, ce lâche acte terroriste perpétré en ce jour devenu symbolique du 11 septembre, porte la même macabre signature du terrorisme islamiste responsable des attentats meurtriers de New-York, de ceux du 16 mai dernier à Casablanca et de bien d’autres dans le monde. Deux jours après l’assassinat de Mr Rebibo, c’est Elie Aferyat, un autre citoyen juif marocain qui est tué en plein jour à Meknès. Consterné par ces tristes événements, le Congrès Mondial Amazigh (CMA) condamne avec la plus grande fermeté ces actes ignobles et exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, à leurs amis ainsi qu’à l’ensemble de la communauté juive du Maroc. Les juifs arrivés en Afrique du Nord il y a environ trois milliers d’années, sont les seuls à s’être établis de manière pacifique dans cette région et à s’être intégrés harmonieusement au sein de la société, ce qui leur a valu de vivre en paix et en parfaite osmose avec les populations amazighes autochtones. Le CMA rappelle que le mouvement culturel amazigh, tant au Maroc que dans les autres pays d’Afrique du Nord, ne cesse depuis plus de 20 ans d’alerter les citoyens et l’opinion publique internationale sur la responsabilité des Etats nord-africains et des acteurs politiques panarabistes de ces pays, dans la mise en place et l’encouragement de l’idéologie arabo-islamiste qui a fait le lit du terrorisme qui fait tant de ravages aujourd’hui. En falsifiant méthodiquement l’histoire de cette région, en occultant sa culture autochtone et en méprisant ses valeurs de démocratie, de générosité et de tolérance, en menant une politique implacable d’éradication de tout ce qui n’est pas arabo-islamique, les pouvoirs en place ont détruit notamment dans les villes, les repères identitaires d’une jeunesse coupée de ses racines et privée d’espoir, pour l’offrir en offrande aux apologistes de la mort. Aujourd’hui encore, l’éducation, l’administration, un grand nombre de mosquées, les médias publics et une grande majorité des médias privés sont mis au service de cette même idéologie. De plus, depuis l’avènement de la télévision satellitaire, de nombreuses chaînes arabes sont apparues comme de véritables organes d’aliénation du citoyen nord-africain et d’instrumentalisation de drames humains au profit d’une propagande haineuse. Le respect des droits de la personne et la paix entre les peuples appellent une mobilisation générale de la communauté internationale et plus que jamais, le silence et l’hypocrisie qui cautionnent l’acte criminel doivent être abolis et la justice appliquée avec la plus grande rigueur. Sans quoi, de nouveaux deuils sont à prévoir. Paris, le 18 septembre 2003 Le Président: B. Lounes |
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