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Muhend Saidi: artiste militant amazigh sans frontières Par: Rachid Fettah (khèmisset) Etre artiste-peintre, et prendre l’engagement ferme de défendre la cause, juste et légitime des imazighen, s’avere une vraie TAWADA, une marche pénible , et à contre courant. Car de nos jours, presque rarissime sont les militants (intellectuels, artistes) qui servent l’amazighité sans être tentés à en tirer profit, autrement dit, sans céder devant le lait nourrissant de cette vache pure race. Mais, dieu merci, cette contagion qui pourrissait, peu à peu, le corps de l’amazighité, n’est pas encore à bout de ses ravages, puisque certains artistes continuaient à oeuvrer dans le silence, loin des sphères suspectes. Ils font l’exception. Et l’artiste militant Muhend Saidi, en est l’un de cette souche en voie de disparition. A ce propos, dans « Etre ou ne plus être», l’oeuvre du regretté ABEHRI, une interrogation restait trop significative:qui n’est pas ivre de quelque chose? bien entendu, comme seule réponse inévitable:Tout le monde est ivre de quelque chose, sauf que, il ya ivresse et ivresse, et surtout l’ivresse de l’argent ou du pouvoir. Mais pour Muhend Saidi, chose clairement nette, il est incroyablement ivre de son Amazighité. Originaire de Midelt, majestueuse ville-seuil du sud-est, et avouant n’ayant réapproprié sa langue ancestrale que tardivement, il fit l’honorable choix de faire de Tamazight sa raison d’être, sa mère, sa Matrice: il vit et existe pour elle. Il s’y investissait corps et âme, en faisant de son art et de ses oeuvres le cordon ombilical, qui le relie à cette maternité . Quant à sa vie d’artiste, quoique traversée de moments de solitude, d’errance, et de vagabondage, elle évoluait chemin faisant, vers une destinée hautaine: une élévation... Car pour lui: «seules les grandes âmes ont un but, quant aux petites des désirs». Bref, ce qui reste fort chez cet anazur amazigh, son Humanisme et son sens du bénévolat exemplaire. Nombreuses étaient les occasions où il intervenait, en guise d’action solidaire, dans les centres de rééducation, dans les maisons d’étudiant, auprès des dispensaires et des écoles suspendues aux sommets des montagnes. Ces gestes humanitaires, à lui seul égalaient ceux des O.N.G. C’est un personnage sympathique et trop familier pour le tissu associatif au sud-est. Il a toujours disposé pour répondre aux appels du M.C.A. En sa qualité d’artiste il touche à tout (peinture, sculpture, tissage, broderie, photographie ,décoration...). Il n’hésitait jamais à partager son savoir-faire artistique sans contrepartie, alors que son énergie créatrice, il la puise dans l’âme ancestrale des imazighen des hauteurs (IMILCHIL). Marqué, profondément, par la rigueur humaine et la fermeté du militantisme version sud-est, ses interventions incessantes auprès des associations locales de la région telles que: Tilleli(Goulmima), Assirem (Tafilalt),Tamazgha (Arfoud),Tamaynut (Tinghir), Assafar (Malaâb),Tassurift (Imider),Tudert (Errachidia), à titre d’exemple, elles constituaient, pour l’artiste, des occasions, bonnement profitables, à l’encadrement des adhérents au niveau de l’art amazigh, calligraphie de tifinagh, tissage, broderie...etc. Alors, aux moments où bon nombre d’intellectuels, sont pris dans la folle course contre la montre, dans une ruée vers l’or, à la recherche des trésors cachés au nom de Tamazight, d’autres artistes militants, loin des galeries ultramodernes et loin des lumières artificielles de la capitale, luttaient et oeuvraient dans le silence. Comme mot de fin, l’artiste amazigh Muhend Saidi, ayant constaté, ave amertume, que l’amazighité fait état de peau de chagrin, il se dit prêt de se débattre et lance le défi d’exposer ses récentes oeuvres au delà des frontières: à TIZI OUZOU par exemple. Pour découvrir cet artiste militant naviguez dans: www.anazur.ht.st www.galart.com/pro/amzyanmuhend/ |
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