|
Quelques propositions concernant les noms d’outils scolaires en tamazight Par: Lakbir Elghazi (Aghbalou n Tserdane, Middelt) Il est certain que la maîtrise d'une langue est une condition sine qua non pour pouvoir déceler le mécanisme de son fonctionnement. Mais cette maîtrise est-elle suffisante pour arriver à créer et produire de nouveaux mots dans cette langue? Le linguiste, et lui seul, peut s'occuper de ce genre de tâches, puisqu'il est pourvu de connaissances scientifiques dans le domaine. Cependant, cela ne peut pas empêcher un soucieux de s'intéresser à des questions de ce type de et donner son opinion et faire des propositions. Tamazight sera officiellement enseignée à l'école à partir de l'année scolaire 2003 - 2004, les enseignants à qui on confiera l'enseignement de la langue de nos aïeux, parleront à leurs apprenants de "stylo", de "livre", de "trousse"… bref de fournitures scolaires. Dans ce qui suit, quelques propositions de noms pour certaines de ces fournitures. Seulement, avant de passer à ces nominations, je vois intéressant de dresser un tableau comprenant les noms d'outils pour essayer d'en tirer quelques conclusions. Is As Am/In Nom extrait du verbe Isgni Tasarut Amger Imcedv Taxedmeyet Tiseghnest Asksu Anzzugh Timndvut Alghun Izvdeg Tasvkka Amsed Taghursa Iswi Asqen Tamllast Aghnja Tisksit Asfers (Aqracal) Taghrit Asddmer Allunet Asndu Tagahrda Azreg Tiggwit Tasert Tayffari Azduz Taoeddit Afeggag Agttvum Lecture du tableau Le tableau montre deux types de noms, un type qui dérive du verbe et un autre qui ne l'est pas. Donc pour pouvoir trouver de nouveaux mots dans tamazight, on peut procéder de deux façons. La première consiste à chercher un mot dont on a besoin sans faire appel au verbe. Le procédé est délicat puisqu'il est difficile de trouver, surtout un nom, qui peut correspondre à un outil et qui est en même temps loin du point de vue structure de la fonction qu'il assure. Par exemple: donner le nom 'Ifiri' pour la craie. La seconde façon nécessite le passage par le verbe, c'est-à-dire à partir du verbe ou un nom soit par composition avec un autre mot, soit on lui ajoute un suffixe ou un préfixe. Par exemple: donner le nom: Isaru pour le stylo. Pour les noms qui dérivent du verbe, on peut gosso-modo les classer en deux catégories, la première catégorie comrend les noms commençant par les préfixes 'is' et 'as'. Ces préfixes désignent, à mon sens, "avec lequel". 'Is' ou 'As' + verbe = 'avec lequel" on réalise le verbe. En plus de cela on utilise "is" pour ce qui est rond et cylindrique. La deuxième catégorie de ces mots est celle qui est formée par les noms avec les préfixes 'Am' (An) et 'Im'(In). Les préfixes 'am' et 'im' jouent le rôle du suffixe 'eur(trice' en français. A partir de ce qui est dit ci-dessous, on peut nommer: 1-La règle: Aussi bien l'instrument de la géométrie que la règle de la loi, les deux assurent la droiture respectivement de la ligne et des personnes. Astvmnu. Donc la 'règle' peut-être nommée "Tamstvmnut" = règle. 2-Le compas: Il ne trace le cercle (ou l'arc) que grâce à un effort qui lui est extérieur. Donc c'est l'instrument avec lequel on trace ('As'). Le verbe c'est 'Innedv'. 'Innedv' peut, selon le contexte, signifier 'tourner' (idur) ou 'coller' (islegh). Celui qui tourne s'appelle 'Amannadv'. On dit d'ailleurs de celui qui n'est pas franc "Bu tmunnadv". On parle également de "Akccidv amannadv" = bois tordu. Celui qui tourne, c'est "amannadv", l'instrument avec lequel on fait tourner, c'est "asmannadv'. Donc, le compas = asmannadv. 3-La colle: Du vrai "aslghagh". Colle = Aslghagh. 4-Le scotch: Il réalise la fonction "Asunnedv" sans demander d'intervention extérieure de "amsunnadv". Scotch = amsunnedv. 5-La craie: A l'origine la craie est un calcaire blanc tendre et friable, et ce n'est autre que "Ifirti". Roche blanche, calcaire, friable, comme en tamazight: Craie = Ifirti. 6-Le cartable: On l'appelle déjà "aqrab". 7-La peinture: peinture = tughmmut 8-Le stylo: Il réalise "tirra". Donc "amaru" et l'écriture "amarraw". Seulement "tamarrawet" 'amararw" vient de "tarwa" (la production). C'est vrai que l'écriture est une sorte de production, uniquement, il est préférable de désigner chaque type de production par un nom qui lui sera propre. Pour cela, le stylo peut être l'outil avec lequel on écrit "Asaru". Et puisqu'il est cylindrique, et pour le différencier da "tasarut" (la clé) on peut le nommer "isaru" comme "isgni" et "tiseghnest". Stylo = Isaru. Et l'écrivain peut être nommé "amaru". Le producteur = "amaraw", exemple: "Asklu amarraw" = l'arbre producteur (fruitier). 9-Les couleurs: = Isghma, donc la couleur = asghamu. Il suit bien la règle "As" = "avec lequel". "Ghmu = colorer", "Asghmu" = avec lequel on colore (c'est la couleur), la coloration = Tighmi. 10-Le crayon: C'est une baguette, donc "Aghttvum = crayon. Le crayon à mine = Aghttvum n ugari. Le crayon de couleur = Aghttvum n usghum. 11-La taille-crayon: tailler c'est "sram". En tamazight on dit "Taghzimet n usaram" pour désigner la hache à tailler. Donc on peut appeler "la taille-crayon = Tin n usram". 12- La trousse: trousse = taodilet. Puisque la trousse est une pochette pour loger ses affaires. 13- Le cercle: On dit du serpent quand il est enroulé sous forme de cercles concentriques: "Iwet ifigher tiswit". On peut alors parler de "tiswit" pour le cercle. Tiswit = cercle. Et pour le compas de 'Tagswit': un nom composé de 'tga' = fait et "tiswit" (cercle), fait le cercle. 14-Le disque: Il existe déjà, on l'appelle: Aqaridv. Et pour une disquette = taqaritv. 15-En guise de conclusion: Le souci, le premier souci, je veux dire des imazighen doit être tamazighet, puisque hors cette dernière ils ne sont pas eux-mêmes. Et par la suite, c'est grâce à elle, qu’ils sont capables d'exister dans le passé par son histoire, et de continuer dans le futur, s'ils sont capables de soutenir et conduire le passage durant le présent. |
|