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mrayur  2004

(Octobre  2004)

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Tamazight

Tamazivt jar ticli tamaçäayt d usikz unãib anaktam arkkak

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Imazighen, le racisme et les racistes

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Un constat à bâtons rompus

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Quelle langue pour le Maghreb amazigh?

Dihya des Aurès ou esquisses d'une nation

La saison des errances

Ces intégristes qui menacent l'humanité

L'aménagement linguistique

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L'enseignement de tamazight: un recul inquiétant

La fin du mythe du panarabisme

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مسألة اللغة في الإحصاء العام

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تاريخ المغرب أو التأويلات الممكنة

الأمازيغ من خلال أحاديث الرسول

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رسالة مفتوحة إلى وزير الداخلية

هل حدثوك يوما

دورة تكوينية لمفتشي الأمازيغية

بيان كنفيديرالية الجمعيات الأمازيغية بالشمال

بيان جمعية إفني

تعزية

 

 Un constat à bâtons rompus

Par: Zaid Ouchna

Pour rester fort ou  alors pour le devenir, un peuple doit être instruit. L’édification réelle ne peut être nécessairement faite en dehors du prolongement de sa propre tradition et en l’absence de sa vision propre  du monde acquises dans le cadre de sa propre civilisation et dans celui de sa propre culture. Il se trouve également qu’une langue donnée est la locomotive de ces valeurs justement pour chaque peuple. Par ce biais, on transmet l’âme de sa  sagesse, les fondements de sa pensée et l’héritage multiple de son état d’être. Rare dans l’histoire des peuples habiles  ceux qui ont labouré la mer; c’est à dire ceux pour qui  la mémoire est au compteur zéro.

Après  plusieurs siècles d’existences, le peuple Amazigh lui, aux  valeurs universalistes et humanistes, est maintenu à la marge de son  héritage de sa civilisation voilà maintenant plus de cinq décennies. Il n’a  droit officiellement  ni à sa langue, ni à sa  culture et ni t comme tel  depuis 1962 et cela sur la terre de ses ancêtres! Il n’est pas chassé non plus de son territoire mais il est chassé sur son espace. Aucune juridiction  administrative et aucun décret ne s’est inspiré de son Izref pourtant largement ingénieux et bien enraciné dans sa société. Une situation incomprise car elle est tout simplement incompréhensible.

Il est vrai qu’à  travers l’histoire du monde, d’autres peuples  subissaient à peu prés le même sort dans la douleur en particulier. Pour avoir l’entrée à l’usage de leurs langues et de leurs cultures, les entraves ne se comptaient plus sur les doigts d’une main dans le cas général. Ici, à mon sens, et s’agissant de celui de l’Amazigh, il reste et de loin le plus complexe, voire le plus fou! Oui, le plus fou car d’habitude il y a le jeu et l’enjeu, mais pour Imazighen on leur a administré l’enjeu du jeu. Comment un peuple civilisé  et sédentaire sur sa terre où il a vu le monde est contraint à participer par ses propres moyens au gommage de sa propre mémoire? Comment un peuple devient-il un ustensile dans l’éradication de sa propre civilisation pour se démettre de son mode de vie? Pire encore, il doit payer des impôts pour ce carnage sauvage appelé avec narquois: «service rendu». Il n’y a pas de démocrate au monde, il n’y a pas de morale qui se respecte et il n’y a pas non plus de religion capable de justifier cette mascarade singulière en son genre. Ce qu’Imazighen subissent, conscients son-ils ou inconscients, ce que l’Amazighité endurent ne peut être que l’œuvre du diable en personne car les critères du diabolique ne sont toujours mis en équation.

C’est pourquoi le peuple Amazigh doit être conscient de ce piège des ténèbres qu’on lui a tendu pour le faire disparaître. Il n’y a pas qu’une seule manière  pour tuer un peuple; quand  il est mis dans le couffin de l’oubli, personne n’entendra sa voix. Le terrorisme n’est pas seulement le fait d’arracher des vies humaines  dans des crèches d’enfants, dans des bus, dans des trains ou dans des cafés bondés d’innocents, mais également le fait d’évincer l’âme des civilisations des hommes.

Ce constat amer n’est pas un discours «brutal», de loin s’en faut, car avec mes propres yeux, sur le terrain, j’ai vu le mépris, le racisme, l’exclusion, la banalisation… bref, j’ai vu le visage même de la négation. Je suis d’ailleurs la preuve, vu ce que je subis pour un seul et unique tort: celui d’être Amazigh affiché(….).

Se trompe celui ou celle qui se fie aux spectaculaires qui ne durent que le temps du spectacle. L’hypocrisie et le mensonge sont de mise, on devrait plutôt crier au voleur aux yeux du monde. Se trompent également ceux qui croient qu’une reconnaissance de l’amazighité dans la constitution du pays est une fin en soit. Ce n’est absolument pas suffisant car c’est un calcul à court terme et c’est aussi mal compté sur une administration qui n’opère qu’hors cadre pour mieux banaliser les lois qui ne l’intéressent point. Évidement, nous avons fait l’expérience de cette société gérée en premier par la corruption et la rumeur. C’est une inculture de vouloir protéger l’amazighité par une citation seulement dans la constitution comme pour protéger une espèce animale ou végétale en voie de disparition. Tamazighet n’est pas un mythe et Imazighen ne sortent pas de la terre. La constitution du Maroc doit refléter la maturité des idées du peuple Amazigh plusieurs fois millénaires et qui doit s’assumer dans le besoin de l’éducation, d’arts, de littérature, de communication…etc.

C’est pourquoi,  il faudrait mettre l’accent en premier sur les trois points suivants :

- La réparation des torts de  plus de cinquante ans de prison que Tamazighet  a passé dans l’ombre sans  raison aucune. Cela se traduit par l’engagement de l’état marocain à réhabiliter la culture Amazighe par le biais d’un budget spécial alloué à la littérature, à l’histoire à la poésie, au cinéma et aux médias en général.

- Les règles et les édits de l’Izref doivent intégrer l’administration nationale en tant que  lois en vigueur.

- Toutes les lois qui régissent l’usage de la langue arabe doivent être les mêmes pour l’usage de la langue Tamazighet.  

           

 

                                                                                                                  

 

 

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