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Azzenzey: le chant
de l’aurore (Au Sud-Est)
Par: Zaid Ouchna
Azzenzey ou la romance de l’aurore, est chanté dans un
rythme très long et mystique à l’appontement des mariés au levé du jour dans
l’enceinte de la kermesse de l’Ahidous; après la première nuit qu’ils passent
ensemble. Cette sorte de chorale mixte, composée d’hommes et de femmes, récitant
des vers en guise de présages pour une union pleine d’amour et à une fécondité
abondante du couple. Une pratique qui tire ses révérences dans les profondeurs
d’un passé bien reculé. Cette mélodie fantasmagorique s’harmonise avec le
souffle de l’auditeur pour l’emmener loin hors de l’espace, dans un cosmos
virtuel et indécis. La voix roque des hommes se mêle à celle douce des femmes,
aux levés des jours des étés, pour proférer des vers qui implorent l’absent et
qui lancent des auspices du futur. C’est pour que le marié s’immisce d’avantage
dans la vigie des modalités qui mènent la cadence à la peuplade dont elle est
issue. C’est aussi pour évoquer le devoir du marié à ne pas se laisser lassé
devant des revers du règne. On lui lance des recommandations à entretenir le
symbole qu’érige le père comme la mère.
Ici, les chantres sont aussi invoqués. Ils sont à consolider, eux, les porte
-parole de la résolution des ascendants.
Pour la mariée, on lui lance des vœux pour une vie pleine de béatitude et pour
que l’amour puisse répondre à l’appétence. Ce rituel donne du mou aux apostilles
pour protéger le jardin du roi; c’est à dire le foyer du marié. La fidélité
roide et l’abnégation mettent sur pied la couverture et la délivrance.
Azzenzey
Iffu lhal ur iffu, sell i wdida n iyessan (islan!)
Iffu lhal ur iffu teffeghm-id a laxyal
I nkerd a mayed ignan, uwigh-k-id a yamlal
A wa sbah-k, amm uyellid a yisli
I rebbi tmeqqured zarwen a gar tanbatt
I rebbi tmeqqured dat agh nagel tanbatt
I rebbi a yurhim, i rhem baba ula mma
I rhem winna kkaten-in a genza digh nitni
I nkerd a tafruxt n uyellid a tislitt
Irebbi a tarbatt-inew mayed am-ir’ wul Aâerrim amezyan a mma-new ayed agh-ir’
wul
A yurti n uyellid a buwyadir iâlan Iwragh dikk zzeâfran, timrigh deg-i tayri
Aâri-nnes i mayed ignan, ikkumec ard iffu lhal
Traduction:
A peine le jour se lève qu’on entend le corridor des assortis
A peine le jour se lève que j’aperçois des merveilles
Réveilles-toi l’apathique, j’accompagne l’allégorique
La révérence solennelle soit sur le marié!
J’adjure votre stature contre le vilain règne
J’adjure votre dimension devant la relâche du règne
J’adjure le mécène, qu’il veille sur le père et sur la mère
Qu’il couve les chantres, eux de plus à leurs tours
Ravives-toi la fille du roi, oh! la mariée
Je te crie grâce ma fille, quelle est ton appétence?
Mon cœur est épris d’un jeune célibataire, ma mère!
Le jardin du roi au rempart rudement vertigineux
Ton safran s’est jauni, et en moi l’amour a pétrit
Prospère qui reste aliter, feuillé jusqu’au réveil
Axatar n Uzzenzey
Nezwur-k ad tebdud i rray-inew a rebbi
Qdu taghawsa s nusey allun-inew,
Rjigh rebbi d nnebi ad am-kin a tislitt sebâa
N iyesan ayed itteggan tanuki-nnem
Rjigh rebbi d nnebi ad am-kin a tislitt
Sebâa n irban ayed itteggan tasuta-nem
Rjigh rebbi d nnebi ad am-kin a tislitt meyya
N tebâiret ayed itteggan tiwili-nem
Rjigh rebbi d nnebi ad am-kin a tislitt meyya
N tefruxet ayed itteggan lusul-nem
Lemâayret n uzzenzey
A mays n teslitt a yassas n tazziret a yighef
N zerri issumumen tazziret
A titt u ulghwem azerwal ig ir’ ad immet
A yamer a rebbi ad tegnuguyed g Bugafer
Ad irrez uhenrfur-nem ad akw ig idammen
A yisli d teslitt ariw-at-d lâdda-negh
Mek ur ghurek ka n lluz awey-d ibawen
A mayes n tselitt a yaragh n taddaret
Issawed uxemmuj-nes ad iherd adjaren
A yayed ccedegh a âetti i leâyub-nnem
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