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Quel développement? Par: oulghazi hsaine Cette saison d’hiver a encore laissé des échos retentir, il s’agit d’une foudre qui a frappé Imazighen dans un silence quasi absolu. Le peuple amazigh est-il forcément le seul condamné à être victime des catastrophes naturelles? (Secousse tellurique, inondation, froid etc…) ou bien son exclusion de la vie active le rend vulnérable sans défense face aux agressions extérieures. C’est extraordinaire, le froid glacial a fauché un nombre indéterminé d’enfants frustrés de leur droit et d’adultes dans des régions exclusivement amazighes!!! Si on considère que le Maroc est un pays sur la voie du développement, faut-il se demander en quoi consiste ce développement? Et concerne-t-il qui? Pour justifier la réponse à cette question, on peut s’amuser à développer un documentaire sur le Maroc du 3ème millénaire, qui sera forcément présenté sur les deux visages distincts de notre pays: D’abord, ce que nous lisons dans la presse officielle, la couverture budgétaire allouée pour réaliser les projets de grande envergure, les quartiers modernes dans les grandes villes, les universités, les aéroports, les autoroutes, (les quartiers industriels), etc… On peut conclure que le Maroc est un pays développé. Mais, ce développement, ne concerne en réalité que la classe bourgeoise soutenue par un lobby d’hommes d’affaire et d’hommes qui occupent des postes stratégiques de l’Etat. Ensuite, comme toute médaille a son revers, au Maroc où le seuil de la pauvreté atteint un degré dramatique, des régions sont enclavées sans médecin ni hôpital, ni école, ni route, ni électricité, ni eau potable, ni liberté pour exploiter sa propre terre, ni ressources, ni conditions élémentaires de vie, ni… Il n’y a que des cimetières souvent fréquentés par des populations démunies qui vivent dans la misère et l’indignité la plus absolue puis les gardes forestiers qui interdisent ces populations à jouir du droit d’exploiter leur terre! L’événement dramatique survenu dans la région de Khnifra n’est pas une fatalité, c’est plutôt l’effet néfaste des erreurs commises volontairement par l’être humain. Les habitants qui mènent une vie moyenâgeuse délicate dans des localités marginalisées ont perdu leurs enfants. Malheureusement, toutes les victimes sont Imazighen! C’est la démocratie de l’Etat de droit musulman au Maroc où les responsables connaissent parfaitement la situation (qui fait pleurer) et négligent, au vu et au su de tout le monde, d’agir pour l’objectif d’un développement global, équitable et durable. La vague de froid qui a frappé dernièrement notre pays n’est pas si mortelle, les enfants et les adultes amazighs décédés ne sont que les victimes de la misère noire et de la marginalisation programmée, ils ne peuvent pas se défendre contre les effets indésirables de la nature. En écoutant à la radio amazighe, ça m’a fait mal au cœur lorsque j’entendais certains interlocuteurs amazighs sérieusement lésés parler de leurs doléances (c’est lamentable) et le représentant d’une commune rurale au moyen Atlas qui explique comment la population est privée de bois de chauffage en cette période hivernale qui a connu un froid glacial, malgré les demandes d’approvisionner la commune en bois produit par la forêt avoisinante. Sans aucune réponse positive, les responsables imposent l’usage de ce qu’ils appellent «le bois économique» c'est-à-dire le bois ramassé, au nom de la loi de la jungle, des terres de ceux qui meurent de froid et vendu pour chauffer les bains maures dans les villes. Où sont donc les interventions de l’INDH (initiative nationale pour le développement humain)? Où est la justice sociale? Mais, il faut le savoir, Imazighen sont pleins de spontanéité ils ne demandent jamais une action caritative, ils exigent leurs droits légitimes reconnus par l’Organisation des Nations Unies: droit au travail, à l’enseignement, au logement, à la santé, à la vie etc… Le droit culturel, linguistique et identitaire est surtout le droit fondamental reconnu par la charte de l’ONU. S’il ‘y a lieu d’évoquer que le Maroc s’érige en sites et en paysages attrayants qui symbolisent une diversité naturelle dont jouit notre pays, il faut le dire, cela n’a jamais aidé au développement des habitants autochtones dans ce pas nord africain. Le discours officiel de l’Etat insiste plus particulièrement sur le développement rural. Et pourtant, la marginalisation multidimensionnelle que subit la population rurale amazighe et les phénomènes naturels qui se succèdent justifient clairement que la réalisation du vrai développement est très loin. Suite au libre choix pour l’application de la démocratie par l’Etat, le Maroc connaît l’émergence des organisations qui agissent sous couvert de la religion ou de la démocratie pour s’accaparer du pouvoir; cela suffit pour tirer des leçons et déboucher sur une solution claire et pratique par les prévisions et les démarches méthodologiques, loin de toute influence malsaine, pour que le gouvernement soit en harmonie avec le peuple, en vue de s’esquiver devant les dérives politiques pernicieuses dans notre pays. Finalement, malgré que la vérité dérange, les événements fâcheux doivent attirer l’attention des hauts responsables pour se pencher su les problèmes délicats, sauver le sort des populations en péril, éradiquer le fléau de la misère et éluder tous les faits regrettables. Pour une bonne raison, une partie des budgets exorbitants dépensés à tort ou à raison doit être prélevée pour remédier aux cas urgents et lever l’embargo imposé injustement sur le peuple amazigh qui ne cesse de se dévouer fidèlement corps et âmes en faveur du développement du pays et de son intégrité territoriale.
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