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Les marocains peuvent-ils relever le défi du racisme? Par: Hassan Oulghazi
Si les sciences humaines spécifient que le caractère complexe commun à toutes les personnes, qui constituent l’humanité par opposition à l’animalité, est un sentiment de bienveillance et de bonté et si dans le monde musulman on a tendance à penser que tous les efforts ont été accomplis, on découvre facilement que la trame du fond socioculturel et politique exige encore des changements et l’être humain contemporain est aujourd’hui confronté à des défis auxquels il doit faire face. Il ne s’agit pas de battre uniquement contre l’ignorance et la maladie contagieuse mais de relever le défi contre lui-même quelle que soit son entité. En effet, l’homme, dans son sens anthropologique, doit chercher les modalités pratiques et capables de créer une atmosphère homogène dans les différends qui ne cessent de favoriser la division et la haine. Pour une solution imminente, il faut puiser dans la raison et dans la conscience pour aboutir au succès. On doit donc emprunter les attributs divins et les facteurs utiles pour l’éveil d’une fraternité universelle pour les réaliser en soi. Si le racisme est le mal profondément jugé intolérant sur le plan éthique, la proclamation universelle des droits humains a proscrit toute idéologie qui affirme la différence des races humaines et qui prône la supériorité de certaines ethnies et l’élimination des autres, naturellement, l’humanité condamne tous les actes racistes. Mais, à l’exception de certains pays démocratiques, on constate que d’autres pays soutiennent encore le régime fondé sur la dictature oligarchique qui adopte la politique ségrégationniste. La Région des pays de Tamazgha qui côtoyait de nombreuses civilisations en Afrique du nord a acquis, grâce à son ouverture, des valeurs de tolérance, mais, elle n’a pas connu de répit depuis l’an 814 avant J.C. un conquérant en a chassé l’autre et, finalement, elle a été morcelée par les puissances coloniales. Malgré qu’on essaye d’asseoir l’identité amazighe amputée de nombreuses composantes et malgré que le peuple amazigh s’est enrichi de la culture des peuples Phénicien, Romain, Vandale, Byzantin, Arabe, Turc et Européen, l’acculturation résultant de l’apport négatif des peuples conquérants a eu des effets néfastes. Malheureusement, au début du 20éme siècle, avec le consentement d’un mouvement amazighophobe, les armées coloniales françaises et espagnoles, avaient mené ouvertement la guerre d’usure contre le peuple amazigh innocent! Mais, l’histoire n’oublie pas, elle enregistre fidèlement tous les événements qui se produisent. Pour exclure les populations amazighes, le maréchal Lyautey qui dirigeait l’armée du protectorat français au Maroc et qui collaborait avec le mouvement nationaliste arabe, le franc-tireur de l’idéologie arabiste, appuyé par les nationalistes arabes du proche orient, avaient fondé illégalement l’Etat arabe dans notre pays et la politique arabo-islamiste avec ce qu’il entraine comme despotisme, exclusivisme et intolérance prescrit l’unique identité qui nie absurdement que l’amazighité est le socle de la personnalité nord-africaine!! Si les Etats démocratiques approuvent que la liberté de la presse soit inscrite dans les droits de l’homme, les Etats anti-démocratiques ont encore des lois et des pratiques contraires à cette liberté. Chez nous, les responsables de la presse arabophone, administrée par des amazighophobes, qui éprouvent un sentiment agressif contre l’amazighité publient souvent des faits diffamatoires sans disposer de preuves établissant les faits qu’ils apportent et, malheureusement, ils publient des éléments de connaissance historiques entièrement falsifiés!! Malgré que le français, l’anglais, l’arabes, l’espagnol, l’allemand, l’italien etc. sont les langues des différents peuples du monde que le peuple amazigh a consciemment acceptées, «La langue Tamazight» est l’héritage de nos ancêtres que nous devons inconditionnellement préserver et tout manquement à ce devoir est une haute trahison. La politique entreprise par le pouvoir autoritaire arabiste dans notre pays le Maroc favorise injustement la mise à l’écart d’une importante population, pire encore, son objectif essentiel est de combattre l’amazighité, éradiquer la langue Tamazight et oblitérer illégalement l’identité amazighe!! L’analyse de la situation politique chez nous justifie, sans aucun doute de se tromper, que depuis des décennies les populations autochtones amazighes demeurent les victimes d’une honteuse ségrégation raciale! La tendance coloniale persiste encore, elle divise notre pays en un « Maroc utile » où les conditions, favorables au soutien socioéconomiques et politiques, sont assurées aux populations pour gagner aisément la vie digne: il s’agit des villes impériales et des zones arabophones, et un « Maroc inutile » : il s’agit de toutes les régions amazighophones où les populations sont ignoblement marginalisées!! Si selon la déclaration universelle de l’UNESCO, la culture est l’état des traits distinctifs spirituels et modernes, intellectuels et attractifs qui caractérisent une société ou un groupe social, qui englobe outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances, c’est ainsi le phénomène social qui structure nos pensées et qui influe sur nos rapports avec les autres; s’agissant donc d’un levier d’inclusion des jeunes le pouvoir arabiste fait l’usage de tous les moyens pour exclure notre culture et faire du peuple amazigh un peuple sans culture!! A cet effet, il devient évident que le peuple amazigh est intentionnellement marginalisé : les régions à forte densité amazighe manquent d’infrastructure solide, en l’absence totale de justice sociale, les populations sont humiliées par les autorités gouvernementales qui ne cessent de porter atteinte à la dignité des amazighs innocents, la langue et l’identité amazighes sont injustement niées et négligée par les responsables! Dans les régions montagneuses, plusieurs localités amazighes sont enclavées, les populations sont privées de leurs droits naturels, elles mènent une vie dure et elles vivent dans la précarité. Durant les années de plomb, le pouvoir autoritaire a procédé à une dangereuse épuration ethnique: des militants amazighs pour les droits naturels ont été kidnappés et brutalement liquidés, leurs proches n’ont pas échappé aux tortures physiques et morales. Aujourd’hui, le mouvement culturel amazigh revendique tous les ouvrages de référence historique qui ont contribué à sauvegarder l’histoire et la civilisation du peuple amazigh, il considère que toutes les langues du monde font parti du patrimoine universel, il refuse toute forme de hiérarchie linguistique et il respecte tout idiome et lutte pour sa prise en charge par l’Etat. Malgré la transition relativement démocratique et malheureusement labyrinthique, les défenseurs des droits légitimes amazighs sont immédiatement opprimés ou arbitrairement détenus! S’agit-il d’une injustice spontanément due à une logique fatale ou bien elle est due par malchance à la nature humaine? Eh bien, il s’agit de la politique discriminatoire et raciste adoptée par le régime autoritaire dans notre pays le Maroc bien aimé surnommé sournoisement par la constitution : « pays musulman »!! Or, l’engagement de la légalité constitutionnelle est faussée pour la raison que les acteurs politiques transgressent les normes suprêmes de la légalité; certes, le problème que l’on soulève est que l’Etat musulman est trop fragile tant qu’il n’arrive pas à généraliser la justice sociale, à éradiquer la discrimination raciale et surmonter les problèmes du chômage, de la pauvreté, de la maladie, de la corruption et de tous les maux sociaux. Mais, faut-il se demander pourquoi les institutions des pays musulmans sont-elles inférieures et affaiblies au point de se laisser dépasser en efficacité par leurs équivalentes dans les pays démocratiquement avancés? Pourquoi les européens sont-ils parvenus à tant de puissance, au point de dépasser les musulmans et de prétendre à les dominer? Pourquoi le problème historique du « rapport entre le religieux et le politique », qui constitue la source des affrontements chez les arabo-islamistes, n’a pas pu être résolu? Pourquoi les expressions : modernité, démocratie, pluralisme et mondialisme font-elles peur aux arabo-islamiste? Pourquoi les arabo-islamistes sacralisent excessivement la langue arabe? Du fait que l’islam est la religion universelle, pourquoi les arabes lient la langue exclusive des arabes à la religion musulmane que le Bon Dieu a révélée pour toute l’humanité? En fait, ce sont les attitudes prises sur ces questions par les dirigeants arabes dans la communauté musulmane, fortement imprégnés de la culture intolérante et de la politique ségrégationniste, qui ont produit les principales divisions dans les rangs des islamistes et place les Etats musulmans dans le rang des pays arriérés. Si l’article 27 du droit marocain pour les libertés publiques stipule que : « Dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses, ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privés du droit d’avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d’employer leur propre langue »; conformément aux principes énoncés dans la charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénable constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme, l’idéal de l’être humain libre ne peut être réalisé que si les conditions permettant à chacun de jouir de ses droits économiques, sociaux et culturels aussi bien que les droits civils et politiques. Considérant que la charte des Nations Unies impose aux Etats l’obligation de promouvoir le respect universel et effectif des droits et des libertés de l’homme. Les Etats démocratiques reconnaissent le droit au travail qui pourra permettre à toute personne d’obtenir la possibilité de gagner sa vie, l’Etat doit prendre les mesures appropriées pour sauvegarder ce droit. Eh bien, chez nous, la loi doit interdire toute mise à l’écart ou traitement différent sur des critères inégalitaires et elle doit garantir à toutes les personnes une protection égale et efficace contre toute discrimination notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique et de toute autre opinion d’origine national ou social et garantir les conditions générales de l’égalité d’accès aux fonctions publiques du pays. Vu que le PJD tient aujourd’hui les rênes de l’Etat et s’engage à respecter la constitution du pays et que dans le programme gouvernemental il s’engage à lutter contre l’injustice sociale et contre toutes les formes de corruption, nous exigeons aux responsables gouvernementaux, dirigés par le PJD le parti politique à référence islamique, de rendre justice à la langue amazighe injustement opprimée, étouffée et malheureusement dénaturée. La langue Tamazight avec sa graphie originelle amazighe : Tifinagh est aujourd’hui la langue officielle du pays à côté de la langue arabe; ces deux langues appartiennent à tous les marocains, elles doivent être traitées à égalité par tous les marocains et elles doivent bénéficier des mêmes droits sans discrimination. Sans, par ailleurs, négliger de prendre en considération les droits socio-économiques, culturels et identitaires du peuple amazigh qui continue de souffrir des retombées catastrophiques de la politique raciste! Malheureusement, le gouvernement qui ne voit pas encore le bout du tunnel veut cacher le soleil avec le tamis, il veut assurer la continuité du programme de ses prédécesseurs et il défie les modestes propositions de l’IRCAM et dédaigne les attentes du peuple amazigh! Stoppez l’irresponsabilité, stoppez l’influence malsaine, stoppez l’ignoble comportement chauviniste...! Tous les citoyens ont équitablement le droit aux ressources naturelles du pays, ils ont droit au travail honorable, à l’enseignement convenable, à la médicalisation saine, au logement salubre, à la promotion de leur langue et généralement à la vie digne. Le gouvernement est appelé à généraliser et rendre accessible à tous l’enseignement dans toutes ses formes : primaire et secondaire, technique et professionnel par tous les moyens appropriés, notamment l’instauration de la gratuité; l’enseignement supérieur doit être obligatoirement accessible à tous en pleine égalité. Si la privation de la vie constitue le crime de génocide, les amazighs ont droit à la vie inhérente, malheureusement, ils demeurent iniquement marginalisés! Si la responsabilité est une charge et non pas un honneur, le gouvernement, qui tire ses cartes sur les préceptes de l’islam, demeure responsable, il doit tenir convenablement ses engagements avant de rendre des comptes devant le bon dieu pour les délits de la ségrégation raciale, de la partialité et de la politique empreint de xénophobie. L’islam contribue toujours au rapprochement et à la considération des individus soit par le principe du respect de l’autre étant critère essentiel, soit par la présence culturelle ou politique. « Humains! Nous vous créâmes d’un mal et d’une femelle, pour vous répartir ensuite en nations et en tribus, ainsi vous pourrez vous connaitre entre vous. Les plus honorables d’entres vous auprès de Dieu sont les plus pieux. Dieu est si bien informé, si claire voyant à votre sujet », précise le verset coranique. Les amazighs considèrent que l’islam, qu’ils ont loyalement adopté, leur a offert un lien solide permettant de transcender les divisions tribales. Malheureusement, les droits naturels du peuple amazigh sont toujours bafoués et on continue toujours de porter injustement atteinte à la dignité et aux nobles valeurs humaines! Pour trouver les réponses appropriées aux questions qui se posent l’être humain sage devrait déraciner le mépris de l’autre dans son esprit, évaluer ses relations dans le bon sens et avoir une grande finesse d’esprit pour mettre en évidence le lien qui pourra unir les êtres humains et démontrer de manière visible la spécificité qui différencie l’homme du genre animal. Si les relations entre les communautés étaient fiables, aujourd’hui, les choses ont changé; avec un dialogue constructif et avec une éducation d’éveil qui permettra à chaque individu de connaitre sa spécificité et développer son potentiel, on pourra déboucher sur la voie d’entente et nous rapprocher d’avantage pour vivre l’âge de l’innocence où l’hypocrisie cède la place au sourire. Si nous vivons aujourd’hui l’âge de la mondialisation de l’économie, les pays musulmans sont appelés à penser sérieusement à leur place et à leur rôle dans ce nouveau contexte. Celui qui adore le bon dieu le cherche dans toutes les religions, pour concevoir une humanité homogène « ne demandez pas à un être quelle religion il a, demandez lui quelle vérité il cherche »! dit-on, c’est l’une des conditions de continuité dans notre destin; l’Islam est une liberté profonde et non une contrainte car il nous libère de cet égoïsme forcené et de tout malsain. Le racisme, qui continue de plonger des familles dans la misère, n’est pas une fatalité. Il faut être tolérant, il faut arrêter les bêtises humaines, il faut mettre fin aux méfaits de la corruption et du clientélisme, il faut lutter contre toutes les formes d’exclusion, il faut arrêter la religiosité théâtrale et enfin il faut accepter l’autre tel qu’il est, le bon Dieu a anobli les fils d’Adam : « Wa laqad karramna bani Adam ». Si la politique fait parti de la société humaine et pour laisser un message contenant des actes fondateurs aux futures générations, il faudra cesser d’encourager les liens de la politique du mensonge entre les individus et il faut dynamiser les liens de la fraternité. Si les intellectuels amazighs sont conscients de la dissimulation abusive de la glorieuse histoire amazighe et s’ils revendiquent la réécriture de l’histoire du Maroc, Mr Abdellah Tourabi a élaboré une étude, sur l’histoire ancienne dans notre pays, qu’il a publiée au magazine mensuel : « Tel quel » n° 508 du 04 au 10 février 2012, sous le thème : « Le Maroc avant l’islam. Amazighe, juive, païenne, etc. Retour sur l’identité « tabou » d’une très ancienne nation », où il a dévoilé l’histoire du peuple amazigh qui remonte à plus de 10 000 ans Av. J.C. il y’a déjà plus de 120 siècles, beaucoup plus loin de ce que pense le « PI ». Cette étude a pu démentir la théorie erronée de l’ancien gouvernement Istiqlalien qui avait, malhonnêtement, décidé de minimiser l’histoire du Maroc à 12 siècles! Cependant, malgré qu’Il confirme que l’histoire du Maroc, avant l’avènement de l’Islam au 7eme siècle, qu’il démontre la spécificité culturelle et géographique du Maroc comme le décrivait Ibn Khaldoune et qu’il réaffirme que l’histoire ancienne démontre comment le Maroc s’est fait et formé de mélange entre des vagues successives de races, de cultures, de religion et d’influences venant de tout horizon; certains dépassements qui mettent en jeu l’apparition de l’être humain en Afrique du Nord et l’origine des amazighs ont été notés : « les premiers habitants du Maroc, les berbères ont été apparus en Afrique du Nord, il y’a 9000 ans suite à une vague migratoire venant du Proche Orient pour s’agréger et se fondre avec un autre courant migratoire préhistorique venu de la méditerranée et donner aux habitants du Grand Maghreb une originalité physique et culturelle ». Réellement, Il n’est pas excusable de négliger la véritable histoire de l’humanité, en fait, il y’a environ deux millions d’années, « les homos erectus », les premiers hommes grands marcheurs ont quitté l’Afrique par petits groupes, ils vont d’abord jusqu’au Proche Orient puis, de là, dans toute l’Europe et l’Asie. Il y’a 100 000 ans, les hommes modernes « homo sapiens » quittaient à leur tour l’Afrique pour gagner l’Europe et l’Asie. A partir de là, les hommes modernes vont conquérir la planète entière. Ils gagnent l’Australie il y’a environ 60 000 ans et l’Amérique il y’a environ 30 000 ans, en passant du nord-est de l’Asie au nord-ouest de l’Amérique à pied en pleine période glaciaire, l’actuel détroit de Béring était un « pont terrestre » qui unit la Sibérie à l’Alaska. C’était en 681 Ap. J.C. que, au nom de l’islam, les arabes ont déclenché la conquête des pays de Tamazgha en Afrique du Nord. Si Incontestablement, la méconnaissance de notre histoire et de notre culture amazighe fait de nous de mauvais patriotes parce que notre nationalisme est orienté vers des objectifs éloignés de notre nation. Nous chérissons dans nos cœurs des patries imaginaires et nous investissons nos sentiments dans les malheurs des peuples qui sont prêts à nous affaiblir et notre véritable patrie passe au second rang!! Les intellectuels et les chercheurs amazighs sont appelés à suivre et contrôler les raisonnements que rapportent les éditeurs dénués d’arguments justificateurs. A cet effet, pour répondre aux exigences les plus impérieuses qu’implique le dessein de réaliser un véritable Etat de droit, nous devons élaborer obstinément une stratégie efficace dénuée des compliments exagérés et trompeurs. Nous devons lancer publiquement le défi aux mauvais coups portés à notre culture par les inconscients qui nous empêchent d’être fiers de ce que nous sommes. Nous devons nous méfier des racistes qui mal-interprètent nos coutumes et nos traditions, nous devons nous méfier des historiographes qui falsifient notre glorieuse histoire, et nous devons nous défier de ceux qui détournent notre véritable identité et considèrent que notre culture est exclusivement arabo-islamique. Le peuple amazigh, qui fait preuve de tolérance, considère que la culture amazighe est sa propre culture, sans rejeter l’apport des autres cultures, il admet par principe le pluralisme, il prône le concept de l’égalitarisme et il confirme que l’islam est sa religion révélée. Nous devons donc préserver notre langue, notre identité amazighe et saisir notre culture dans sa totalité, cela fera de nous un peuple fier, équilibré et capable d’assumer la responsabilité de son passé authentique et de construire son meilleur avenir. En conséquence, malgré les acquis qui soutiennent apparemment la promotion de la langue tamazight, l’absence de la volonté politique du pouvoir central et des partis politiques défie les valeurs démocratiques et entrave toujours le progrès linguistique idéal. Eh bien, « le bien mal acquis ne profite jamais », dit-on. En effet, pour pouvoir rendre le sourire aux enfants innocents, injustement frustrés, et leur assurer la scolarisation idéale, pour rendre justice aux populations démunies et leur garantir la vie digne, pour répondre aux obligations morales et accomplir fidèlement la tâche prescrite par les convenances, tous les responsables gouvernementaux sont appelés à œuvrer efficacement de concert avec la société civile pour éradiquer toutes les formes du racisme, prescrire l’égalité de tous devant la loi et respecter les règles de l’équité. Quel que soit le rang social du citoyen, il ne demande jamais ni l’aumône ni les avantages supplémentaires. Quoi que le pouvoir central doive déployer le dispositif nécessaire pour assister et sauver équitablement les populations sinistrées en cas de catastrophe naturelle, les citoyens exigent le respect absolu de leurs droits naturels et ils refusent de répondre avec condescendance à leurs besoins.
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