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Lettre a l’autre rive (5): «Ighran à la tribu des «Ircmawen: Où sont passées nos VOYELLES !? Par: ZYANE IMS TAFA, MIS N’ATEL ASS Tella yat tejdit, ittagh t usnnan Mani asnnan? Iwin t waman Mani aman? Swan ten ihajjad Mani ihajjad? kejmen oari Mani oari? Bben t igalzam Mani igalzam? Yiwet ten umzil Mani amzil? Tagh t tawla Mani tawla? tudef ibattan Mani ibattan? Wusi ten ughwul Mani aghwul ? taght tawwust Mani tawwust? tudef s acal… Cette vieille chanson d’enfance que me chantait ma vieille regrettée «Nanna» me revient d’un passé lointain alors que je viens d’avoir deux des trois versions –si on ose dire versions- de «l’Adlis» «ministério-ircamien» destiné au soi-disant «privilégiés» de nos enfants qui vont avoir la chance de tomber dans une classe où l’on évoque «quelque fois» tamazight… D’où ce retour à ce triste refrain plein de douleur et de perte devant cette situation malsaine où s’est engrenée l’amazighité à cause de son «élite moderne» savante, mais dans d’autres mondes… Ailleurs que dans le vrai panier de tamazight… Il s’agit d’une pauvre oiselle qui a reçu une épine… Dans les eaux, les cieux, les forêts, les hommes, leurs forces, leurs maladies et leurs animaux, l’épine s’en va sur toute la terre… La oiselle, blessée, passe sa journée à pleurnicher, bien somnolente, car clouée sur son rochet. Au crépuscule, elle fait ses voles d’essai en criant: «RZIX! RZIX ! RZIX!» Comme la triste oiselle, l’amazighité eu son épine… Sa douleur!... Comme pour elle, cette épine est emportée ailleurs… Et ce peuple amazigh ne sera jamais majeur… Comme la oiselle, l’amazighité regrette ses enfants tricheurs. Devenus des mercenaires dans les armés «portes malheurs» AS ATTAN de l’ouest et ICH ATTAN de l’est «igen as athr i TTARIX… IX ! IX ! IX !» Depuis «Gar Bbas» et Elissa, l’épine s’enfonça. Elle ira loin… Plus loin qu’aucun amazigh ne pensa Elle ne sera nul part ici ou là… ou ailleurs Qu’un triste refrain de douleur Une blessure que personne, ni l’histoire un jour, ne pansa Et au fond de l’âme tordue, un amazigh s’écriant: «RZIX! RZIX! RZIX!» EL HASUL!… C’est triste! Pauvre oiselle! Pauvre amazighité!... On l’a eu ce premier livre d’écolier destiné par- notez bien!- notre ministère de l’éducation et de la jeunesse en collaboration avec nos «Ircmawen» à faire faire, soi-disant!, les premiers pas à certains de nos enfants dans l’apprentissage de leur langue Tamazight… Eh bien! d’ahurissement et de joie qui m’envahirent, et sans même vérifier l’état de la marchandise emballée sous ce beau slogan: «Lumière tamazight!», je courus fier de montrer à mes petits ce qui devait être, dans un monde plus juste, leur premier contact –officiel- avec «leur» langue identitaire, celle des Daddas et des Nannas et avec l’école que ne fut jamais dite amazighe… On arrive alors au vif de l’affaire en lisant en amazighs modestement bien normaux ce que propose l’élite ircamienne à nos enfants… Le premier mot de la couverture, mot qui ne devait être que lui-même comme ROYAUME qu’il traduit, est malheureusement faut... Ils ont mis TAGLDIT (?) au lieu de TAGELLIDT (TAGELLIDT ur id TAGLDIT) … Le «I» n’est même pas à sa place et le «L» est un doublé non reconnu ici… Médiocrité! Vérifiez et corrigez avant de lancer la vente de vos marchandises, chers fournisseurs!... En effet, «la problématique» de l’apport «ircamien» dans ce retour à l’écriture amazighe réside dans cet IJTIHAD vraiment bizarroïde de l’Ircam au niveau des lettres du TIFINAGH… Attirons donc l’attention sur le fait que TIFINAGH n’était pas à créer, c’est un héritage qu’il fallait sauvegarder car au fond, ceux qui l’ont créé au tout début des civilisations étaient, croyez le!, plus artistes, et de loin plus artisans lorsqu’il s’agit de créer certaines choses comme les lettres d’écriture et le vocabulaire… Il faut plonger dans le primitif plus savant de ce sujet pour y voir claire… Que l’on comprenne par Dieu! Nos ancêtres amazighs n’ont pas créé des symboles dont ils se sont mis d’accord sans arrière pensée ou sans aucune raison logique… Imazighen peuvent en effet être fiers du Tifinagh original qui fait de Tamazight, peut être, l’unique langue qui dispose d’«images» géométriques vraies transcrivant savamment les syllabes de la parole des humains… Ces images (Lettres) décrivent exactement la position des organes intervenant dans la sortie de la syllabe concernée… Le point au petit trou représentant «A» vient du fait que cette voyelle est un son qui se fait avec le font de la gorge à la différence du O qui utilise le larynx et les lèvres d’où deux points troués. Lorsque vous dites: «B», la bouche est fermée, d’où l’image connue de cette consonne… etc… Or, l’Ircam a butiné sur certaines lettres leur faisant perdre leur signification. On a ajouté ce qui ne devait comme ce (w)et ce ® dont personne n’a besoin vraiment sauf si les auteurs tiennent à faire chanter tous imazighen sur le style dialectal de leur tribu d’«Ircmawen n’Ayt Elite»… Le lecteur averti d’ADLIS sera en tout cas choqué de constater que la parole amazighe, oh! combien riche en voyelles!, se retrouve chez nos «Docteurs» aussi pauvre qu’une bouche sans dents ou un corps sans articulations… Exemples sur couverture: TAGELLIDT dont l’origine est AGELLID et pour féminiser le T au début et à la fin… On écrira en TIFINAGH: TAGELLIDT… Alors, comparez ! ELMAGHRIB commence par EL et a bien un a après le M… On écrira donc ainsi: ELMAPRIB… Et pour dire ROYAUME DU MAROC on écrira: TAGELLIDT N ELMAPRIB… Pourquoi déformer ce qui est évident?... Également le mot ANELMAD (élève) dépourvu de son «E» après le N est une exclusion peu réfléchie d’une voyelle évidente… On devait écrire pour «N UNELMAD»: N UNELMAD… Le mot a comme origine ELMED (Étudier), SELMED (Enseigner), ASELMAD (Enseignant) Parcourant les pages, on ne peut que se lamenter du massacre des voyelles si l’on se limite bien sûr au niveau de la «Dictée» amazighe… Oh j’imagine la situation des auteurs s’ils s’agissait d’en faire au temps des «Tahmila» et des «Falaqa» … Comment pourrait on admettre que même un écolier de première fasse exclure la voyelle «E» bien apparente dans des mots comme IWLAFEN (Spectre, images) dont le EN est un signe de pluriel comme dans ISSAFEN, IXAMEN, IFASSEN, ISEGGASEN… En outre ASEGGAS (année), bien que mot clairement bien fait, il y a eu ce quelqu’un qui l’a voulu handicapé ainsi «ASGG(w)AS» avec une rallonge après avoir exclu la voyelle originale…le juste: ASEGGAS (Aseggas) tout simplement ! Que voudrait dire NKK sans son «E»?... Des consonnes sans vie!... N’est ce pas plutôt NEK? Que veut dire NNS s’il n’est pas ENS (sien) comme dire AWLAF ENS? Que veut dire IGDJIGN, trop mal dicté ici, si ce n’est le pluriel de AJEDJIG qui devrait donc prendre EN pour le pluriel comme ci-dessus et être simplement après correction aussi à son début: IJEDJIGEN d’où imazighen devront écrire: IJEDJIGEN… Pour qu’ainsi tamazight reste fidèle à ses lois et que chaque dialecte y trouve sa transcription car c’est généralement la prononciation de certaines lettres qui différencie les dialectes d’une même langue… En bref, les erreurs sont assez énormes et très nombreuses pour les taire, mais l’espace ne permet guerre ici de s’y attarder… L’évidence est là, «Adlis» est une autre façon de se moquer d’Imazighen et d’humilier Tamazight… La preuve est cette stupide traduction de «chansonnettes» d’autrui très mal adaptés à l’amazigh… La question logique qui s’impose en conclusion: Si de telles pratiques ne surprennent guerre venant de ceux qui ont depuis toujours essayé d’enterrer tamazight, qu’en est-il de la position des -Ircamiens-, cette élite qui a fait ses preuves à l’école qui a toujours exclu tamazight? Docteur, Professeur où même hors échelle! Qu’importe pour tamazight les diplômes de Monsieur si pour elle, il n’est qu’un prétendant ou un utilisateur superficiel et indifférent?… Qu’importe pour tamazight qui fut l’originale, l’authentique, l’artiste, la savante et la mère de toutes les langues méditerranéennes de redevenir celle qui copie pour coller, celle qui imite à même voler des autres langues?... Qu’importe à tamazight sauf le fait d’être, elle et son peuple, en droit à refuser la médiocrité et l’humiliation… Surtout, lorsqu’elles émanent de ses propres enfants…?. Hélas! Mes amis des «Ayt Elite»!… Vous êtes trop cultivés et instruits, trop docteurs et professeurs, mais trop loin ailleurs et bien assez détaché dans cet «ailleurs» pour imaginer assez bien la chose amazighe… Alors descendez de vos tours et de vos façons de «lanceurs de marchés» indifférents! et démontrez vous-mêmes votre savoir faire au lieu de jouer les agenciers… Descendez vers tamazight là où vous pouvez retrouver ses sources puisque vous en avez les moyens!… Vous voulez tamazight, allez la rechercher chez elle!... Faites vos caravanes et recherchez la vraie élite de tamazight… Vous pouvez la rencontrer derrière un enseignant comme derrière un fellah ou un pasteur oubliés sur leur montagne… Et croyez le, ce n’est pas du romantisme… C’est la vérité que vous savez tous!... Elle vous sauvera et sauvera l’Ircam devant l’histoire!... Mais votre IRCAM, refermé sur lui-même et ses sept «lapins» à grignoter, a donné, par ses «Adlis», puisqu’en trois versions aux différences stupides, qu’il n’est rien d’autre qu’une équipe à constituer une classe préparatoire manquant sûrement d’un maître et d’un bâton… Sinon qu’ils nous disent: où sont passées nos voyelles? Une économie d’encre ou d’espace?! Qu’ils défendent leur choix stupide de «régionalisation» banni de par l’unicité de la langue amazighe «racine» commune des dialectes que l’on cherche à développer pour assurer notre désunion et la mort vraie de notre identité… Au contraire, si nous sommes vraiment amazighs et voulant être fidèles à nous-mêmes, ne devrions pas nous tenir à coordonner avec imazighens d’ailleurs, non pas pour la création d’une nouvelle langue, mais pour retrouver «La langue racine» dont tous les peuples amazighs reconnaîtront l’authenticité… Ceux qui disent que cela est impossible sacrifient la science au nom des considérations politiques… Il n’y a qu’une seule langue Tamazight pour laquelle l’IRCAM a été créé. En choisissant de promouvoir les dialectes, celui-ci transgresse le Dahir d’Ajdir fait pour, rappelons le, «la langue et la culture amazighes»… et non pas les dialectes de l’IRCAM incapables de refléter la grande diversité réelle des dialectes lorsque ceux-ci sont considérés d’une vision vraiment scientifique… Nous étions tous étudiants, c’est vrai, de l’école de l’aliénation et avons chanté et même vibré aux échos des hymnes de l’est et de l’ouest… Mais lorsque la prise de conscience fut complète, on a renoncé à l’université, aux diplômes, aux promotions sociales et professionnelles et à de grandes espérances pour revenir sur les pas vers tamazight dans sa source jamais souillée d’aucune aliénation… Cette tamazight devait se cantonner quelque part où les passages et les influences étrangères ont été les moindres… L’étendue de Tamzgha fait qu’il devait exister plusieurs réserves de ce genre et leurs «Dialectes», sous des conditions très proches (nomadisme ou sédentarisation par exemple), devraient être très proches malgré les éloignements géographiques… Une étude comparative permettrait de nous fixer sur les «racines» du vocabulaire amazigh inégalé dans sa richesse et son art de nommer les choses et leurs faits. Ainsi, dans l’unanimité, c’est la science qui dira à Imazighens, tous de part le monde: Voici votre langue ressuscitée d’elle-même dans la science et non dans ce qui n’a aucune raison ici, la politique! Le défi est relevable dans la mesure qu’il s’agit de tamazight, notre langue savante… Mettons nous plutôt à son service! Elle nous guidera d’elle-même! Elle le promet! Alors! Défendons justement et fidèlement notre langue et donc notre identité… si non laissons là se débattre librement dans le monde des vivants et taisons-nous!… Comme les chats, enterrons nos faits!… Car faute de bien faire, pour l’amour du Dieu, ne l’asservissons pas à nos petites mesquines renommées et futilités personnelles! Ne la trahissons pas!... (ZM tilili@menara.ma)
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