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La langue arabe oui, mais pourquoi? Par: Zaid Ouchna (Goulmima) Au-delà de la rive des flux de l'idéologie orientale, au-delà des calcules mal-veillants, au-delà de tous soupçons ou dans une neutralité propre, la question suivante s'impose pour nous autres Imazighen: où réside le positif de l'apport de la langue arabe et de l'arabisation en général? Est-elle vraiment utile à un pays africain et carrefour des civilisations universelles comme le nôtre? Une question simple diriez-vous! La réalité en tout cas nous montre qu'elle n'en est pas vraiment une, car après moult débats, il s'est avéré que l'on cherche une aiguille dans la paille! Arabité, arabisation, arabo-musulman ou alors «qawmia arabia», des slogans à couler à flot! Mais pourquoi faire? Pour aller ou? Pour devenir qui? Pour quel avenir? Des questions légitimes que se pose un peuple déchu sur la terre de ses ancêtres. On l'a réduit à l'état d'hypnose par la calomnie des sorciers. Pour en savoir plus, j'ai recueilli des témoignages apurés des Imazighen conscients des désastres et des ravages que leur a causés une idéologie importée. Nous les posons maintenant car les débats se multiplient dans le royaume sur le "multi linguisme au maroc" sans la présence des Imazighen. Nous les posons maintenant car les pseudo-intelectuels éditent des livres sur cette question où ils fustigent sans scrupule la langue Tamazighet (Abdelkader fassai fihri en est un). Nous les posons enfin parce qu’elles sont tout simplement posables. 1-Question: La langue arabe est véhiculaire des préceptes du Coran, c'est un fait indéniable. Mais pour nous autres marocains et marocaines, dans la réalité, est-ce que le message divin passe au quotidien? -Lou, (enseignent) : *Non ! -Zakar, (activiste et gérant) *Non, je donnerai l'exemple palpable: "Lors de ma scolarité, on m'a enseigné, entre autre, le mot "gha-it". Je n'ai saisi son sens véritable qu'après avoir eu ma licence!" -Lahbib. ,( Enseignent, calligraphe et écrivain): *Oui, enfin plus ou moins. -Itij, (activiste) *Non ! Bien sûr que non. -Ouâlla (directeur administratif): *le problème n'est pas là, elle n'est pas tout simplement la langue de l'espace ni celle de la nature. 2-La langue Tamazighet ne pourra-t-elle pas mieux jouer ce rôle? -Lou: *Certainement, car première elle est, elle sera la dernière. -Zakar : *Oui, bien entendu ça sera plus commode. Je me réfère à l'exemple que j'ai cité. Si c'était en Tamazighet, j'aurai ggnané vingt ans. Labib: *Oui. -Itij : *Evidement. -Ouâlla *Bien sûr que si. 3-D'après vous quelle est l'estimation en pourcentage des marocains qui maîtrisent l'usage de la langue arabe classique et par voie de conséquence ceux qui ont compris tout le Coran? -Lou: *0,1 % -Zakar : *Je dirai tout simplement dans les environs de 1%. Labib: *0,1% Itij: Très minime dans tous les cas. -Ouâlla: *J'aime répondre autrement, d'abord la langue arabe est difficile à apprendre. La complexité de ses structures linguistiques est en fait son propre handicap. Les Arabes eux mêmes ne parlent pas vraiment l'Arabe classique, donc une probabilité très faible. 4- Pour vous quelle est la discipline la mieux enseignée par la langue arabe? Est-ce par exemple la chimie, l'électronique, l'informatique ou alors la plomberie ou la maçonnerie? -Lou: *Le mensonge ! -Zakar: *On pourrait dire qu'elle devrait s'enseigner elle-même, mais à en voir plus clair, elle s'est handicapée par une multitude d'empreints sauvages. -Labib: *Le coran et la langue arabe. -Itij: *Sans réponse! -Ouâlla: *Je situe la langue au niveau de la supere-structure d'une société. L'anomalie de la langue arabe, c'est qu'elle est toujours loin de la réalité. Cela, nous ne pouvons pas l'ecrire ! 5- Est-ce que la langue arabe peut-elle être vivace? C'est à dire quelles sont ses chances d'être un jour celle de la communication dans des foyers et dans la rue? -Lou: *Jamais. -Zakar: *Elle ne sera jamais vivace car les Arabes même d'orient ne parlent pas la langue classique dans leurs propres foyers. -Labib: *Aucune chance. -Itij: *Jamais. -Ouâlla: *Oui, pourvue qu'elle aie des conditions. 6-La langue arabe est-elle celle de vos écrits? -Lou: *Non plus. -Zakar: *Non, elle ne l'a jamais été, mais j'aimerais bien le faire, sauf que je ne donne pas ce que je n'ai pas. -Labib: *Très rarement. -Itij: *Non plus. -Ouâlla: *Non. 7- Avez-vous une remarque à formuler? -Lou: *La langue arabe devrait normalement être comme toutes les autres, mais certains désoeuvrés ont fait d'elle un instrument politique et idéologique. A partir de là, les peuples non arabes ne se laisseront jamais prendre par le piège. -Zakar: *Même si j'ai envie de positiver à l'égard de la langue arabe, ceux qui prônent l'arabisation (exp: les fassi fihri…), vu leur manière de s'y prendre, me poussent à m'abstenir. Ils ont vraiment envenimé notre peuple et notre pays. -Labib: *L'arabe n'est pas une langue nationale. Comme le français, elle a été imposée aux Nord-africains. L'arabe ne pourra jamais suivre la science ni la technologie. -Itij: *Pour persister, la langue arabe doit revoir le caractère de son écriture. L'alphabet araméenne est tout simplement dépassé par la technologie des temps qui courent. La modernité veut une langue précise et en phase avec toutes les autres. -Ouâlla: *Aucune.
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