Le sort de tamazight dans nos
moyens audiovisuels
Par: Oulghazi Hsaine
Si la langue et la culture amazigh traversent une situation délicate en raison des conditions objectives afférentes à la place marginale qui leur est
faite dans le cadre des rapports sociaux et en raison des problèmes spécifiques dont elles souffrent, si Imazighen ont impatiemment attendu la mise
en service d'une station de télévision Amazighe, la journée du 22.02.2003 a été remarquablement connue par l'interruption définitive des émissions
de la Radio amazighe couvrant la ville d'Agadir.
Cette ville où l'on écoutait quotidiennement la radio amazighe de 12h00 à 24h00, soit 12h00 d'émission, est privée des ces programmes.
Après plusieurs contacts téléphoniques auprès de la RTM à Rabat, la station régionale d'Agadir et les représentants parlementaires de la région,
en vue d'intervenir auprès du département concerné pour remettre en service l'émetteur de la radio amazighe, malheureusement sans résultat positif,
et après plusieurs semaines, seules 04h00 d'émission sont aujourd'hui entendues de 20h00 à 24h00, pour diffuser ce que l'on appelle émission «tachalhyt».
Ce qui est très insuffisant et ne répond pas à l'ambition des imazighens car, à Agadir Imazighen du nord, du centre et du sud du pays espèrent recevoir
en langue nationale tamazight les divers programmes durant les 24h00 de la journée.
Il est donc vivement demandé aux responsables et au peuple marocain de s'acquitter de leur dette à l'égard de la langue et la culture Amazighe et mettre
en service des émetteurs plus puissants à modulation de fréquence (F.M) à travers toute l'étendue du royaume, et ce, pour éviter les diverses
perturbations dues aux nombreuses sources de parasites. En outre, l'édification d'une station émettrice de télévision en langue tamazight est un devoir
national, dans le cadre de la justice sociale, la réalisation de ces projets est très attendue.
Défendons donc notre langue tamazight et sauvegardons-là de l'oubli, elle constitue l'élément le plus ancien de l'héritage culturel que nous ont légué nos
ancêtres, les marocains doivent accueillir favorablement à l'unanime la mise en valeur et la défense de notre langue et de notre patrimoine amazigh.
Du fait que l'écoute de la musique amazighe, qui traverse la chair et la peau, fait vibrer le corps autant que l'esprit et éveille l'instinct, il s'avère donc
indispensable de sauver ce patrimoine culturel, qui nous appartient tous, contre l'oubli et la dégradation.
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