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Les ex-détenus de TILELLI rejettent l'offre du CCDHASSOCIATION SOCIOCULTURELLE TILELLI B.P. 69, GOULMIMA (MAROC)- E-mail : tilelli@hotmail.comDECLARATIONNous, Ali HARCHERRAS et Mbarek TAOUSS, ex-détenus politiques et membres de l’Association Amazighe TILELLI (Goulmima, Sud-Est du Maroc) annonçons à l’opinion publique amazighe et internationale: - que le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, organisme étatique marocain, nous a appelés début février 2004 pour nous indemniser de la détention arbitraire et des tortures que le pouvoir marocain nous a infligées en 1994, suite à notre participation à une manifestation légale et pacifique au cours de laquelle nous avons scandé des slogans demandant la reconnaissance constitutionnelle et institutionnelle de tamazight en tant que langue nationale et officielle, - que, après concertation avec nombre de militants de la cause amazighe, nous avons pris la décision de rejeter cette offre-piège car les revendications légitimes du Mouvement Culturel Amazighe, pour lesquelles nous avons été arrêtés et jugés, sont toujours loin d’être satisfaites par l’Etat marocain. La création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) et l’enseignement au rabais de tifinagh ne visent en fait qu’à assujettir d’avantage la langue et la culture amazighes ainsi que le peuple qui les véhiculent, - que, quels que soient les sacrifices que cela nous coûtera, nous continuerons notre combat au sein du Mouvement Culturel Amazighe, lequel lutte pacifiquement pour le recouvrement des droits linguistiques, culturels, identitaires, socio-économiques et politiques du peuple amazighe. Si l’Etat marocain reconnaît la légitimité des revendications pour lesquelles il nous a arrêtés et jugés –et il la reconnaît puisqu’il cherche à nous indemniser-, il doit avant tout les satisfaire pleinement et présenter ses excuses au peuple amazigh dont les droits sont bafoués depuis des siècles sur… sa propre terre. Goulmima le 12 février 2004Ali HARCHERRASMbarek TAOUSS
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