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  2006

(Février  2006)

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Pour la formation de grands pôles socioculturels amazighs mobilisateurs

Les mauvais prêtres de l'Islam (suite et fin)
Par: ouachrine houssaine

Dans les précédentes éditions numéros 101 et 103 du journal Tawiza, nous avions essayé de révéler et présenter aux lecteurs les procédés perfides de certains «tolba» ou «fkihs» (mauvais prêtres de l'Islam).
Taciturnes calculateurs, vicieux sournois et amorphes, vivant de fabulations inintelligibles mais malicieusement aiguisées pour abuser de la foi des populations crédules qu'ils vouaient à la superstition en les accablant de fausses croyances. Ils sont thaumaturges, sorciers, jeteurs de sorts, envoûteurs... et prétendent même déceler les noms des malfaiteurs que les victimes de méfaits vont communiquer aux enquêteurs... Et bien des familles ne se voient plus, devenues ennemies pour des causes imaginaires, car le taleb leur a fait croire que l'un ou l'une des leurs les a ensorcelées...
Le réseau de cette race malfaisante s'élargissait depuis fort longtemps et aujourd'hui
encore, ils prolifèrent et persévèrent dans leur charlatanisme dans les villes comme dans les montagnes, défiant loi et raison. Et à partir des années 60, nos fkihs ou leurs descendants s'improvisaient dans les sphères politiques marocaines, paralysant par le poids de leurs mentalités rétrogrades l'élan des jeunesses montantes.
Ils purent aussi ramollir la vision des populations des montagnes berceaux de bravoure, de l'humanisme et de la grandeur de la nation.
et les tolba hataient le declin des igurramen, les chorfa amazighs montagnards a partir des annees 50... peur ou ingratitude? qui est la cause du destin muet des chorfa?
Qui ne se souvient pas de nos igurramen et apôtres amazighs des Atlas, du Rif, du Sud et du Sahara? Ils sillonnaient le pays où germaient des millénaires durant le ferment des gloires et des grandes épopées qui faisaient et légitimaient la grandeur du peuple marocain qu'occultent aujourd'hui des historiens mercenaires parce que eux-mêmes produits d'insidieux et perfides fkihs, ils ne pourraient alors déroger à leur destin de fossoyeurs!
Il était notoirement connu que les Igurramen et les fkihs ne faisaient pas bon ménage. Le fkih ou
taleb, vil, sournois, faux dévot et avide, rançonnait la population confiante pour ses services louches, à l'opposé de l'agurram ou chérif qui dispensait décemment l'éloquente et bonne parole, les bénédictions ou la baraka en plus de la réconciliation des familles et des tribus quand les opposaient des litiges divers.
Contrairement au taleb, l'agurram s'imprégnait des traditions du milieu amazigh dont il parlait la langue et respectait les us et coutumes séculaires même antéislamiques. Dans le moyen atlas, ils dansaient l'Ahidouss, cette danse où la poésie chaste et émouvante s'emparait divinement de l'âme des auditoires et joutes ou chants d'amour étaient incisives et décents . Comme l'amghar, l'agurram méprisait le taleb hermétique qui dissimulait sa mentalité d'inadapté sous des dogmes religieux qu’il interprétait selon ses intérêts personnels. Le taleb, sinistre, redouté, terrifiant les enfants et effrayant les adultes, remplissait cependant le seul service qu'on pourrait dire probant quand les familles le rétribuait pour réciter des versets de Coran sur la tête d'un agonisant ou accroupi sur la tombe d'un mort. Le taleb ou fkih ne pouvait avoir des principes vertueux et pouvait même nourrir par la médisance et la tension entre des familles.
L'histoire ne mentionne aucun taleb réconciliateur ou assembleur de populations, bûcheron, convoyeur, laboureur, cultivateur ou manipulateur d'armes. Il usait de tous les subterfuges, même crapuleux pour gagner sans jamais rien risquer.
Dans la première partie de cet article-document, nous avions évoqué la diane du taleb où il incitait à la mendicité des enfants en bas âge et qu'on lui confiait pour l'apprentissage et la récitation de textes qu'ils ne comprenaient pas en leur infligeant d'atroces punitions corporelles.
Ce fut autour des années cinquante que la prestigieuse tagurramiyt ou chérifisme amazigh et ses Zaouya (confréries) grandes ou petites allaient péricliter, s'affaiblir et tomber dans une sorte de disgrâce à causes des manigances de fkihs improvisés et projetés hasardeusement dans l'idéologie panarabiste que pompait à longueur de journée la radio du Caire dite Sawout Alarab... Et en ce début de siècle, ils changèrent de mue, s'activant dans des courants obscurantistes sous couvert d'associations qu'implantaient et finançaient les wahabistes où certains de nos illustres politiciens dansèrent la danse des bouchers, brandissant des sabres fourchus mais n'eurent jamais l'humilité de danser le sublime ahidouss qu'ils ignorent ou dénigrent.
Comme étourdis ou simplement fatigués par l'effort de guerres anciennes et récentes, les amazighs et leurs igurramen freinés aussi par le fervent sentiment d'appartenance à leur islamique qu'exploitaient perfidement le baâthisme et le nassérisme pour en faire le support du panarabisme paradoxalement laïque et par le biais de missionnaires interposés, alors les imazighens laissaient crédulement monter la race des charlatans d'hier qui allaient prendre part au pouvoir dès l'indépendance pour tronquer et falsifier tous les acquis patriotiques historiques du vieil empire du couchant.
Etonnante et incomprise aujourd'hui est l'amnésie où sont tombés ces igurramen ou chorfa montagnards amazighs, almoravides, idrissides ou alaouites, ils appartiennent tous à une auguste saga dont les acteurs actifs à l'origine furent amazighs. Avant leur amnésie due au pouvoir ou à leur abusif embourgeoisement les aliénant dans les grandes cités, les igurramen parlaient et chantaient en tamazight, ils récitaient des chants religieux amazighs à la gloire du Prophète Mohamed. On se souvient de ce beau monde aux moeurs physiocratiques qui marquèrent l'Islam à ces débuts, une laïcité vertueuse distillée naturellement dans un syncrétisme régulant la
cohésion des communautés montagnardes. Dans le moyen et le haut atlas, les juifs amazighs s'occupaient dans la quiétude de leurs commerces et partageaient les mêmes joies et les mêmes peines avec leurs amis ou voisins musulmans. C'était la laïcité montagnarde qui enrichissait la foi musulmane de traditions anciennes et prégnantes, véhiculant un haut legs forgé le long d'anciennes époques et leurs apports en traditions hébraïques et chrétiennes qu'ils intégraient dans leurs moeurs les imazighens.
Nous pouvons citer des noms parmi les igurramen amazighs patriotes. Aux cotés de ABDELKRIM ELKHATTABI, ASKOUUNTI, ZAID OU AHMED, ASSOU OU BASLAM, MOHA OU HAMMOU AZAYI, ADDI OU BIHI (Premier militant de la région qu'on prône aujourd'hui et qui en a payé
trop cher le prix), ainsi qu'autres vaillants héros du sahara, nous retrouvons moulay ahmed ou lahcen sbii et son fils mohamed de talsint, amhawch, sidi rahho, ahansal ainsi que l'apôtre moulay bouaazza cité dans alqunfoudi etc... Plus que jamais, le devoir de mémoires interpelle aujourd'hui la société civile et particulièrement les Associations Culturelles Amazighes pour travailler sur les hautes époques de gloire d'un peuple qui a donné 700000 milles martyrs rien qu'entre les beni Snassen et les régions du Sud contre l'armée française et nous ignorons le nombre de martyrs du Rif et du Sahara lors des guerres contre les armées espagnoles.
(ohoussa@yahoo.fr)

 

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