|
|
La campagne électorale Par: oulghazi hsaine
Si la campagne électorale est clairement définie dans les pays démocrates par une période durant laquelle les partis politiques, «candidats aux élections», présentent et expliquent leurs programmes d’action, chez nous, il n’est pas évident de déterminer une définition juste et précise à cette formule qu’on peut aléatoirement expliquer: une période déterminée durant laquelle tout le monde est autorisé à mentir et présenter ses bobards. Et, pour ainsi dire, il s’agit d’une période où des mains invisibles organisent à leur guise le paysage politique national. En effet, le ministère de l’intérieur choisit la devise: «notre avenir est entre nos mains» et promet communément avec le ministère de la justice de lutter contre les fraudes électorales de juin 2009. Toutefois, faut-il voter ou ne pas voter? Il s’impose une décision cruciale et il faut se méfier des nombreux affameurs et vampires du peuple! Les élections communales: c’est le mode de désignation par les citoyens de leurs porte-parole et de leurs représentants dans les collectivités locales; quand les électeurs seront placés sous le signe de l’adhésion à l’idéologie dominante les électeurs ne font que ratifier le choix du pouvoir. Les marocains doivent percevoir que les droits légitimes de l’identité amazighe du pays sont injustement ignorés par les partis politiques arabes radicaux et fondamentalistes. Pendant les dernières élections législatives, le peuple marocain a fini par se convaincre de l’incrédibilité du pouvoir politique marocain, il a ouvertement extériorisé la réticence politique et le refus de voter en juillet 2007. Les mêmes politiciens déposent aujourd’hui leurs candidatures aux élections communales du mois de juin 2009. Peut-on voter ou non? On dit: «avant d’agir il faut réfléchir». Voter si le choix réel par les électeurs est possible. Il faut donc analyser les choses: si on ne vote pas, sûrement les inconscients vont brader leurs voix et les radicaux ou les fondamentalistes l’emporteront; ainsi, le peuple marocain sera obligatoirement frustré de ses droits culturel, économique, politique etc. Si on vote, mais voter pour qui? C’est très important de choisir à qui il faut donner sa voix; la seule contrepartie est le loyalisme, l’honnêteté, l’abnégation et la défense des droits légitimes du peuple: d’abord la reconnaissance officielle de l’amazighité, le droit linguistique et culturel deviennent la condition primordiale au même titre que les droits économique et politique. Durant la campagne électorale en 2007, le Parti Istiqlal a promu au peuple marocain un développement tout azimut. En 2009, la décision du gouvernement Istiqlalien de ponctionner les salaires des grévistes, la décision du ministre des transports de décréter le nouveau «code de la route» et la loi de: «chacun pour soi» édictée par l’Etat donnent l’idée d’incertitude et allaient conduire le pays vers une crise sans précédent! Les élections communales du mois de juin 2009 se sont déroulées dans des conditions plus ou moins perturbées. Durant la campagne électorale, les partis politiques marocains s’intéressent idéalement aux problèmes sociaux, économiques, politiques, et culturels du peuple marocain. Ils promettent de répondre favorablement aux revendications légitimes du mouvement culturel amazigh! Quant on lit ou on écoute le discours fallacieux des dirigeants des partis politiques et le discours officiel de l’Etat (qui redoute la réticente politique de la masse populaire), durant la période de la campagne électorale, on ne doute pas que, dans une quinzaine de jours, le Maroc deviendra un pays multi linguiste mieux que la Suisse, il vivra une démocratie meilleure que celle du Canada, le réseau routier du Maroc sera identique à celui de la Suède, le niveau de vie des marocains équivaudra à celui des allemands, l’économie nationale sautera au niveau de l’économie du Japon et le Maroc prendra la position des USA pour devenir le champion de l’économie du marché mondial ! Nous sommes alors tous satisfaits. Malheureusement, ce sont des propos illusoires et du mensonge ! Une fois qu’ils prennent le pouvoir, ils ruent l’intérêt général du peuple, ils se soucient exclusivement des affaires individuelles et ils font preuve d’une cupidité dévorante. Le Maroc marque toujours le pas : le manque de la liberté d’expression, l’amazighophobie, la pauvreté, l’ignorance, le chômage, le mauvais état du réseau routier, le coût cher de la vie, le racisme, les condamnations arbitraires, l’injustice sociale etc. font toujours les caractéristiques techniques du Maroc. Et, l’état d’esprit du gouvernement marocain le contraint à nier les répercussions de la crise économique, il se montre mercantile en pleine récession de l’économie mondiale, malgré que SM le Roi avait demandé aux principaux responsables de l’économie nationale de ne pas cacher l’ampleur de la crise à la population. A l’approche de la période électorale, l’angoisse prend ampleur pour tous les partis politiques, ils flirtent avec les masses populaires, pour tenter de tisser une alliance pragmatique préélectorale pour contourner les problèmes susceptibles d’entraver leurs positions le jour du scrutin et ils cherchent les repères qui peuvent baliser leur chemin afin de mener à bien le résultat de l’opération et aboutir au résultat approprié à leurs ambitions. Le comité central du MP avait tenu dernièrement un congrès où il a reconnu les droits amazighs. Certaines formations politiques cherchent à constituer un front commun, d’autres fixent des lignes rouges. Le PAM retire son soutien à la majorité gouvernementale et se rallie à l’opposition. Certains leaders politiques menacent de faire dissoudre le gouvernement «Istiqlalien » si le ministère de l’intérieur décrète la loi qui interdit la pose de candidature aux élections pour les députés et les conseillers parlementaires qui transhument d’un parti à un autre et pour tous les prétendants qui changent d’étiquette politique. Le PJD prévoit que les communales de 2009 peuvent apporter le coup de grâce à plusieurs formations politiques au Maroc, d’autres, confirment que le PAM est créé pour arrêter l’émiettement des forces politiques du pays. Alors que la vérité est que : tout ce raisonnement par l’absurde qui part d’une hypothèse fausse et toutes ces suppositions aléatoires ont l’air bidon !! Après la campagne électorale, le résultat du vote donne absolument l’apparition des nouveaux responsables au gouvernement. Le pouvoir politique raconte toujours la même sale blague, il agit à l’imprévu et il applique strictement l’injustice de la loi : l’idée directrice qui s’exprime dans l’excellente maxime antique d’Aristote : « Summun jus, summa injuria » appliqué strictement, le droit devient injuste ! En effet, le philosophe de l’antiquité reconnaît l’injustice qui peut découler de l’application de la loi et il prône la nécessité de faire appel à des considérations tirées de l’équité afin de réparer l’injustice de la loi. La politique intérieure du pays reste sans changement, la conception étrange du dialogue social n’a fait aucun compromis, le besoin d’appartenance au collectif à caractère multiculturel conduit le pouvoir politique arabiste à la peur de l’autre et, immédiatement à sa négation. La politique extérieure est aussi rigoureuse et ondoyante, nos responsables refusent en principe tout acte d’humiliation. Mais, le mois de juillet 2002, le pouvoir politique marocain a décidé de mettre en avant la question des relations diplomatiques Maroc Espagne, lorsque l’Etat voisin de la péninsule ibérique avait véritablement humilié le Maroc (gouvernement et peuple) ; les espagnoles avaient arrêté les gendarmes marocains sur le territoire marocain « Ile de Toura » en les traînant comme des malfaiteurs au poste frontalier fictif de Ceuta ! Et, le gouvernement Usfpéist à l’époque a décidé de maintenir les bonnes relations diplomatiques avec un voisin plus fort que lui : l’Espagne. En raison de l’évolution récente de la situation au Moyen Orient dans laquelle le Hezbollah et l’Iran jouent un rôle actif dans le courant religieux, une confusion est née entre le Malékisme et le Chiisme qui s’apparente à une idéologie stratégique et qui risque de menacer l’unicité du rite Malékite sunnite au Maroc. Les relations bilatérales étaient excellentes entre l’Iran du Shah et le roi du Maroc feu Hassin II, ils avaient la même politique extérieure ; après la révolution islamique de Khomeiny en 1979 ces relations ont connu un revirement spectaculaire, le roi du Maroc avait une attitude radicale vis-à-vis du régime de Khomeiny, et le Maroc se rallie aux pays arabes du coté de l’Irak dans la guerre qui l’oppose à l’Iran, en 1984, le conseil des oulémas diffuse une Fatwa qui qualifie le régime de Khomeiny d’impie ! L’Iran est alors accusé d’être derrière les émeutes de Marrakech et Nador en 1984 ; vers la fin des années 1990, les relations sont rétablies. En 2009 le pouvoir politique extérieur marocain est aussi rigoureux et souverain. Un politicien iranien a traité l’Etat du Bahreïn de « 14eme province de l’Iran » et, sous l’effet d’une diplomatie impulsive, le gouvernement istiqlalien décide de rompre brutalement les relations diplomatiques avec l’Iran au moment ou les Etats Unies d’Amérique cherchent à engager un dialogue de fond avec l’Etat perse devenu une puissance de la région. Malheureusement, malgré la rupture des relations diplomatiques et l’implicite du langage diplomatique entre le Maroc et l’Iran, le Chiisme continue d’être présent dans les esprits de la population marocaine par l’intermédiaire des masses médias, tant que l’Iran et son potache doué : le Hezbollah libanais continuent de peser sur la politique des grandes puissances. Selon certaines ressources officieuses, à l’instar de certaines organisations politiques qui prétendent à une révision constitutionnelle, la décision définitive de la direction centrale de l’USFP est prise pour soumettre le projet de la reforme constitutionnelle à SM le roi. Sera-t-elle une grande occasion pour satisfaire les revendications populaires amazighes qui ne cessent d’accroître et qui souffrent depuis longtemps du mutisme total du pouvoir politique intransigeant et intolérant ? Il faut que les hauts responsables cessent de faire des illusions et qu’ils aient le sens du devoir pour reconnaître par une nouvelle constitution démocratique la culture et la langue amazighe en sa qualité de : langue officielle et nationale du pays avec sa graphie séculaire « Tifinagh ». Il est très important d’évoquer que depuis notre enfance à l’école on parlait aux cours de la géographie du « golf persique », devenu aujourd’hui « golf arabique » et on nous apprend dans les cours d’histoire : « les premiers habitants du Maroc sont les amazighs ». Aujourd’hui, c’est encore bizarre on nous inculque : « que notre pays fait partie du monde arabe et son histoire est réduite arbitrairement à 12 siècles » !! C’est la falsification de l’histoire et de l’ensemble des facteurs physiques, biologiques et humains des régions prises par les arabes ou visées par leur programme ambitieux d’extension. Il faut s’apercevoir que le raisonnement par analogie des notions différentes et le style métaphorique du pouvoir politique marocain ne rime à rien. Par manque de crédibilité auprès du peuple, les marocains (arabophones et amazighophones) qui connaissent aujourd’hui une crise morale, n’écoutent aucune des 07 chaînes de télévision du bouquet de la SNRT, malgré l’offre gratuite sans abonnement du décodeur : TNT. Les marocains écoutent les discours de : Hassan Nasrallah, Youssef Alkardaoui, Abdelbari Atouane etc. En conséquence, l’esprit marocain reçoit spontanément de l’extérieur sa détermination, et il la perd ensuite sans espoir de retour ; d’où il faut reconstruire un système de pensée qui conduira les victimes de cette aliénation culturelle vers le retour au soi-même. Le gouvernement marocain devrait donc, au préalable, lancer la chaîne de la télévision en langue amazighe au lieu de rompre brutalement les relations diplomatiques avec la puissance régionale d’Iran. Car il est très possible de monopoliser et dominer le champ religieux avec la télévision en langue amazighe et, il est impossible de le dominer par la télévision en langue arabe. L’objectif est d’atteindre un système politique dans lequel la souveraineté appartient à tous les citoyens dans un principe de : « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » qui garantira aux citoyens le bonheur auquel ils auraient droit, en accord avec la charte de l’Organisation des Nations Unies qui se traduit par la protection au moyen d’un système juridictionnelle qui exclut toute sorte de discrimination.
|
|