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Promotion de la femme et
écotourisme dans le parc national d’Al Hoceima
Par: Mohamed EL BOUCHHATI
D’une superficie de 48 000 ha dont 19 000 maritimes, il
abrite des espèces rares comme le balbuzard pêcheur et le phoque moine ainsi que
des paysages naturels et culturels d’un intérêt plus que national. Le Parc
National d’Al Hoceima est proposé comme aire spécialement protégée d’intérêt
méditerranéen (ASPIM), grâce à sa richesse en écosystèmes et en paysages. Un
label international décerné spécialement aux airs protégées et remarquables de
la Méditerranée.
De par son importance, ce parc figure dans les centres d’intérêt de la Banque
Mondiale, et parmi les projets du GEF…etc. Le partenariat avec les autorités
concernées vise la mise en place officielle du parc entre autres. Des ONG
internationales implantées au Maroc (surtout espagnoles pour le moment) sont
également présentes à travers des projets de développement dans le parc en
partenariat avec des associations locales.
La partie terrestre du parc correspond presque totalement au terroir de la tribu
des Bokkoya (Ibaqqouyen). Elle est donc habitée. Et du coup, les projets sont
réalisés avec certaines associations de développement locales et financées par
des bailleurs de fonds espagnols. Les projets concernent le reboisement
(caroubier et olivier), la promotion de la femme par l’alphabétisation et la
formation d’une coopérative de broderie, tricotterie et couture. Les potières
organisées en coopérative, quant à elles ont bénéficié d’un four moderne.
L’apiculture et l’introduction d’une race de lapins espagnole seront suivies par
celle de la chèvre valencienne pour former, à moyen terme, une coopérative de
production de lait et de fromage de chèvre.
Les projets ne concernent pas seulement les domaines de la femme, l’agropastoral
et l’artisanat, mais ils touchent l’écotourisme aussi. Ainsi un bon nombre de
jeunes diplômés habitant à l’intérieur du parc ont subi une formation
d’accompagnateurs- gîteurs après le financement par la mairie de Madrid d’un
sentier rural réalisé par une ONG espagnole (MPDL). Long de quarante km de l’Est
à l’Ouest du PNA, Une autre ONG va le continuer pour le compte d’une association
locale jusqu’à la région de Jebha où il existe un sentier qui mène au parc de
Talasemtane (Province de Chaouen). A l’intérieur du PNA, et sur l’itinéraire du
sentier, des gîtes ruraux d’étape vont être financés par la mairie de la ville
espagnole Ciudad Real. D’aucuns seront implantés à Adouz, dchar (douar rifain)
typique dont les anciennes demeures sont toutes construites en pierres. On parle
même d’un promoteur de la ville d’Al Hoceima qui compte créer des gîtes d’étape
à Temsamane sur la route Est vers Nador. Ce qui serait une excellente
continuation de l’infrastructure d’accueil sur un circuit écotouristique de
Chaouen- Al Hoceima- Nador.
Il reste à réaliser une estrade (ou plusieurs) avec une table d’orientation et
des jumelles au sein même du parc plus la signalisation sur les sentiers et les
cheminements à suivre. Ce qui est déjà le souci des autorités de tutelle et des
ONG qui affirment que la réalisation n’est pas loin. Un site web consacré au PNA
est en construction. Cela fera le bonheur des amoureux de la nature, des
visiteurs du parc et des touristes qui tardent un peu à faire l’arrière pays
d’Al Hoceima pourtant très riche en produits de tourisme rural et d’écotourisme.
L’association du Rif pour le développement du tourisme rural est créée pour
pallier ce retard.
(Mohamed EL BOUCHHATI, Expert en tourisme rural)
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