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Le souffle de la patrie. Par: Ouachrine Houssaine "A muha nw, a memmis n tghribt, mani bbatun unna d ikkan ssuq ur nnin ad ac azden ca" (ô mon petit Moha, fils d'étrangère Où est ton père, les revenants du marché ne vont rien te donner) Au Sud comme au Nord, cet appel d'une veuve et son enfant en détresse et délaissé évoque et matérialise le drame des mamans marocaines face au monopole qui tenaille notre Souk culturel. Monopole agressif, discriminatoire et constamment en digression par rapport aux réalités nationales, et pis encore dirigé par une mentalité hiératique d'arabizantinistes persistant dans leur défaitisme grossier. Ce gros souk de la malpensance, de la malvoyance, de la malprévoyance est un nid de râteurs dérailleurs qui risquent de dévier le nouveau train chargé de tous les outils nécessaires à la reconstitution et à l'affermissement de l'altérité du Maroc et de tout le maghreb si ce train trouve de jeunes et dynamiques mécaniciens ayant assimilé "leurs humanités" dans les laboratoires de la vigoureuse marocanité, et non ceux-là qui abusent de leur fonction , se métamorphosant en don quichotte à tous propos. Exemple de nos télévisions que crèvent des protubérances inopportunes telle la brave dame de 2m animant des émissions qu'elle transforme en une quête passionnée de l'identité arabe (al hawwya) même chez les RME travaillant en Europe, majoritairement amazighophones. Une lubie imbécilement euphorique ici alors qu'elle a fini par provoquer le désastre de l'orient arabe et assurément à cause du panarabisme ségrégationniste où germait l'éclosion brutale de la hideuse terreur que subissent les peuples proche orientaux. Existe-t-il réellement une nation arabe pour qu'on s'évertue morbidement à en chercher l'identité? Mon conseil à tous ces fabulateurs: Soyons d'abord nous-mêmes: AMAZIGHS MAROCAINS!!! Et si on cherche aujourd'hui à restituer tamazight qui est historiquement la mère de l'Afrique du nord ou tamazgha, c'est parce qu'elle est la seule culture entitaire marginalisée et même outragée par tous les méconnaissants qui l'ignorent et pourtant, ils continuent à la dévaloriser en puisant de fallacieux arguments dans les registres démagogiques vétustes que le poids de l'évolution a relégués au rang de ces archaïsmes que les peuples avancés n'utilisent plus. Alors , notre gros et décadent SOUK de la culture continue d'ignorer tous les petits Moha qu'on empêche de s'épanouir culturellement dans leur milieu sociogéographique naturel. Même les maçons de Taccoseft ou la Cosef semblent avoir négligé les enseignements des pionniers psychopédagogues, dénigrant même le père de l'Emile, Mr JJ Rousseau… Les petits Moha et tous leurs cousins petits Kaddour vont grossir le peuple des SDF culturels, formé de générations aliénées, sans attache affective et sans repères du passé pour fixer le présent. Quant au futur, il appartient aux enfants élus de l'élite du Monopole du Souk culturel - les seuls qui pourront colorer le futur par delà tout le Maroc de la diversité dit-on… Aux petits Moha et petits Kaddour ayant rompu les liens les attachant jadis solidement à leur terre—Ces petits orphelins appelés cyniquement Harraga, à ces aventuriers, produit des ratages politiques ayant dominé le Maroc voici plus de 40, à ceux-là je chante ces oraisons: Nos enfants s'exilent, ils s'en vont Arrachés au pays,ô fleurs qu'emporte le vent Leur exode, un calvaire les vouant à l'errance fatale où les verse la misère de ses fourches infernales et les sournoises frondes éclatant leurs espoirs ils ne cessent de partir, ils s'offrent aux mouroirs Car longtemps assoupis dans un rêve qui n'est pas leur Au brusque éveil, leur digne sursaut les jette ailleurs Alors nos enfants s'égarent, meurent et meurent Et les leurs—miens peinés, pleurent et pleurent.
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