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Encore, un parti de l’istiqlal! Par: Hha Oudadess (Rabat)
Le Maroc est-il encore colonisé; officiellement s’entend? Des accords, on ne peut plus officiels, ont été signés, à Aix-les-Bains, depuis 1955. (?). Donc le Maroc est officiellement indépendant, depuis un demi-siècle. Alors, pourquoi encore un parti de l’istiqlal (de l’indépendance)? Ce n’est donc plus, et depuis longtemps, une nécessité historique. Cela d’ailleurs ne l’a jamais été, c’est-à-dire l’existence d’un parti ainsi dénommé, autorisé par le protecteur (!), la France, afin de réclamer le départ de celui-ci. L’indépendance du Maroc n’a pas été l’œuvre d’un quelconque parti de l’istiqlal, mais le résultat de sacrifices de la grande majorité des Marocains. Ce fut un mouvement national au dessus de n’importe quel parti ou personnalité. Les meilleurs y ont laissé leur vie ou ont décidé de ne plus en faire cas une fois le but atteint. Sont alors restés les faux, les douteux, les calculateurs, les esprits mercantiles. Ils ont décidé –ils le prévoyaient déjà- de faire fructifier le fond commun, maintenant à leur profit exclusif. Ainsi le dit parti de l’istiqlal s’inscrit dans un choix idéologique malsain, machiavélique et pourri; dont la réalisation est méthodiquement planifiée dans l’esprit de ses concepteurs et maîtres d’œuvre. Il est indéniable que le Maroc avait besoin d’un mouvement pour l’indépendance, mais pas du tout d’un soit disant tel parti. Une fois le but atteint –ce qui est toujours le cas- le mouvement n’a plus aucune raison de perdurer. Alors des partis –de véritables partis- doivent s’attacher à d’autres tâches. La principale étant de présenter et/ou d’appliquer au mieux des projets de société mûrement réfléchis. Et pour cela, il faut qu’ils se sentent nationaux ou, à défaut, universels. Malheureusement, nous n’avons eu ni une tendance, ni l’autre. Qu’ils se soient déclarés de gauche ou de droite, les partis constitués au Maroc ont basculé –n’étant pas marocains- dans un extrémisme idéologique qui a ignoré l’identité marocaine dans sa totalité; évidemment avec un dédain tout particulier, savamment développé et soigné, minutieusement étudié et programmé, pour tout ce qui concerne, de près ou de loin, Tamazight et Imazighen; en fait l’amazighité de notre pays, le Maroc. Il n’y a jamais eu de véritable parti de l’istiqlal; ce qui est vrai du reste des autres partis politiques dits marocains: socialiste, communiste, rural, islamiste, etc. Il s’agit d’individus réunis par des intérêts communs, souvent mercantiles, qui sous-estiment les Marocains et qui profitent de circonstances historiques favorables pour assouvir leur besoin de pouvoir et/ou d’enrichissement. Un jeu de mots bien connu consiste à dire parti de l’istighlal (i.e., de l’exploitation). Chaque société comporte ses tarés et ses poissons pourris. Chez nous, il n’en manque pas, bien au contraire. Et il y’en a des spécimens caricaturaux. Le problème est que, par des avatars de l’histoire, ils finissent par avoir droit à la parole, par se croire importants. On a alors à faire à des médiocrités, sans aucune morale, qui veulent être pris au sérieux. C’est à se demander si, à force de mensonges, ils ne finissent pas par se prendre eux-mêmes au sérieux; ou, alors, se sachant médiocres, considèrent-ils les autres Marocains comme des êtres inférieurs. Oui, il nous faut un mouvement (non un parti) de Tilelli (Indépendance). Mais c’est vis-à-vis des moyen-orientalisés qui vivent parmi nous, depuis des siècles, et qui continuent toujours à se considérer comme des étrangers. Cela, je crois que la majorité des Marocains, pas bêtes du tout, contrairement à ce que certains pensent, l’ont très bien compris. Oui, il nous faut Tilelli de la mainmise intellectuelle du Moyen Orient, de l’arabisme, de l’arabo-islamisme, de l’islamisme, du terrorisme, de l’antisémitisme, de l’obscurantisme. (Rabat, 2009) |
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