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Sellam Arifi est parti... «Adieu la France, adieu la France! Bonjour, bonjour l'Afrique! Mana ya war itsellik!» (Chanson de Sellam Arifi) Adieu Sellam Arifi, tu es parti trop tôt. Un accident t'a pris en route. Tu chantais dans cette langue millénaire, celle de tous les marocains. Forgeant un verbe corsé, tu parlais aux amoureux, aux désespérés, aux rêveurs, aux désappointés. Tu disais tant de choses, pour le peuple c'étaient des merveilles que tu leur offrais avec ta voix en flèche, et des mots «simples et quotidiens» mais combien inspirés et profonds. Sellam, tu ne peux pas mourir: Tu nous as laissé des albums très «amazighs», de beaux textes bien de chez nous. Juste «Arrif-inu» demeure une chanson du terroir qui rend hommage au Rif et aux rifains, ces éternels émigrés. Tu as chanté le Rif, tu l'as fait vibrer longuement. Ce Rif que tu quittas, tu l'as bien connu dans tous ses malheurs, ses joies et ses illusions. A ce bout de monde, tu retournes l'âme tranquille. Mon ami, tu as tout montré: notre grandeur et notre misère n'ont qu'un même corps qui marche… sur des ravins tristes. Tu as bien décrit l'attachement du rifain à sa terre comme le saumon remontant la rivière à contre courant pour retourner dans son milieu et y pondre sa descendance. Tu es resté très attaché aux tiens, à tes rifains, mais combien de rifains ont pris conscience de cet attachement? Ton attachement est un serment, chose que tu répètes souvent dans tes poèmes - chansons. Mon ami, peut-on dire à quelqu'un qui survit parole - expression de notre être, adieu? Non, au revoir Sellam, que Dieu ait ton âme! (Muhend Amrabed) |
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