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lettre a l’autre rive:
Hormis Dieu Patrie Roi… ce pays
n’a-t-il pas besoin de repassage?!
Par: ZYANE Ums At Af Ben Atl Ass
Le Maroc… où plus profondément dans l’antiquité «Em wurthin»,
traduit actuellement Mauritanie et signifiant à l’origine «Celle des jardins»,
est un pays qui a à se vanter d’être un berceau parmi ces premiers terroirs de
la civilisation… Les grecs ayant découvert ici la science de la culture des
plantes, ont rendu le témoignage à l’histoire à travers les mots «Horticulture»
et «Agriculture» qui se révèlent composés de sous mots amazighs… «Horti» le
jardin, «Agr» le champs sont tous deux concernés par «Ug ult ar» qui signifie
«faire élever la multiplication», une définition, n’est ce pas?!, très
scientifique du mot «culture»… Ils découvriront qu’au de là de Siwa vers l’est,
il y avait une civilisation qu’il ne fallait pas déranger et Alexandre fit demi
tour en face du pays des «Iliba», signifiant «Les reliefs» car en venant de
l’este, les vrais premières montagnes en vue sont celle de ce pays qui a été
traduit «Libye»… C’est en effet là où commence les «ATL ASS», non ATLAS, qui
sont cette longue et fameuse chaîne montagneuse du Nord d’Afrique, (Faux de dire
Afrique du Nord car c’est un continent uni avec un Sud et un Nord et non un Nord
et un Sud avec chacun son Afrique)... Ces chaînes sont ainsi nommées car,
Imazighen, jadis en majorité à l’este de ces montagnes, voyaient le soleil (ASS)
se laissant glisser derrière elles avant le coucher… Ils dirent d’elles qu’elles
font disparaître (ATL) le soleil (ASS)…
Ce Maroc, grâce à cette vie agricole qu’il découvrira dès l’aube des temps, va
se convertir en peuple sédentaire s’activant dans l’agriculture et l’artisanat
avec, certainement, un échange interne intense comme en témoigne l’unité des us,
des techniques, des cultures et des traditions… Cette sédentarisation va
permettre au Maroc antique d’élever l’une des plus belles sociétés qui devaient
exister en ces premiers temps de la civilisation… Il y a eu alors un
développement agro artisanal important qui aurait permis, contrairement à ce que
croient les historiens, d’entretenir cette prospérité reconnue à la fameuse
route de la soie, une prospérité qui ne pouvait exister sans la participation
active de notre pays qui fut l’autre boue de cette artère commerçante du monde
antique… Le sang marocain a ainsi participé à cet extraordinaire brassage des
peuples et des cultures le long de ce chemin mêlé de soie, d’épice et aussi
d’idées, qui reliait pour longtemps Le bastion de MOGADOR et les palais de
VOLUBILIS aux murailles de Pékin…
Ce Maroc fut grand car, comme nous avons étalé sur notre article (Les
Républiques des Rois), la justice socio politique et donc la paix, le large
droit au mouvement et à l’entreprise au seins d’un espace plus large et
dynamique par l’unification des mœurs des affaires et des relations sociales,
tout ceci, a permis au tribus les plus reculées du Sahara, (ASS HARR n) qui
n’est autre que «Le soleil y est très chaud» en tamazight, et d’Afrique des
ISSUDDAN (Les illuminés et non les noires! Nom de Dieu!), se sont mises à prêter
allégeance au royaume du Maroc en tant que patrie de bienveillance et des bons
us… Un Maroc qui dans sa modestie sagesse devait être fier dans sa peau à la
fois de sa largeur, sa longueur, sa profondeur et sa hauteur dans tous les
aspects de la civilisation…
Ce fut ainsi… Je lève celle qu’on veut de mes mains à couper si ce n’était ça
«nous» il y a bien longtemps… et j’ajoute: «Je le jure!»…
Mais! Hélas! Malheureusement! Paradoxalement! Ironiquement! Fatalement!
Stupidement! même au milieu du monde civilisé grâce à notre géo situation, à
l’heure où fut sonné l’éveil de la civilisation, le destin va rejeter le Maroc
dans la décadence sociale, le sous développement économique et l’abus politique…
Maintenant…!
Sans devoir répéter l’histoire que tout le monde connaît plus ou moins mal…
Sans remuer les morts d’Égypte ou demander que ceux qui sont déjà aux mains des
«chirurgiens - charognards» de l’Égyptologie pour les faire comparaître devant
le TI pour que ces «Magasiniers du ravitaillement» dits Pharaons paient de leurs
crimes et leurs détournement des richesses de Tamazgha vers les marécages de M’ISRAN
qu’Imazighen avait nommée ainsi car elle était «Celle des sédiments»… Ne dit on
pas qu’elle est un «Don du Nil»…
Sans secouer la conscience des «Vendeurs des bijoux et de poteries» que furent
ces pirates phéniciens ou encore chatoyer celle des âmes impies ayant siégé au
capitoles de Rome et de Constantinople…
Sans aucunement charger, «Tamssumant» encore!, sur nos hôtes arabes évitant
ainsi cet embouteillage des fautes commises et cette foule de reproches justes
qui viennent à l’esprit devant la «capacité» de l’esprit arabe à contrarier la
logique et à soutenir la thèse de la «Chèvre même si elle s’envole!»…
Sans également raviver le tison encore chaud de la colonisation moderne débutée
au Maroc dans la barbarie et a fini dans la malveillance de comploter contre le
peuple profond et sa véritable identité…
Sans vouloir offenser ni les miens, ni les autres de toute cette histoire
d’aliénation faite d’ignorance, de sauvagerie, de complots et d’utopie, il est
temps d’exploser: Pourquoi ce sous-développement? Que faire?
Pourquoi le sous-développement? Car toute cette histoire d’aliénation depuis la
fonte des montagnes de Tamzgha en sables fins et que la civilisation amazighe
est partie avec les vents d’este (ASST = Faire soleil) ou d’ouest «(Ugh ASST=Tombé
soleil), ont fini par provoquer des changements catastrophiques sur l’état du
peuple et la marche de sa civilisation… On peut distinguer ce gâchis sur
plusieurs aspects aussi graves les uns et les autres pour la sauvegarde d’un
peuple capable de développement positif par la possession en lui mêmes des
paramètres de la civilisation…
L’IDENTITE! Le mensonge religieux!
Il y a eu d’abord ce grave accident volontaire lorsque l’identité qui s’est crue
capable de vaporiser toutes les autres identités sur son chemin s’est laissée
violemment entrer en collision avec l’identité authentique du pays… Le résultat
lui fut fatal… Autant qu’une invasion de criquets dirent certains historiens
sans trop s’occuper de constater que c’est pire car durable et sans issue… Les
criquets sont juste vandales et pas du tout possessifs… Le vandalisme humain,
lui, n’a rien épargné car au delà des biens fonciers et économiques du peuple,
il obligea, pour son propre charisme et sa suprématie, les gens à lui vendre
leurs âmes… L’aliénation sous tous ses aspects qui perdurent même si le soleil
est au beau milieu du ciel prêt à brûler les retardataires…
Oui!… On nous dit de quelques part derrière ces visages touffus coiffés et vêtis
comme si notre pays avait eu (loin de lui!) une véritable crise de manque en
style et en matière d’habillement et que nos frères de l’autres côté de la face
de la terre nous ont sauvé de rester «HAZZOUDI» en nous offrant de leurs «qachchabas»
et sandales afghanes et jusqu’à même, comble de générosité, leur belles «barbes
bleues»… On nous dit!, que notre identité c’est l’Islam et que tamazight peut
crever…
Imaginez que pour elle, la pauvre, toute tremblante de peur devant la lâcheté
des siens face à la virulence des «autres», ces «autres qui sont son enfer», un
marocain qui s’apprête à la tuer au nom de l’Islam est pire qu’un terroriste… Un
criminel avéré contre un patrimoine humanitaire…
Or l’islam devait être plus universel en tant que religion et lorsqu’on lui
assigne la fonction d’identité, on l’emprisonne et l’isole dans cette entité
pour en faire pas plus que ce que cette unité vaudra en face du monde… Nos
islamistes doivent respecter la terminologie des choses… Une identité est un
fait hors du choix humain car on est ce qu’on naît, on ne peut changer sa peau
ni sa couleur ni son appartenance ethnique ou linguistique… Choses qui
constituent l’identité au sens propre, sans souillure idéologique… La
religiosité, elle, est un choix d’adhésion à une secte d’adoration de Dieu,
abstraction faite ici des autres détailles concernant la croyance… Cette liberté
de choix d’une religion rend celle-ci une affaire d’histoire et de culte alors
que l’identité, fatale et sans appel, concerne la discipline de la géographie et
la marmite de la politique… Sauf si nos amis, pour noyer tamazight, veulent la
mêler par fatwa à la «Harira» de Ramadan devenue symbole du Maroc nouveau dans
sa communion de force autour de la marmite… On aurait dit qu’en devenant
musulmans du rite des «Âabbadin lahrira», imazighen ont avalé leur langue...
Tamazight disparaîtra ainsi dans un «tsunami» d’ingrédients
orientalo-occidentaux qu’on nous fait avaler sans en savoir la composition
autant que ces cosmétiques qui défigurent les belles et donnent aux laides la
possibilité de rivaliser…
On nous dit aussi, plus stupidement et dans une aire toute drôle de
gesticulation d’incertitude et d’inacceptation de la justice, que notre
identité, est l’arabité… Or, nous ne pouvons digérer cela car tout simplement
nous sommes amazighs et certains d’entre nous, au plus, sont métisses et se
doivent d’intégrer l’identité du pays… Amazigh! Fiers de notre appartenance à ce
continent militant depuis toujours contre l’hégémonie euro asiatique de tous les
temps… En tout cas, y a-t-il de plus honteux et de plus humiliant pour un peuple
que de l’obliger à se nier lui-même et laisser faner sa propre culture et sa
langue qui font son authenticité et symbolisent son indépendance, sa liberté et
son harmonie avec lui-même…
En effet, que resterait il des paramètres de la civilisation lorsqu’un peuple
est appelé à être géré par une élite qui ne parle pas le même langage et qui
pour lui, elle vit dans les nuages?... Comment un Maître, aussi brillant soit il
peut il enseigner dans sa langue à lui à des élèves qui ne la connaissent
pas?... Qu’ont ils laissé des commandements de l’islam lorsqu’ils transgressent
la première clause de la mission «Rissalat» dont Dieu a dit: «Nous n’avons
envoyé de prophète que dans la langue des siens pour qu’il leur explique»?… La
mission, bien entendu, dépasse le cadre de la simple classe du maître pour
s’étendre vers l’état et toutes ses autorités, les lieux de cultes, les hôpitaux
et les tribunaux où on peut légitimement se demander comment nos «Qadi» font
pour y voire juste lorsqu’il s’agit des affaires où tamazight est l’une des
pièces à conviction?…
N’est ce pas cela, et la liste est longue, le mal satanique qui rend toute
société aveugle et paralysée? N’est ce pas cela le sous-développement?... Car,
au fait, l’analphabétisme, l’ignorance, la médiocrité, la pauvreté, la tricherie
et les maux dont se débat notre société ne sont pas la cause du
sous-développement… Ils en sont des résultats… Il faudra alors chercher la cause
ailleurs qui ne peut être que chez l’élite coupée de son peuple devenu comme un
corps sans cerveau et même si parfois, elle réagit, elle le fait en imitation
sans sagesse… Ainsi ce sous -développement est le crime de cette élite!...
LE SYSTEME POLITIQUE: Lorsque les partis lobi remplacèrent le peuple auprès des
Roi!.
Les changements majeurs qui vont bouleverser la donne du domaine de la politique
au Maroc peuvent être résumés sous un grand titre de «L’histoire de l’exclusion
du peuple Marocain du domaine politique»… Nous constaterons que sous le joug du
colonialisme qui a détruit les assises traditionnelles de notre démocratie et de
notre prospérité, que pour assister le «Makhzen» et donner l’image d’un état
moderne, les partis politiques vont naître pour remplacer «les tribus» qui,
traditionnellement, était les partenaires politiques du Sultan et de son
makhzen… Ce changement, opéré dans une conjoncture anormale à la démocratie,
aura jusqu’à nos jours des conséquences fâcheuses sur la politique du pays et
son état général…
En effet, la comparaison de l’évidence fera remarque ici que la notion de parti
fut brusquement introduite par une élite, formée en exil, qui s’est avérée
insouciante que de réaliser les models importés de pensée et d’organisation avec
des buts plus ou moins étroits de chacun et la conception de son style de
charisme… Rappelons qu’à ce moment, les montagnes du pays continuaient de brûler
et les gens mouraient encore plus des balles des ralliés goumiers que celle des
aspirants français ou espagnoles, alors que les «watanis» s’étaient résolues à
la politique du colonisateur auquel ils devaient démontrer leurs forces
politique, leurs détermination enfin; après ces longs quatorze siècles de
résistance du Maroc authentique, mettre la main sur ce pays en jurant de
sauvegarder le joug français… Car le sachant aussi capable de les détruire comme
il a détruit ce peuple farouchement attaché à sa liberté que furent Imazighen,
ils surent, eux les «qafzins», l’assurer qu’ils lui seraient fidèles et
pouvaient défendre des ses intérêts après son départ… On commencera dès 1930 la
nouvelle construction des mythes qui vont régir la politique des «watanis»… Le
premiers de leurs soucis étaient d’exclure tout autre prétendant à conduire ce
pays qu’ils nommèrent «leur navire»...
Ils abordèrent en fait la politique avec un caractère de pirates culturels
affamés de dictature au nom d’idéaux utopiques dignes, si cas il y a, de
sociétés en formation, et qui n’avaient rien à avoir avec une société dont
l’organisation politico sociale est multimillénaire… Or, la société marocaine
ira mal réagir à l’action destructive de la machine infernale de la politique
dite «watanie» (Nationaliste avec toutes les réserves sur la conception de cette
terminologie)… On «l’échappa belle» lorsqu’il était question de bras de fer
entre le parti unique et la résistance de tomber sous une dictature à multiples
facettes… Celle du parti et du Makhzen qui ont passé la convention pour
gouverner ensembles le pays sans oublier le principe de «l’indépendance dans
l’interdépendance» passé avec le colonisateur en désarroi devant sa guerre en
Algérie considérée jadis, en toute stupidité, comme patrie française à
sauvegarder même s’il fallait évacuer d’autres colonies comme le Maroc considéré
comme nation authentique et pays souverain sous protectorat…
Les Marocains, surtout les ruraux et les montagnards rangés avec la résistance,
vont se rendre compte à la dernière minute du danger qui se tramait contre la
liberté du peuple et sa diversité socio culturelle… Les armes vont réapparaître
pour avoir le dernier mot dans la politique marocaine malgré l’octroi d’un
«dahir des libertés» et l’apparition notamment du mouvement populaire et de
l’UNFP qui furent initiés par une certaine élite impliquée toutefois dans les
accords initiaux et dans la soumission aux manipulations des coulisses… Car,
comme si la politique ne devait être abordée que par une certaine classe au
dessus de l’entendement du peuple, celui-ci va sombrer dans une peur effroyable
de la politique et de la notion même de se mettre à découvert envers ses
représentants… Même un infirmier en tournée de vaccination jetait un climat de
frayeur et de soupçon chez les gens de nos campagnes… Le marocain, ayant perdu
confiance en sa propre ombre, dédaigna la politique et occulta ce mot de son
langage… Combien de nos parents se mettaient en une effrayante colère si un
jeune d’entre nous venait de prononcer juste le mot «politique»!… La philosophie
ou même la simple recherche d’une certaine sagesse pour gérer nos crises étaient
un péché devant la société et un délit réfractaire pour le «makhzen»… Le peuple
ne chercha pas à savoir puisque savoir était synonyme de mort et de disparition…
Il cessera même de penser… Existait-il après cela?!...
En tous cas, il devait subir le destin de devoir subir cette histoire sombre
dites «des années de plombes» dont chaque marocain aurait souffert de près ou de
loin… Les innocents autant que les coupables!... Ensuite, et après s’être dit
qu’on pratiquait l’économie dirigée par la nationalisation et la mise en place
du secteur publique chargé de la gestion des «biens récupérés du peuple», nos
dirigeants se suffisant jusqu’à lors à être de haut fonctionnaires pouvant
mettre la main dans «les caisses de l’état» sous les applaudissements de ces
visages de morts qui emplissent les abords de routes au passages du moindre
«minable» du Makhzen… Mais, à un certain moment ils se rendirent compte qu’ils
étaient, eux devenus «archi riches», au milieu d’un peuple démuni et sans
ressources… Ils décidèrent, suite au mouvement civile et militaire qui devrait
secouer toute état s’élevant par l’égoïsme au pris de bien être du peuple, de
créer la société platonicienne capable selon leur cervelle calculatrice de
maintenir le bateau en équilibre… Une partie du peuple marocain, à composer à
partir d’une multitude de réserves quant à la loyauté des choses, se verra
accéder à une certaine aisance consommatrice tournée vers l’individualisme avec
un certain model maintenant la main mise sur le pays des intérêts étrangers… La
classe moyenne allait prendre de l’importance, toute fois sans que
l’amélioration économique ne touche directement le coté intellectuel et sensitif
des bénéficiers directs, ni même de la génération qu’ils élevèrent et dont la
situation désastreuse aujourd’hui est une preuve que l’intervention de l’état
marocain sur la condition du peuple n’a jamais été ni harmonieuse, ni de bonne
foi…
ÉPILOGUE…
Aujourd’hui, encore étourdis comme quelqu’un qui ne sait plus où il en est, le
Maroc, plongé dans ses crises, se demande où donner de la tête pour réformer
sans causer «l’arrêt cardiaque» de «l’homme malade» dont feu Hassan II avait
sonné l’alarme… L’appareil de l’état est devenu trop lourd à cause des
accumulations d’apports démographiques et démagogiques… L’héritage du pouvoir
n’est plus l’exclusivité du trône… Les fistons gâtés d’anciens ministres et
d’anciens notables de l’état, aussi bornés qu’ils soient, ont eux aussi eu droit
à la succession…
Or, il suffit de jeter une vue panoramique sur le pays en mal de supporter un
peuple et ses affaires qui tombent en faillite pour se rendre compte que tout
est à refaire…
Alors ! Hormis Dieu Patrie Roi, ce pays a besoin de repassage…
(ZM)
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