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Quelle conclusion peut on tirer du Festival d’Imilchil? Par: Oulghazi Hsaine Si les circonstances n’ont pas pu me permettre d’être présent à Imilchil du 26 au 28 août 2004, marqué par l’organisation du ‘’festival de musique des cimes’’, la presse nationale a pu donner sincèrement une image sur le déroulement circonstancié du festival, elle a pu aussi refléter fidèlement l’image de cette région qui regroupe une vingtaine de villages sur une distance de 49 km. La région est matérialisée par l’aire géographique d’une zone montagnarde isolée et enclavée, elle abrite une population de 30000 habitants. Cette population au revenu annuel et par habitant ne dépassant pas selon certaines sources 2000 Dh par an! Mais l’envoyé spécial du quotidien (Le matin du Sahara) du mercredi 1er septembre 2004 a précisé qu’il ne dépasse pas 200 Dh par an! Nos mathématiciens ne se tromperont pas s’ils confirment que le revenu quotidien par habitant, dans cette région amazighe, est de «zéro» 0 Dh! Peut-on se demander: Est-ce que le Maroc est incapable de développer une infrastructure solide dans cette région et sauver le sort de ses habitants innocents et attachés à leur patrie? Est-il un honneur ou une honte pour le Maroc, avec ses énormes et diverses ressources, de voir toute une population écrasée par la pauvreté et l’analphabétisme? Y’a-t-il un rapport entre cette situation alarmante et la démocratie unique au Maroc et la politique de la marginalisation? Cette situation ne suscite-t-elle pas une intervention urgente pour rectifier la politique du pays et instaurer un rythme de développement économique capable d’assurer la survie à ces populations victimes de l’injustice sociales?! En effet, toute une série de questions me tracasse mais, comme je suis persuadé qu’elles n’auront pas de suite favorable et pour ne pas assaillir les nombreux lecteurs aimés, je m’abstiens de les citer. Par ailleurs, il serait légitime de s’interroger sur le devenir du peuple amazigh qui subit le même enchaînement décourageant sur les plans politique, économique, social, culturel etc. Il convient aussi de s’interroger: quand est ce que l’égalité entre tous les marocains sur le plan économique et politique sera assurée? Il convient surtout d’abroger le raisonnement colonial qui distingue entre «le Maroc utile et le Maroc inutile». On remarque dans le paragraphe ‘Société’ en page 7 du même quotidien «Le matin du Sahara» du 1er Septembre 2004, le titre en gros caractères «La fête des pauvres»! Il serait très juste si on lisait «la fête des frustrés» ou «La fête des pauvres amazighs»! Cette population amazighe est très pauvre car elle est la cible de la marginalisation, de l’oubli et de la discrimination programmée. Pour échapper à cette douloureuse réalité, beaucoup d’amazighs hésitent de confirmer, ou nient purement et simplement leur amazighité aux agents et contrôleurs chargés du recensement du 01 au 20 septembre 2004, ce qui va fausser inévitablement le résultat officiel de cette opération. L’issue suprême serait, sans condition, de mettre un terme à l’hégémonie bourgeoise et aménager une démocratie réelle qui pourra établir l’égalité du droit et du devoir pour tous les marocains. Si on entend que depuis 14 siècles le coran a proclamé la promulgation des droits de l’homme, la charte des Nations Unies déclare, il y a 58 ans environ, la nécessité de: -Préserver les futures générations du fléau de la guerre. -Proclamer de nouveau les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites. -Créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et au respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international. -Favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. Et à ses fins: -Pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage. -Unir les forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Au terme de cette Charte, l’ONU a favorisé le relèvement du niveau de vie en favorisant les conditions de progrès dans l’ordre économique, social, sanitaire linguistique et culturel; elle a saisi la question de la politique de l’Aparteid (ségrégation raciale), et cela pour que les peuples du monde vivent dans la paix, la sérénité dans un bon niveau et en bonne santé. En conséquence, les gouvernements ont reconnu en bonne et due forme et adoptent la présente Charte des Nations Unies. Mais quel rang occupe notre pays quant à l’engagement vis-à-vis de la Charte des Nations Unies et le respect des droits de l’homme? Le gouvernement dans notre pays est soucieux de s’enrichir et défendre l’intégrité territoriale, l’unité, la sécurité et la stabilité de l’Iraq et la Palestine sans se préoccuper de la peine du peuple marocain en détresse! Certes, l’étrange mutisme des responsables, qui déclarent unilatéralement la guerre de la civilisation contre les innocents, sur ce cruel accent du destin transperce le cœur et aucune parole ne pourra l’apaiser.
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