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A la
grande stupeur des imazighen du Maroc, L’UNESCO honore un Amizighophobe juré.
Par: Rachid Fettah (khémisset)
L’annonce de la décision de l’UNESCO, pour
rendre hommage à Mr. Mohamed Abid Aljabri, est un message qui ne pourrait avoir
qu’une et une seule signification: provoquer Imazighen du Maroc.
Toutefois, c’est un grand honneur pour tous les marocains d’accueillir à coeur
enchanté, l’initiative de l’UNESCO pour célébrer la journée mondiale de la
philosophie. En ces temps moroses où de vagues idées obscurantistes
noircissaient le ciel bas du monde arabo-musulman. De ce fait, les esprits
illuminés font, toujours, défaut. Donc glorifier un esprit philosophique arrive
à point nommé.
Mais à la grande stupéfaction d’une large frange des nord-africains, Mr.Mohammed
Abid Eljabri se trouvait désigné comme l’un des deux philosophes qui vont être
honorés, à l’occasion de la célébration de la philosophie, par la fameuse
organisation des nations unies pour l’éducation, l’enseignement et la culture.
Le choix de proposer cet idéologue convaincu, pour représenter la discipline de
la sagesse et de l’amour de la vérité, s’avère une franche insulte aux esprits
éclairés. Inapte pour incarner les idées illuminées, la personne dont il est
question, par contre, est un cultivateur infatigable des esprits,
idéologiquement, anti-amazighs. Tous ses points de vues, retenus à propos de la
question amazighe, sont conditionnés suivant sa tendance panarabiste. Parmi ses
spécialités, innombrables, l’élaboration des thèses infondées oeuvrant pour
l’extinction et l'éradication des spécificités identitaires culturelles des
groupements amazighs. Il menait, depuis son intronisation comme enseignant
universitaire, une guerre sale, sans merci, contre toutes les identités
culturelles, qui, à son sens, coexistaient dans le mème espace de vitalité que
la culture savante arabe, et par conséquent, risquaient de polluer l’air pur de
l’arabité. A son actif, un ensemble d’ouvrages où il concrétisait ses obsessions
concentrationnaires relatives à «Al aql al Arabi» (soit disant la raison arabe).
La grande majorité de ses écrits ont, avec narcissisme excessif, consacré à
cette chose étrange, tournant autour du pot, inventant et réinventant, ce
malheureux «Al aql al arabi», de ses visions fantasmagoriques découlaient, tels
des crachats intellectrochoquants, sous forme de quadralogie atypique les «taqwin
al aql al arabi», «binyat al aql al arabi», «al aql assiyassi al arabi», et «al
aql al akhlaqi al arabi». Beaucoup d’énergie intellectuelle gaspillée pour rien.
Mais, il reste à demander à cet éminent alchimiste d’"al aql al arabi" que cette
distinction hermétique réservée à «Aql arabi» est faite par rapport à quel Aql?
A celui des aajam (barbares) ou bien à celui d’ennassara (chrétiens)? Dans ses
positions prises, à visage découvert, il agissait en fausse autorité
intellectuelle- porte parole du Machreq au Maghreb. Incarnation manifeste de la
culture savante arabe, il ne portait aucune considération aux cultures
spécifiques maghrébines. C’est un prisonnier, condamné à vie, dans son unique et
étroit cadre référentiel arabo-machreqin. Dieu seul sait les secrets de cette
histoire d’amour platonique entre ce marocain, d’origines amazighe de surcroît,
et les muses machreqines inspiratrices du panarabisme. Arabisantiste plus que
les arabes de souche, ses écrits, excessivement, arabizarresques donnent
beaucoup à s’interroger. Ne serait ce pas une manie maquillée de faire les yeux
doux aux généreuses fondations «Al pétrole» pour la défense et l’illustration de
la culture pure arabophone, précisément, sur la terre de Tamazgha. Dans les
banques de donatrices des «Al pétrole», arabisation rime avec pétrodollarisation.
Beaucoup d’hommes de lettres, d’artistes, d’activistes associatives, de leaders
politiques…voire une grande partie de la société civile s’est engagée, sous
serment, au service de ces fondations de consolidité et de consolidarité
panarabe.Ces alliances transnationales se sont érigées, des comptes bancaires à
l’appui, sur les survivances des identités socioculturelles locales. Avec le
temps, elles se métamorphosaient en unions, en ligues, en amicales, en
congrès…des écrivains, des artiste, des avocats, des savants, voire même des
diplomates... de ce qu’on voulait, à la seule condition que ça soit dans un
intérêt panarabiste.
Alors choisir d’honorer monsieur «Al aql al arabi», au vu et au su des imazighen,
s’avère une offense, claire et nette, au pathos identitaire de ces populations
qui, jamais, n’oublieront ses déclarations, infondées et injustes, incitant les
instances officielles panarabes à entraver toute tentative pour reconnaître et
enseigner l’amazigh, pire encore, ses écrits où il ne cessait de recommander la
mort des dialectes marocains. C’est aux autorités scientifiques et académiques
de l’UNESCO de justifier la sagesse intellectuelle et l’amour de la vérité, dans
tout cela? Dans les attitudes totalitaires, moulée dans un discours savant et
intellectuellement verni, l’honorable philosophe passait, malheuresement
toujours, à coté de la connaissance juste des choses.
En matière des langues et cultures maternelles, l’UNESCO et le philosophe élu
sont en flagrant désaccord, au moment où l’UNESCO souligne, sans ambiguïté: «It
is axomatic that the best médium for teaching a Child is his mother tongue»
(version originale in rapport of UNESCO 1953:11) qui donne en français «il est
évident que la langue la plus appropriée à l’enseignement pour un enfant, c’est
sa langue maternelle», le prétendu philosophe, lui, n’a pas hésité à écrire,
noir sur blanc: «Il faut tuer les dialectes locales berbères» (cf,Adwae aala
muchkil attaalim bilmaghrib,1974,p.146). Donc la juxtaposition de ces deux
déclarations paradoxales laisse, nettement, voir le degré de disharmonie entre
la partie honorante et le sujet honoré. Ce dernier, dit philosophe, au lieu
d’appliquer la raison aux sciences de la nature et de l’homme, il se réfère à un
organigramme fait des schèmes démagologiques conçus à des fins panarabistes.
Cet enseignant de philo et de la pensée islamique, dit on, est respecté au
Machreq, considéré comme philosophe marocain, mais surtout, agent spécial de
l’arabisation sans frontière. Comme couronnement à ses exploits dans sa
spécialité, il a reçu le prix Baghdad de la culture savante arabe, décerné par
la même UNESCO en 1988. Oui, Baghdad, naguère berceau chaud de l’arabo-baathisme,
aujourd’hui ville-théatre d’un incomparable apocalypse, cité multiethnique minée
de moult énigmes politiques, se trouvant au bord du vide, elle est devenue la
capitale, par excellence, de la douleur humaine. La mer ne reflète de lumière
que lorsqu’elle est apaisée, disait la sagesse. Des expressions socioethniques,
des années et des années sous l’oppression tyrannique interminable du parti
totalitaire baathiste, aujourd’hui s’explosent en manifestant leur
particularisme. L’identité socioculturelle Kurde en est une bonne illustration.
Mais enfin, il ne reste plus rien de cela, les pendules de l’histoire se sont
arrêtées, avec les derniers échos venant de Baghdad, même. La sentence est
tombée, le verdict tant attendu est prononcé: Saddam Hossein sera pendu. Ainsi,
en ces quatre mots, se termine l’odyssée dictatoriale su 1er symbole du
baathisme, accusé de mille et une injustices cotre l’humanité. Comme cri de
satisfaction, suite à cette condamnation légendaire, le chef du gouvernement
irakien actuel déclara à Al Jazira «L’ère de Saddam Hossein est finie, son parti
al baathe devient un mauvais souvenir relevant du passé». A bon entendeur. Cette
parenthèse, résumant la fin tragico-logique de Saddam, est pour attirer
l’attention de certains démagogues arabo-baathistes non avertis, qui voguaient
toujours à contre courant du cours de l’histoire, la larme a sonné pour qu’ils
cessent leurs discours hypnogènes induisant en bévues démesurées des générations
de jeunes intellectuelles, vite, pris dans le marécage d’un narcissisme
panarabiste. Monsieur "Al aql al arabi" faisait partie de ces intellectualos de
service, doué en sciences idéologiques, option détournement des vérités.
Amazighophobe déclaré, du haut de son trône de philosophe raté, il ne se lassait
point de confectionner des théories intoxicantes pour "tuer les dialectes
amazighs et arabes". Est-ce là l'esprit philosophique averti, sensé, réfléchi,
modéré, raisonnable, circonspect, équilibré, mesuré, prudent, sérieux, honnête,
savant, voire toute la synonymencature, citée par le petit Robert, qui
caractérise le sens de l'esprit philosophique. Mais rien de tout cela. L'homme
en question s'est révélé un, pur et dur, négateur, à volonté, de la légitimité,
sociolinguistique et socioculturel, de la composante amazighe, au sein du
patrimoine culturel au Maroc. In prologue N: 29/30 printemps 2004, p.29 dans
"comment lire l'espace maghrébin" Mohammed Arkoun disait de ce type de pseudo
philosophe: "quelques chercheurs qui se sont fait un nom en s'agrégeant à des
réseaux d'influence politico-académiques plus que par la qualité de leurs
travaux, ont apporté leur soutien scientifique à cette orientation idéologique".
Fin de citation.
(Amdyaz.Khémisset, rachidfettah@yahoo.fr)
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