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Imazighen et l’enseignement de leur langue: quel avenir? Par: Oulgahzi Hsaine C'est la rentée scolaire, l'enseignement de tamazight est officiellement décidé. Il reste à savoir sur quels critères va se baser la procédure de cet enseignement. Je regrette si, aujourd'hui, j'avoue que la politique de marginalisation pratiquée contre tamazight m'inquiète beaucoup et je doute de l'évidence d'un succès facile et sans grosses difficultés, pour des raisons simples suivantes: -L'organisme officiel auquel revient la décision, généralement arabophone, envisage prendre des mesures ségrégatives dans l'instrument de la réussite linguistique. D'une manière effrontée, il décide d'enseigner les dialectes qui symbolisent un caractère régional distingué au lieu d'enseigner la langue TAMAZIGHTE qui détermine notre unité. - Les moyens mis en oeuvre sont ridiculement insuffisants et visent à vider tamazighte de sa vitalité pour la rendre incapable de véhiculer le savoir. Souvenez-vous comment a été déposée la fameuse pétition anti-raciste? -L'IRCAM qui a signé le partenariat avec le ministère de l'enseignement et la jeunesse est influencé par le MAKHZEN. Les membres crédules de cette institution manquent de communication avec IMAZIGHEN (Associations, Intellectuels et peuple amazigh en général). Le tabou n'a fait que changer de place, il éxiste toujours! -Les revendication primordiales: la reconnaissance constitutionnelle et la mise en oeuvre de la langue commune et unifiée, qui existait durant plusieurs siècles, ne sont pas envisagées à ce jour. -Imazighen, entravé par le pouvoir, ne sont pas dans une situation pragmatique pour mettre sur rails le sort de leur langue et leur avenir. A cet effet, le mouvement amazigh avec toutes ses composantes doit faire preuve de vigilance. Avec une largeur d'esprit et de tolérance, les intellectuels amazighs doivent s'unir, s'entendre et collaborer intelligemment pour unifier avec diligence notre langue TAMAZIGHTE avec son lexique et sa grammaire. Tamazight a besoin de tous les imazighen, elle refuse l'intransigence, l'égoïsme et le manquement à ses obligations. Le peuple amazigh compte beaucoup sur le sérieux et l'esprit de bonne volonté des intellectuels et sympathisants de tamazight et lance un appel urgent aux résponsables du ministère de l'enseignement, en l'exhortant, à faire foi de bonne volonté et adopter une politique sage pour mener à bien le cursus d'un enseignement capable de mettre en évidence un développement global et durable de notre pays dans tous les domaines. S.M le roi a donné ses hautes directives pour promouvoir et introduire tamazighte dans le système scolaire, le devoir national impose aussitôt d'approuver le soutien total à son succès et condamner toute prévarication relevée. Le corps enseignant désigné à cet effet, doit être dévoué et qualifié, il doit acquérir un certain nombre de disciplines et d'expériences variées, conformes aux exigences de la pédagogie, il doit être capable d'inculquer efficacement et fidèlement aux élèves marocains leur langue maternelle. Les écoles réservées à cette fin doivent répondre aux conditions techniques, sociales, didactiques et matérielles préconisées, et ce, pour venir à bout de toutes difficultés. Pratiquement, il faut motiver les élèves en mettant à leur mains un outil de travail adéquat, aimer et faire aimer tamazight en vue d'obtenir le résultat escompté en la développant à tout azimuth. Les imazighen doivent vraiment assurer le suivi, le contrôle rigoureux et continu et l'évaluation constante dés le début pour parer le mauvais départ, doivent désigner une commission ad-hoc et compétente qui va intervenir énergiquement, logiquement avec méthode et d'une manière rationnelle, éventuellement rectifier et remettre sur la bonne voie l'enseignement de notre langue. S'il s'avére utile, mettre en garde l'IRCAM qui s'engage en partenariat avec le ministère de l'enseignement à se méfier des décisions piégées et qui visent à dénaturer et affaiblir notre langue convalescente, tamazight. En toute connaissance de cause, les anti-amazigh existent, on en compte malheureusement les imazighen arabisés et ceux dits "Ichalhine n'serbiss" tous endoctrinés par l'idéologie orientale et ne rendent aucun service au progrès de leur langue maternelle, victime d'une trahison impardonnable. Dans le cadre des mesures préventives, il faut doubler de vigilance, il faut se méfier des embuscades et sauver notre langue avant que la politique anti-amazighe l'emporte. Le mouvement amazigh, les associations culturelles et les intellectuels connus par leur militantisme sont priés de doubler les efforts, coordonner les actions, suivre de très près, avec intérêt, et intervenir le cas échéant pour remettre sur les rails le processus de cette action historique. Eviter les intervention conflictuelles, elles sont contre les principes de l'intérêt de notre langue. J'appelle aussi les enseignants de tamazight à s'acquiter consciencieusement de cette tâche sacrée et éviter les négligence susceptibles de les culpabiliser. Tamazight existait, elle existe et existera tant que imazighen existent. Tudert i tmazight, tudert i ymazighen. |
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