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Pour des pôles socioculturels
déclencheurs... (suite)
Les effets destructeurs de Abbas et
des «tolbas» sur la culture amazighe
Par: ouachrine houssaine
Dans le journal Tawiza numéro 102 DU Mois de Septembre 2005,
j’ai publié un article sous le titre «Pour des grands pôles culturels amazighs
déclencheurs...». La situation controversée de la culture amazighe y a été
soulevée ainsi que le rappel de drames sociaux tel le scandale de Najat, Société
fictive et vipère errante adoptée officiellement par un irresponsable dit Abbès
d’un parti quart-nationaliste appelé l’Istighlal», si mes souvenirs sont bons,
car cela remonte à plusieurs décennies. C’était à une époque où ma mère
trémoussait de peur face à la menace des perquisitions de policiers français en
priant dans sa langue amazighe Dieu de la préserver en dissimulant dans son ahbu
(sous les seins) les photos de Mohamed V, roi qui était présent dans le coeur
des marocains et un nommé Allal qu’on disait du Parti de lIstiqlal qu’on suppléa
par intrigue semble t-il à celui qui fut créé bien des années avant par le
Rifain Si TORRES.
Ainsi, ma mère, comme toutes les montagnardes amazighes, portait sous le sein
qui versa dans mon âme viscérale le lait et le verbe de dieu qu’est la langue
maternelle, la photo de celui qui fut l’adoubeur et maître du présent Abbès Fasi,
poseur de dalles sur un moyen d’expression immatérielle et spirituelle qui
maintient la cohésion d’une nation assise sur son socle multimillénaire et grand
contenant humain que doit défendre tout démocrate conscient en militant pour
l’officialisation de sa langue, la seule qui puisse véhiculer l’histoire et la
civilisation d’un peuple digne et partie infrangible de la communauté humaine.
Sous d’autres cieux où l’honneur fait partie des traditions des dirigeants
dignes, un tel drame renommé douloureux réputé Najat qui fit 80.000 victimes
aura entraîné le suicide de l’untel Abbas qui plâtre l’espoir de milliers de
familles marocaines dont six se seraient déjà donné la mort pour n’avoir pu
supporter longtemps, un plâtrage dur qui étouffait leur cri d’horreur qui n’eut
guère d’échos.
Expérimenté dans le métier de plâtrier, Abbes a juré ces temps -ci de poser un
plastron pour plâtrer l’oesophage des mères amazighes et comprimer une bonne
fois pour toutes leur langue. UN raisonnement à la «tagabbast» devant militer
contre l’officialisation du moyen d’expression des imazighen. Mr ABBAS tombe
dans son propre piège en commettant un acte de turpitude vis à vis de la sainte
bible et du saint coran où la langue des peuples est sacrée. Car, à suivre son
délire, tout le Maroc n’est pas officiel!!!
Mais il n’y a pas que ABBES qui a hérité l’amazighophobie de son parti, regardez
bien à la télévision les manières de la plupart de nos politiciens, leurs
rondeurs obséquieuses, vous découvrirez que les amazighophobes sont dans tous
les partis qui ont accouché de nos gouvernants, et peut être nous les méritons
pour paraphraser l’éminent penseur fançais Taine.
L’on ne pourrait cerner dans cet article le
comportement des «tolba» qui mériterait un véritable essai sociologique qui
aiderait les marocains en général à se libérer du poids des fausses croyances et
à apprendre par les normes de la raison à être seulement eux-mêmes pour prendre
par un réel sursaut d’éveil culturel populaire leur destin en main.
Pour ne citer que l’une des stratégies du taleb, rappelons sa «diane»(1) qui lui
permettait de soumettre les populations rurales à ses caprices et par laquelle
il a pu pénétrer le monde montagnard. Le taleb hermétique et dogmatique envoyait
des petits enfants auxquels il apprenait le coran dans les douars pour collecter
argents, blés et oeufs en clamant d’une voix complainte, faisant d’eux des
apprentis mendiants:
Bida bida li llah; bache n zuweq louhti; louhti ând - ttaleb; oua ttaleb fi
jenna. (Un oeuf, un oeuf pour Dieu; pour que je «décore ma planchette (ardoise);
ma planchette est chez le taleb; et le taleb est au paradis).
Il initiait de manière précoce ses imhdar (élèves) en bas âge à la mendicité qui
était pourtant un acte avilissant chez les imazighen.
Dans l’imaginaire des enfants et leurs parents, le taleb occupait par
anticipation une place dans le paradis. Il s’arrogeait alors un statut social
qui faisait de lui l’homme saint et craint, détenant la vérité pour les milieux
populaires dont il pervertissait les moeurs et qu’il allait déshériter de leurs
savoirs et de leur culture d’hommes libres capables de créer et d’innover. Et
quand le taleb sentait s’élargir son ascendant dans un milieu amazigh où il
était naguère marginalisé et pour reprendre sa médiocre revanche pour se venger,
il se mit à inventer des interdits suggestifs qu’il disait prescrit dans le
CORAN.
Alors, plus les enseignements démoniaques des «tolbas» se propageaient, plus les
indices patriotiques s’affaiblissaient. L’on pourrait aisément rappeler certains
de ces hauts indices particuliers amazighs qui sont de nos jours encore présents
et vivaces dans certaines contrées.
LES ENTERREMENTS: Avant l’assaut du réseau des fkih ou taleb, et chez les
mazighenen (berbères), la famille et ses amis ccompagnaient le défunt pour
soutenir moralement après l’avoir aidé matériellementla famille endeuillée. Les
femmes et les hommes se rassemblaient au milieu du cimetière et autour de la
sépulture du défunt. Il y avait toujours une pleureuse ou plusieurs dans la
famille ou parmi la tribu. Je me souviens encore de ces enterrements émouvants
qui ravivaient les liens de solidarité et de fraternité entre les familles,
rendant ainsi plus solide la teneur des pactes entre communautés ou tribus; je
me rappelle encore leur expression et leurs aspects où femmes et hommes
pleuraient en silence alors que la voix tendre de la pleureuse cadençait les
sursauts de leurs poumons. La pleureuse qui commençait par les louanges
élégiaques envers la personne du nouveau disparu étendait les évocations dans
une élévation spirale de son cantique où sont cités tous les personnages de la
communauté enterrés dans le même village mortuaire ou cimetière. Elle avait
l’art exceptionnel ‘émouvoir et avec lequel elle actualisait la bravoure
guerrière des héros ensevelis; des grands éleveurs dont elles magnifiait le
savoir pastoral; de ceux en selle qui faisaient des voltiges périlleuses sur les
étalons dans les tournois de TAFRAWT appelée improprement «fantasia», tborida»,
mots dérivés du français «fantaisie, abordage». Et l’enterrement devenait comme
une école où se chantaient ces oraisons funèbres qui étaient de véritables
leçons d’histoire qui s’incrustaient dans la mémoire collective.
MAIS TOUT CE BEAU MONDE ETAIT ETRANGER AUX TALEB, ENFERMES SUR UN SAVOIR MAL
ASSIMILé. PIRE, ILS N’APPRENAIENT MEME PAS LA LANGUE DU MILIEU AMAZIGH QUI LES
FAISAIENT VIVRE!!!
Ainsi s’en allait-il de la culture et des belles
traditions amazighes qui n’existent nulle part
ailleurs et qui sont un apport précieux pour le patrimoine de l’humanité.
LES jEUX. -Les grands tournois comme TAHOGGAYT (jeu dont le nom évoque
étrangement le hokkey américain) qui oppose même des tribus sous la pleine lune
et se pratiquait avec tighryine (matraque, âassé en arabe).
CE tournoi dangereux dont excellent les ait WARAYN de Berkine était arbitré par
les vieux sages de la tribu. Ils soignaient les blessés et assemblaient les os
fracturés grâce à la science traditionnelle qu’ils maîtrisent.
-La lutte qui opposait aussi les grandes fractions qui désignaient leurs plus
forts et braves itrrassen (jeunes hommes d’entre 20 et 30 ans).
-la coquetterie: Les femmes princières des atlas, guerrières, laborieuses sobres
et endurantes dans leur situation moyenne comme dans l’opulence, leur dignité
est inégalable et leur fierté se lisait sur d’éloquents et fins tatouages
appelés Taratsa (collier ou filet) quand ils prennent de la base des seins
jusqu’en dessous du menton; Tiyti n tgumas quand ils parcourent les machores;
ADAR UTBIR( patte de colombe) quand ils sont gravés entre les sourcils; bawc
(lire bawche) quand ils matérialise une charmante et minuscule palme sur le bout
de nez insatiable de fierté. Les hommes portent le tatouage en petite taratsa
sur le dos de la main et le bawuc sur le bout du nez...
LE TALEB S ‘EST HIDEUSEMENT ATTAQUE Aux TATOUAGES EN LANCANT SON EMPOISONNEUSE
FATWA QUI DIT QUE LE TATOUAGE EST UN BILLET POUR L ENFER.
Alors, les femmes lionnes des atlas se mirent à s’écorcher le visage avec des
produits chimiques nocifs pour extirper de leur épiderme des motifs diaphanes et
merveilleux à cause de la sentence fantaisiste du taleb méconnaissant et
facétieux. Pour ces femmes panthères, le poète sidéré par leur beauté léonine,
avait chanté les charmants vers suivants, magnifiques images:
«IZM ABERBAC RRAAB AGGA WRAANC GHORI/ ADDAY D IHZZA
ALLN DIGI HRURIX S TASA»
Interprétation: ô lion moucheté (tatoué), ton regard me sidère, quand tu
soulèves ta vue vers moi, je suis démoli (terrifié) d’amour.
Notes
(l)Le lecteur comprendra que la diane du taleb n’a aucun rapport avec la Diane
du mémorable poète ARAGON où il a chanté l’attachement à son pays la france. A
cause des dogmatismes des tolba (mauvais interprètes
de la foi), nous aurons beaucoup de temps à parcourir pour voir naître chez un
tel poète, un GIONO, UN zOLA, un STINBECK.... C’est dommage pour un aussi beau
pays où fusent tous les éléments forts, suggestifs et inspirateurs: océans,
montagnes, forêts, épopées, architecture... Aucun araboislamiste n’a rien écrit
ni sur la terre ni sur les habitants comme s’il était écrit ce destin pour nous
de vivre éternellement les humeurs fantaisistes de fkihs primaires que pousse
leur savoir obtus à mépriser les sciences de l’homme et de la terre. Mes
sympathies vont à tous les étrangers qui ont écrit des témoignages sur nos
ancêtres amazighs et même ceux qui faisaient hier la guerre à nos parents ont pu
décrire les grandes batailles alors que nos tolba frileux ont simplement tronqué
l’histoire du Maroc en n’en gardant que la dernière étape qui concerne les leurs
et qu’ils dégustent comme une saucisse.
UI VIVRA VERRA
(a SUIVRE, ohoussa@yahoo.fr)
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