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Débat sur l'orthographe amazifghe (2): Halte au gribouillage! Par Mohammed Idouahmane Prétendre que la transcription phonétique ne pose aucun problème de compréhension lors de la lecture d'un texte amazigh est une aberration évidente: c'est les auteurs et lecteurs en tamazight qui le confirment. Et, vouloir démontrer le contraire est une aventure absurde et une illusion sans intérêt. Dans le n° 48 (p. 4) de Tawiza, Mr. M. Boudhan a exploité un petit billet que je lui avais adressé auparavant, pour manifester son attachement à une transcription phonétique simpliste, crée par les anthropologues français du 18eme siècle pour transcrire les dialectes de l'Afrique. Mr. Boudhan a également profité de cette occasion pour rejeter toute démarche de rénovation de l'écrit amazigh sous prétexte que cela risque de "recopier" l'écriture des langues européennes!! Dans cette mise au point, je n'ai pas l'intention de débattre sur tous les points soulevés par notre ami Boudhan, car je ne partage absolument aucune des assertions avancées dans son commentaire, même celles qu'ils croit être "pertinentes". Je souhaite uniquement apporter certains éléments qui peuvent susciter la curiosité du lecteur sur les difficultés voire l'impossibilité d'enseigner tamazight sur des bases uniquement phonétiques. 1 - Mr. Boudhan affirme que l'ajout de "e" à la conjonction [d] "ne lève aucune équivoque possible"!! Nous soutenons nous exactement le contraire de son assertion: la transcription phonétique de la conjonction [d] (et, avec) de la même façon que l'auxiliaire être [d] (est), ne permet absolument pas de distinguer le sens d'une phrase que si on comprend son contexte... chose que n'importe quel jeune apprenant et apprenante de tamazight ne peut assimiler facilement. Exemple: [udayen d imazighen]. Cette phrase exprimait-elle (les juifs et les berbères) ou (les juifs sont des berbères)? Question qui restera sans réponse tant qu'on persiste a transcrire l'auxiliaire être aussi médiocrement que [d]. 2 - Mr Boudhan prétend que "commencer un mot amazigh par un /e/ est une influence manifeste de l'arabe " (!!) et il ajoute: "le /e/ a la fin d'un mot est une imitation du français "(!!)... N'importe qu'elle débutant (ou débutante) en langue amazighe ne peut croire à cette aberration!! Il n'y a que ceux qui ignorent tamazight, ou les détracteurs de notre langue qui peuvent nous taxer d'imiter l'étranger... ou de copier sa langue. Et, nous refusons de croire que M. Boudhan soit parmi eux. Lorsque on écrit tamazight en caractère latin, on nous traitaient aveuglement de "copier" le français... et lorsque maintenant on espère écrire notre langue selon une orthographe grammaticale rationnelle, voilà qu'on nous traitent encore une fois de vouloir prendre pour modèle les langues étrangères!! Y a t-il un schwa /e/ en alphabet arabe pour pouvoir le copier?? L'écriture arabe ne possède même pas de voyelles dignes de ce nom! M. Boudhan nous déconseille de commencer un verbe par "e" et écrire par conséquent phonétiquement les verbes suivant, comme suit: [g] (faire), [c] (manger), [k] (passer), [r] (restituer)... Ce n'est pas là une écriture, c'est plutôt une cacophonie, un barbouillage, le degré zéro de la transcription que même les plus fanatiques de la transcription phonétique ont dépassé... Voyons M. Boudhan, une consonne est muette tant qu'elle n'est pas mêlée à une voyelle!! M. Boudhan nous présente la voyelle "e" tantôt comme un "lubrifiant" qui éviterait le frottement entre des consonnes adjacentes!! et tantôt comme un schwa inutile, mobile dans un mot et qu'il faut ignorer pour des raisons "Economiques" affirme-il... Décidément, M. Boudhan confond Orthographe Grammaticale et " Mécanique Diesel" d'une part, et les "Prix du Baril" de l'autre... Nous, avons par contre la conviction que le "e" est une voyelle entière, fixe dans le mot, et que son absence changerait absolument le sens de celui-ci. D'autre part, nous considérons que la présence de la voyelle "e" est indispensable, et qu'il faut en tirer profit, ainsi que de toutes les possibilité qu'offre le caractère latin y compris les diphtongues: ae, ue, oe, ee, ou... que M. Boudhan semble ignorer, et ceci pour distinguer les différents vocables amazighs. Car, c'est l'orthographe d'un nom qui déterminerait la règle qu'empreinte son pluriel, et c'est l'orthographe d'un verbe qui indiquerait la classe de sa conjugaison... Nous ne pouvons admettre de faire apprendre par coeur à nos enfants scolarisés le pluriel de chaque nom, et la conjugaison de chaque verbe selon la seule contrainte dialéctale phonétique. Cette démarche ne peut qu'entraîner un échec certain de l'enseignement de tamazight et ne peut mener que dans une impasse pédagogique qui fera de l'enseignement de cette langue une mission impossible... La tentative d'enseigner tamazight (en France) aux non berbérophones, selon ces méthodes phonétiques dialectales, a démontré ses limites et son échec total. Il faudrait en effet, plusieurs dizaines d'années pour apprendre tamazighte par ces méthodes archaïques, alors qu'il n'en faudra que quelques mois pour assimiler cette langue sur des bases plutôt orthographiques. Et c'est vraiment dommage et désolant que certains d'entre-nous persistent à refuser cela à notre langue, surtout avec l'ère de l'internet, l'explosion des moyens de communications et le traitement performant des langues par des applications informatiques. Mr. Boudhan n'accorde donc qu'un rôle de "lubrifiant" (de l'huile) a une voyelle fondamentale en tamazight, et ne se soucie guère ni des homonymes, ni du système vocalique des parlers amazighs, ni des travaux des chercheurs linguistes (J. Saib 1988)... Voici par ailleurs une comparaison entre certains mots où l'on constate la présence et l'utilité incontestable de cette voyelle "e" qui évolue phonétiquement en [i] dans plusieurs cas (1): eger (verbe /jeter, rejeter) , ger (entre/ prép) tili (brebis / plu. ulli), télé (ombre/ plu. [tiliwin]) téyne (dattes) en Touareg, [tiyni] (souss) ghere (lire/ verbe), gher (vers/ préposition) èdeg / [ideg] / plu. ideggen (lieux) deffer [deffir] (derrière) (2) neghe (tuer) / negh (ou/ conjonction)... 3 - Dans son commentaire, M. Boudhan, passe aux verbes conjugués. Et, prétend que " l'indice de personne, joue pleinement le même rôle tout en étant attaché au radical" (!!) Si cela est vrai, quel sens donneriez-vous à la phrase par laquelle j'ai terminé ma précédante lettre, publiée a coté de votre commentaire? Voici la phrase en question, transcrite phonétiquement: [tudert i tmazight, tudert i Tawiza]. Certains peuvent interpréter cette phrase comme (vie a tamazight, vie à Tawiza) Mais, les autres affirment qu'il n'en est rien, et cala pourrait également signifier: (vous avez enterré tamazight, vous avez démoli Tawiza !). Et ceci, en interprétant le premier "t" de " tudert "comme" indice de la 1ere personne du singulier ", suivi du verbe [ader] (enterrer, démolir). Ce n'est évidemment pas ce dernier sens que j'ai exprimé!! Mais, comment l'écrire si c'était le cas?? Le jeu de "comprendre avant de lire" étant bien évidemment exclu !! En fait, M. Boudhan n'a certainement tiré aucune leçon de l'appel publié par un groupe d'enseignants issus des associations amazighs du Nord (voir annexe 1), et ne semble guère intéressé par les appels amazighs qui nous parviennent d'autres cieux (voir annexe 2)... 4 - En ce qui concerne la nécessité de dégager les déterminants des substantifs, M. Boudhan n'a trouvé comme prétexte à son opposition, encore une fois, que ne pas " faire comme en français " dit-il !!. Ici, je souhaite faire remarquer à M. Boudhan que l'article est une notion grammaticale et linguistique universelle et non propre à une langue, encore moins a la seule langue française!! Ne parlons donc pas non plus des pronoms relatifs, ni des prépositions en tamazighte, puisqu'ils existent également en français !! Votre "analyse" Mr. Boudhan est une fuite en avant. Et, vouloir à chaque fois nous mettre en garde du " colonisateur " est une manie... Car le vrai débat, c'est de nous éclairer sur la nature grammaticale de ce "a" et "ta" qui commencent incessamment les substantifs amazighs. Chose que vous évitez. Peut-être par crainte de découvrir que tamazight n'est pas ce dialecte décrit par Basset, Montagne, Cohen et les autres... tous issus de cette école qui méprise notre langue, et que malheureusement vous continuez à soutenir et à promouvoir. Quant à nous, nous avons la conviction que le "a" avec qui commence les substantifs amazighs au singulier, est une voyelle initiale tant qu'elle reste invariable au pluriel, et tant qu'elle n'accepte aucune déclinaison. Mais, il s'agit bien d'un article qu'il faut dégager du substantif tant qu'il se convertit en " i " au pluriel, et tant qu'il accepte la déclinaison. Exemples: Almessi / Almessiwen / deg eu Almessi. (âtre) Azzar / Azzaren / en eu Azzar (cheveux) (2) Atig / Atigen / es eu Atig (prix) (3) Anzar / Anzaren (narines) / deg eu Anzaren (2) Mais: a Derar / i Deraren / deg eu Derar. a Mazigh / i Mazighen / en eu Mazigh. a Yazidt / i Yazidten... De même, pour le féminin: Taghma / Taghmawin / ghef Taghma (1) Tala (source), Tadla (paturage)... Mais: ta Meghra, ta Mazight, ta Meddakweelt... L'ajout casi-automatique de " a " ou " ta " aux emprunts (ajenyur, aduktur, tamashint...) et la caducité de ces articles dans plusieurs parlers amazighes (Fuss, Mazigh, Yazidt...) suffit et confirme sans autres arguments qu'il faut tenir compte de la place de l'article en tamazight. Et, ceci, en dehors du faite que cet élément grammatical existe ou pas en français ou en chinois!! Aussi, en tamazight, il existe des homonymes qui ne se distingueraient justement que par la présence ou l'absence de cet article qui préciserait la valeur sémantique de chaque vocable. Exemple: Azal (prix) / Azalen/ es eu Azal. a Zal (plein jour) / i Zalen / deg eu Zal. Adaw (datte non fécondée) / Adawen (4) a Daw (versent, dos) / ghef eu Daw Azlaf (grillade) / Azlafen a Zlaf (plat) / i Zlafen / deg eu Zlaf... 4 - En recommandant aux imazighen d'enseigner et de transcrire phonétiquement leurs parlers (c'est à dire comme ils prononcent), M. Boudhan ignore qu'il commet une grave erreur historique vis-à-vis de ses lecteurs, et vis-à-vis de la langue amazighe. La transcription phonétique (sans nier évidemment son utilité incontestable), est l'oeuvre des anthropologues européens qui, autrefois préparaient la colonisation de l'Afrique en pénétrant les differentes tribus pour les soumettre. Cette notation n'a jamais été destinée pour être enseignée dans nos écoles (indépendantes!), ni pour être un outil pédagogique ou un élément quelconque qui servirait la normalisation de notre langue. Cette notation a été élaborée pour noter tous les sons d'un dialecte donné, sans se soucier de la grammaire ni de l'orthographe... comme ferait un ornithologue pour décrire le gazouillis d'une communauté de mouettes. Mr. Boudhan semble dissimuler le fait que la transcription phonétique ne permettra certainement qu'encore plus d'éclatement de notre langue en une multitude de parlers sans avenir. Cette notation simpliste ne permettra que le renforcement du caractère dialectal attribué a tamazight. Tout en prétendant nous prévenir du danger du colonisateur, M. Boudhan ne se dérange point en appliquant le même gribouillage hérité de ces écoles phonétiques européennes. Et ne s'embarrasse guère lorsqu'il note phonétiquement tamazight selon les même règles connues de l'arabe!! C'est son choix! Ou plutôt le choix des phonéticiens orientalisants qui classent tamazight à tort parmi la famille sémitique... Seulement, ce qui est grave et inacceptable, c'est cette manie de vouloir s'opposer gratuitement à toute initiative purement amazighe qui travaillerait pour élever notre langue au rang des langues structurées, orthographiques, standards et dignes d'être enseignées... Annexe 1. " ...il est temps de dépasser la transcription phonétique à caractère contextuel qui mène par conséquent à des confusions et à des incompréhensions... il est nécessaire de soumettre à nos enfants scolarisés un outil rigoureux, performant et moderne qui leur permettra un apprentissage facile et rapide de tamazight... " Bilan de l'atelier sur la notation de tamazight. Nador 1er Septembre 1998. Annexe 2. " Aujourd'hui, une nécessité s'impose: doter les apprenants et les pratiquants de tamazight d'un outil performants leur permettant un accès aisé aux moyens modernes d 'écriture, d'apprentissage et de communication... " Bilan de l'Atelier de Recherche sur l'Amazigh. (Béjaia du 28 au 31 juillet 1997). ABC Amazigh n°11. page 8. (1) J-M. CORTADE avec la collaboration de M. Mammeri. Lexique Français - Touareg. 1967 (2) Thomas G. Penchoen. Tamazight of the ayt Ndhir. Los Angeles. 1973 (3) E. Destaing. Vocabulaire français- berberes. Etude sur la tachelhit du Souss. Paris. 1938 (4) J. Delheure. Dictionnaire Ourgli-français. Selaf. 1987
Réponse et discussion par Mohammed Boudhan Halte aux inanités! A-Je m'attendais bien sûr à la réponse de Mr.Idouahmane. Je l'avais écrit à la fin de mon commentaire/article: «Enfin je remercie Mr Iduahmane d'avoir soulevé ces questions, sur lesquelles nous reviendrons sans doute». Mais je ne m'attendais pas à ce ton virulent et réquisitorial qui frole l'insulte. Le mot “Gribouillage” ne dit pas autre chose. Mr.Iduahmane fait fi des contradictions criantes quand il écrit que je le mets en garde contre le “colonisateur” tout en adoptant moi-même la “transcription phonétique” hérité du “colonisateur”.! Mr.Iduahmane déforme à dessein ma pensée en écrivant: «Et, vouloir à chaque fois nous mettre en garde du "colonisateur" est une manie...». Le lecteur qui n'a pas lu mon commentaire va croire, c'est sûr, que je ne fais que rabâcher les mêmes “arguments” des amazighophobes qui ne se lassent pas de mettre en garde contre la nostalgie au “Dahir Berbère”. Ce que je reprochais à Mr.Iduahmane c'est de vouloir construire une grammaire et une orthographie amazighes sur le modèle de la langue française. Je ne refuse pas la référence à la langue française parce qu'elle est une langue du “colonisateur”, comme le laisse entendre erronément les propos de Mr.Iduahmane, mais parce que les règles de la grammaire et de l'orthographe françaises ne conviennent pas aux spécificités de la langue amazighe. J'ai par contre préféré la langue espagnole qui est aussi une langue du “colonisateur” comme modèle qui mérite d'être suivi en ce qui concerne une notation qui convient à Tmazight. Alors, qui met en garde contre le “colonisateur”, moi qui propose la langue du “colonisateur” (l’espagnole) comme référence dont tamazight doit s'inspirer, ou Mr.Iduahmane qui nous accuses de suivre Basset, Cohen, montagne…? Cette digression étant nécessaire pour clarifier certains points de mon commentaire que Mr.Iduhamane a “tordu” pour les adapter à son raisonnement et ses arguments. Surtout ceux concernant la mise en garde contre le “colonisateur” qu'il m'attribue, et dont il a fait son cheval de bataille par lequel il a sciemment évité de discuter les questions que j'ai soulevées. C'est lui même qui l'avoue: «Dans cette mise au point, je n'ai pas l'intention de débattre sur tous les points soulevés par notre ami Boudhan». Au lieu de convaincre par des arguments solides, il s'est livré à l'insulte douce: Cacophonie, barbouillage, le degré zéro de la transcription, l'ignaorance… B - Mr.Iduahmane écrit: «En recommandant aux imazighen d'enseigner et de transcrire phonétiquement leurs parlers (c'est à dire comme ils prononcent), …». Là encore Mr.Iduahmane déforme et trahit mon idée pour l'attaquer comme il veut. Je n'ai jamais dit ni écrit qu'il faut écrire tamazight comme on la prononce. Il suffit de lire n'importe quel texte de Tawiza pour s'en convaincre. «Car, comme l'ai l'ai écrit dans mon commentaire, écrire, c'est obéir à certaines règles que l'on observe pas dans l'oral.». Voilà deux exemples pour montrer comment on écrit tamazight dans Tawiza: a -“Tettegh” (je mange) le mot s'écrit comme il se prononce parce que ça ne pose aucun problème de sens ou de syntaxe, tant mieux donc. C'est comme en espagnole également: “como” (je mange) s'écrit comme il se prononce. b - “Yettvu d tamghart n Yidir” (Yettvu est la femme d Idir). Ici on écrit pas cette phrase comme on la prononce: [Yettvu ttamghart n Yidir], parce que ça rend l’énoncé incompréhensible en faisant disparaître le ‘d’, assimilé par ‘t’, qui est exprime la copule, ce qui est un élément syntaxique essentiel. D'ailleurs, pour être fidèle à la prononciation, il faudrait ajouter un signe marquant la “spirante“ du dernier ‘t’ de “tamghart” conformément à sa prononciation dans le Rif et la Kabylie. Dans ce dernier exemple, on écrit pas phonétiquement parce que la transcription phonétique, dans de tels cas, ne fait pas ressortir les éléments syntaxiques de l'énoncé, comme le “d” qui est assimilé par ‘t’ dans la prononciation et qu’on doit notifier dans l’écrit.. L'écrire phonétiquement à 100% laisse l'énoncé incompris. Donc, ce que je pratique n'est pas une “transcription phonétique” identique à l'oral, comme me l'attribue faussement Mr.Iduahmane. La notation que je pratique est une “notation phonétique d'inspiration phonologique”, selon les recommandations de l'INALCO (“Propositions pour la notation usuelle à base latine du Berbère”, Inalco 1996, “aménagement linguistique de la langue berbère”, Inalco, 1998). Ce qui donne, selon les mêmes recommandations de l'INALCO, “une notation usuelle” du berbère. La notation de Tamazight, qu'on la qualifie de phonétique, usuelle ou orthographique, doit être une écriture “pertinente”. C'est sur ce point que j'ai insisté dans mon commentaire. Cette notion de “pertinence” fait l'essentiel de mon commentaire. Mais Mr.Iduahmane l'a passée sous silence et a déplace le débat vers la notion mythique du “colonosateur”. C - Mr.Iduahmane croit et affirme que la notation usuelle, qu'il qualifie de “transcription phonétique”, que pratique tout le monde ne mène qu'à «plus d'éclatement de notre langue en une multitude de parlers sans avenir». Il suffit de démontrer la fausseté de cette assertion en posant la question suivante à Mr.Iduahmane et d'en attendre la réponse: Est-ce que la langue espagnole, qui s'écrit plus phonétiquement que Tmazight, va vers “la dialectisation”? N'est-elles pas le modèle d'une langue unifiée que parlent et écrivent de la même manière phonétique des peuples qu séparent des océans? Et l'arabe, qui s'écrit, lui aussi plus “phonétiquement” que tamazight, n'est-il pas d'une unité mythique? Mriduahmane croit qu'il suffit de créer une grammaire artificielle, calqué celle de la langue française en démembrant les mots en plusieurs monèmes indépendants, que l'on obtient une langue amazighe unifiée. Chimère de militant! D - Mr.Iduahmane cite des exemples pour en démontrer que la séparation de l'indice personnel du radical du verbe, des articles de leurs noms et l'emploi excessif du schwa 'e' sont pertinents, donc nécessaires et font partie de la syntaxe tmazight. Ils permettent de lever toute équivoque des homonymes ou des expression ayant plus d'un sens. Bien que certains de ces exemples sont à discuter, comme le verbe (?) dans “tudert i tmazight”, nous supposons délibérément que ces mots et expressions existent tels quels en tamazight. 1 - Effectivement, dans “udayen d imazighen”, on ne sait pas s'il s'agit d'une conjonction de coordination (et) ou de la copule qui exprime le verbe être sans se référer au contexte. Dans “azal”, on ne sait pas s'il s'agit du 'fer' ou du 'jour'. Dans “tili”, on ne sait pas s'il s'agit de 'la brebis' ou de 'l'ombre'..etc. ش quel problème! Mais, Mr.Iduahmane, vous qui luttez pour faire de tamazight une langue comme toutes les grandes langues du monde, vous devez accepter que tamazight soit effectivement comme ces grandes langues respectables avec lesquelles elle doit partager les mêmes caractéristiques universelles inhérentes à toutes les langues. L'une de ces caractéristiques universelles est l'existence des homonymes et des expressions dont le sens n'est précisé que par le contexte. Donnons des exemples du Français, avec des phrases complètes et non seulement des mots, qui est votre modèle pour la confection d'une “nouvelle grammaire” amazighe: - “L'inspecteur sale la note”. C'est le verbe 'saler' ou l'adjectif 'sale', le nom 'la note' ou le verbe 'noter'? -“Je suis celui que tu cherches”: c'est le verbe 'suivre' ou le verbe 'être'?; - “Il l’a violée”, du 'viol' ou de la 'violation' (d'une loi par exemple)?; -“Je le vis”, c'est le verbe 'vivre' au présent ou le verbe 'voir' au passé simple?; - “Le cours”, 'cours d'eau' ou 'cours' de chimie?; - “le mille”, le nombre ou l'unité de mesure? - “Le son”, 'voix, ou ce qui reste de la mouture? …etc. Les exemples foisonnent bien sûr. Si le Français, avec son écriture non phonétique et sa grammaire structurée qui vous fascinent, contient à foison de telles ambiguïtés de sens que ne dissipe que le contexte du discours, il est normal que tamazight en contient comme toutes les langues du monde. Il n'y a aucune langue où chaque mot et chaque expression ont un seul et unique sens qui ne change pas suivant le contexte. Ce serait une langue artificielle, une langue de machines ou une langue très primitive appartenant au règne animal où chaque cri a une seule signification pour toutes le bêtes de la même espèce. Il faut se rappeler que le mot ne n'a de vie et de sens que dans une phrase, la phrase n'a de vie et de sens que dans un discours. 2 - Mais suivons, quand même, le raisonnement de Mr.Iduahmane et voyons à quelle impasse il mène, en n’utilisant que les exemples choisi par lui-même. Pour Mr.Iduahmane, l'ajout de 'e' au 'd', la séparation des indices personnels du radical et l'article du nom, à la française, - ce qui constitue l'essentiel de la “nouvelle grammaire amazighe” de Mr. Iduahman - ne sont pas sans pertinence, comme je le soutiens, mais ils sont nécessaires pour dissiper toute confusion de sens, comme dans “Udayen d imazighen” qui peut signifier “Les juifs et imazighen” ou ”les juifs sont ses imazighen”; “tili” qui peu signifier 'ombre' ou 'brebis' ..etc.. Soit! Alors, Mr. Iduahmane, que va écrire un journaliste qui a enregistré une interview sur son magnétophone où un ministre dit: “Udayen d iamazighen”? Que va-t-il écrire à la une de son journal: “Udayen de imazighen” (sont) ou “Udayen ede imazighen” (et)? Comment peut-il le savoir s'il ne fait pas appel au contexte et à la totalité de l'interview pour saisir l'intention de l'auteur de la phrase?.Il doit comprendre d'abord pour pouvoir écrire correctement ensuite. Donc l'équivoque lié au double sens de l'expression demeure comme elle était avant. Et si l'on insiste, comme le veut Mr. Iduahmane, que le jeu de “comprendre avant” est exclu, alors pratiquement il ne peut pas y avoir de conférences de presse, ni d'interview journalistique, parce que les journalistes ne peuvent décider de ce que veut dire des expressions comme “Udayen d imazighen”, entendu oralement, c'est à dire phonétiquement, sans aucun autre signe qui distingue l'un des deux sens de l'énoncé. Ils peuvent être accusés de diffamations en attribuant à l'intéressé ce qu'il n'a pas dit: “Udayen de imazighen” par exemple. “L'ajout de 'e' pour différencier le 'd/et' du 'd/est' n'a plus de raison d'être donc. Quand on dicte à un élève un texte dont le titre est “tili”, que va-t-il écrire: “télé” (ombre) ou “tili” (brebis)? Comment peut-il savoir s'il s'agit de “tili” ou de “télé”?. Ainsi on met cet élève devant des difficultés d'apprentissage supplémentaires qu'on aurait épargnées si l'on utilisait la notation usuelle à dominante phonétique: Cet élève doit d'abord terminer d'écrire le texte, puis le lire et le relire pour en saisir le sens qui seul détermine s'il faut écrire “tili” ou “télé”. 3 - Dans ces exemples, on voit bien qu'il faut nécessairement comprendre d'abord pour pouvoir ensuite écrire correctement. Et que signifie “comprendre d'abord pour écrire ou lire correctement ensuite”? اa signifie qu'on est en plein cœur de la grammaire et de la syntaxe arabes qu'on applique à Tamazight! Et oui! En effet, l'une des caractéristiques essentielles de la langue arabe, c'est qu'on ne peut écrire ni lire correctement un texte ou un mot que si on en a compris au préalable le sens. Pour cette raison , la langue arabe est dit: “LUGHATUN MOARABATUN لغة معربية”, contrairement au français ou tamazight ou l'anglais… qui sont, en terminologie grammaticale arabe, “LUGHATUN MABNIYATUN لغة مبنية”. C'est à dire que les mots, dans ces dernières, ne changent pas de forme graphique suivant leurs positions grammaticales dans l'énoncé liées au sens. “Brebis” s'écrit toujours “brebis” en Français, que le mot soit sujet, complément… De même en tamazight, “tili” s'écrit toujours “tili”, que le mot soit sujet, complément… Mr. Iduahmane, de crainte que tamazight ne soit une langue d'origine “sémitique, donc apparenté à l'arabe, il a voulu doter tamazight d'une grammaire plus française que la grammaire française elle-même, ce qui l'a fait revenir à l'autre extrême, à la grammaire arabe sans s'en rendre compte. Ce qui a fait tomber Mr. Iduahmane dans ce piège qu'il a tendu à tmazight et à lui-même, c'est sa conception de la langue comme étant essentiellement l'écrit. C’est là aussi un trait de la langue arabe classique qu'on lit et qu’on écrit sans qu’’elle soit utilisée dan la communication orale. Le souci de Mr. Iduahmane c'est seulement comment faire distinguer dans un texte “tlili/ombre” de ”tili/brebis” ou “d/est” de “d/et”. Mais il a oublié qu'avant de lire, il faut avoir appris à écrire. Pour apprendre à écrire, il faut d'abord parler et écouter, et pouvoir ensuite reproduire (écrire) ce que l'on écoute. On va naturellement dans l'apprentissage de la langue de l'oral à l'écrit et non l'inverse. 4 - Résumons donc ce point du débat qui fait l'essentiel de la “théorie” de Mr.Iduahman: a - L'ajout des 'e', la séparation des indices personnels du verbe et les articles du nom, à la française, en vue de déterminer le sens exacte - sans se référer au préalable au contexte - et d'éviter toute équivoque des mots et expressions présentant un double sens, ne précisent pas d'avantage ces mots et expressions plus que ne le fait la notation usuelle à dominante phonétique, comme on a vu dans les exemples de la dictée et de l'interview. b - Des mots et des expressions comportant plus d'un sens est une caractéristique universelles qu'on trouve dans toutes les langues du monde. c - Puisque toutes ces modifications qu'introduit Mr. Iduahmane sont inutiles et sans aucune pertinence, ils constituent donc une difficulté supplémentaire pour l'apprentissage, ce qui est un handicap pour l'enseignement de Tamazight. d - Enfin ce projet transfère à tamazight le défaut de la langue arabe, à savoir qu'il faut comprendre pour écrire et lire correctement. E - Mr. Iduhamane a essayé de caricaturer mon idée quand il se demande: «Y a t-il un schwa /e/ en alphabet arabe pour pouvoir le copier??». Je vais vous surprendre Mr. Iduahmane: Ce schwa que vous croyez avoir emprunté au français n'existe pas en français, mais il existe bel et bien en arabe, oui il n'existe pas en français, mais en arabe. Je m'explique: quand nous utilisons le 'e' du Français (et du latin en général), ça ne signifie pas que nous empruntons sa valeur vocalique en français comme dans “pEtit”. Nous empruntons seulement le signe graphique pour lui donner une autre valeur vocalique, qui est le schwa qui n'existe pas en français. Exactement comme nous faisons avec 'q' ou 'c'… C'est pour cette raisons que certains chercheurs préfèrent l'utilisation du signe ¶ pour rendre la valeur vocalique du schwa en tamazight, afin que le lecteur ne confonde pas le 'e/schwa' en tamazight avec la valeur vocalique du 'e' en français. Le schwa en tant que “voyelle neutre”, un 'e' “muet”, n'existe plus en français. Mais il existe en arabe. Pour Mr. Iduahman il n y en a pas en arabe parce que l'alphabet arabe n'en contient pas. Non, Mr. Iduahmane si l'alphabet arabe ne connaît pas de schwa c'est parce c'est un shwa, une voyelle muette qui n'a pas la même valeur que les autres voyelles de l'alphabet. Ce schwa de l'arabe s'appelle en arabe HAMZATU-LWASL همزة الوصل qui sert à éviter de débuter un mot par deux consonnes successives. C'est la fameuse règle qui di: العرب لا تبتدئ بساكن، ولا تقف على متحرك. Et c'est exactement ce que l'on fait quand on ajoute un 'e' au début d'un mot amazigh commençant par une consonne muette: 'eg', au lieu de 'g', 'esker' au lieu de 'sker'… C'est comme en arabe donc. F - Mr. Iduhaman, au lieu de convaincre le lecteur et de lui prouver que je suis dans l'erreur en refusant d’écrire 'g' avec 'e', il n'a fait que nous “insulter” en qualifiant notre choix comme étant une cacophonie, un degré zéro de l'écriture. Ce qui trahit que Mr. Iduhamane manque de preuves pour faire admettre son point de vue. Je me rappelle bien qu'au cours de ses conférences à Nador pour faire connaître sa thèse, je lui faisais remarquer en insistant que l'ajout du 'e' au début d'un mot commençant par une consonne muette me paraît sans utilité, et s'il en a une qu’il nous la prouve. Il m'avait répondu qu'“il faut l'écrire comme ça, c'est mieux!”. Mais pourquoi c'est mieux? Et pourquoi ce n'est pas l'absence du 'e' qui serait le “mieux”?. Il ne suffit pas de citer des règles de la langue française ou dire que c'est de la cacophonie, il fallait, Mr. Iduhmane, démontrer et montrer au lecteur l'avantage de la présence de ce 'e' et l'inconvénient de son absence à l'intérieur du système syntaxique de la langue mazighe sans aucune référence à la langue française. Ce qu'il n'a pas fait, parce qu'il ne peut pas le faire, parce qu'on ne peut pas logiquement prouver l'existence de ce qui n'existe pas. Si 'g' est une cacophonie parce qu'en français “une consonne est muette tant qu'elle n'est pas mêlée à une voyelle”, que serait votre “télé” pour “ombre”? Ah! Ce n'est pas une cacophonie parce que “télé” existe déjà en français! G -La mécanique diesel: J'ai expliqué dans mon commentaire que le schwa joue seulement un rôle de “lubrifiant” qui facilite la prononciation des mots formés d'une chaîne de plus de deux consonnes. Mr. Iduhamane à transformé cette idée en un sujet de raillerie quand il écrit: «Décidément, M. Boudhan confond Orthographe Grammaticale et " Mécanique Diesel " d'une part, et les " Prix du Baril " de l'autre...». Ce qui montre, une fois encore, que Mr. Iduhamane, non seulement il est incapable de convaincre le lecteur de la justesse de ses idée et de la fausseté de celles de son adversaire, mais qu'il n'est plus au courant des débats sur la notation de tamazight. S'il avait été informé de ces débats, il aurait appris que je n'ai fait, en ce qui concerne le mot “lubrifiant”, qu'emprunter ce vocable à l'une des sommités de la linguistique berbère devant qui tous les spécialistes du berbère s'inclinent, c'est le professeur Salem Chaker. Lisons ce qu'il a écrit sur le schwa en question: «Il existe par ailleurs une voyelle neutre (un 'e' muet) très fréquent et très instable. En théorie, elle n'a pas de pertinence phonologique: elle n'apparaît que pour éviter la constitution de groupes consonantiques imprononçables (plus de deux consonnes successives). Zger (traverser), tezger (elle traverse), zegren (ils ont traversé), tzegremt (vous avez traversé). L'apparition de ce minimum vocalique, qui n’est donc qu'un “lubrifiant phonétique”, est déterminé par l'environnement immédiat; dans une notion phonologique stricte, on ne doit pas le noter et on écrira: tzgrmt (vous avez traversé). Au niveau pratique, il est claire que la solution phonologique est difficilement praticable dans ce cas: elle rendrait le décodage extrêmement laborieux pour des locuteurs habitués à la graphie latine, notamment du français. On maintiendra la voyelle neutre dans la notation usuelle et on écrira: tzegremt.». ( Propositions pour la notation usuelle à base latine du berbère”, atelier “Problèmes en suspens de la notation usuelle à base latine du berbère 24 25 juin 1996” synthèse des travaux et conclusions élaborés par Salem Chaker, inalco). Alors Mr. Iduahmane, Salem Chaker fait-il de la “mécanique diesel”? “gribouille”-t-il? “barbouille”-t-il? Allons, Mr. Iduahmane, un peu de retenue! H - Et Mr.Iduahmane écrit encore: «... Ne se soucie guère …. des travaux des chercheurs linguistes». Mais qui de nous ne se soucie guère des travaux des linguistes amazighs? Moi qui vous citais dans mon commentaire les propos du plus grand linguiste Salem Chaker, ou vous qui vous moquez de ces propos comme étant de la “mécanique diesel”? Y-a-t-il un seul linguiste parmi l'équipe de l'INALCO qui adopte ou soutient votre orthographe fantaisiste? Y-a-t-il une seule trace de vos élucubrations dans “Tajerrvumt n Tmazight” du grand Mouloud Mammeri? Avez-vous pris en considération les recommandations des linguistes de l'INALCO de 1996 et 1998, où il n'est question que de la notation usuelle à dominante phonétique comme celle utilisée dans Tawiza? Combien de livres, de revues, de journaux qui utilisent votre écriture? Citez nous en donc. Vous savez bien que vous faites cavalier seul. Vous voulez être le Galilée de la grammaire amazighe. Bonne chance. Mais auriez- vous raison comme Galilée? I - Si des langues paraissent comporter des difficultés, comme les irrégularités du pluriel et de conjugaison, il faut avoir à l'esprit que ces mêmes langues possèdent un système pour gérer ces difficultés de sorte qu'elles ne paraissent comme difficultés que si on les juge d'après un autre système externe à la langue en question, comme fait Mr. Iduahmane qui regarde tamazight à travers des lunette françaises. Ainsi il n'est pas vrai qu'il faut apprendre le pluriel de chaque nom et la conjugaison de chaque verbe pour pouvoir former des pluriels et conjuguer des verbes comme veut le prétendre Mr. Iduahmane, à moins qu'il ignore la langue amazighe, ce qui n'est nullement vrai. Il suffit d'observer comment nos enfant apprennent, à partir de trois ans, à conjuguer tous les verbes et à former tous les pluriels à partir seulement de certains modèles qu'ils ont acquis au début de leur apprentissage de l'amazigh. Ce qui montre que la langue est un système. D'ailleurs le pluriel irrégulier (forme dite “brisé”) ne constitue qu'une exception en comparaison avec l'arabe où cette forme est très fréquente. Pourtant l'arabe ne souffre d'aucun handicap ayant pour origine cette forme du pluriel. Ses handicaps ont d'autres causes et d'autres origines. Enfin, est-ce que Mr. Iduahamne sait que pour bien parler et écrire l'espagnol, il faut avoir appris la conjugaison de chaque verbe à part, ou au moins plus de 28 classes de verbes, c'est à dire plus que les 24 classes de verbes amazighs recensés par le professeur Mohammed Chafiq. C'est une liste qu'on peut d'ailleurs réduire à une dizaine en partant d'autres critères. Alors, où est le problème pour l'espagnole - avec sa “difficile” conjugaison - qui est une langue internationale? Mr. Iduahmane doit sortir de sa prison française pour voir d'autres langues européenne. Je suis sûr qu'il changera d'avis. J - Vous prétendez que l'échec de l'enseignement de tamazight est dû aux méthodes de transcription phonétique. Ce n'est pas vrai, nullement. cet enseignement connaît un succès indéniable. Ce qui vous paraît comme un échec ayant pour cause la transcription phonétique, a pour origine le fait que l'enseignement de tamazight est facultatif et n'est pas obligatoire. D'autre part, le budget alloué à cet enseignement est très dérisoire, ne permettant pas de mener à bien cette mission. Avec vote “méthode”, l'enseignement de tamazight sera un fiasco total qui dissuade de continuer l'enseignement de tamazight aux petits, parce que cette “méthode” est faite pour des élèves comme Mr. Iduahamne: ils doivent être des linguistes et des grammairiens et des militant de surcroît. Quand à un élève de six ans, il n'arrivera à écrire correctement une dictée que quand il aura le même âge et la même formation que Mr. Idiahmane. K - Vous nous parlez de l'ère de l'Internet et de l'informatique. Mais oui, la notation usuelle à dominante ohonétique de tamazighrt s'adapte parfaitement à ces moyens modernes de communications. La preuve c'est que tmazight se porte mieux sur le web que sur terre. Et tous les sites existants utilisent la notation usuelle, avec plus ou moins de différence. Alors, citez nous un seul site où les textes en amazighs sont écrits selon votre écriture. Vous n'en trouvez aucun. L - Je ne me suis jamais opposé à votre initiative. C'est vous qui m'avez écrit le premier en me conseillant d'adopter votre écriture “orthographique”. Je vous ai répondu en critiquant votre point de vue, ce qui est mon droit. Vous avez le droit de pratiquer votre “orthographe” en en publiant des textes. Alors avec le temps, la pratique tranchera en ce qui concerne la notation la plus utile et la plus appropriée à tamazight. Il se peut que votre “orthographe” meure et disparaisse et la notation usuelle prévale, ou le contraire. Donc, mettez votre théorie en pratique, personne n'a le droit de s'y opposer. Mais ne faites pas comme les panarabistes qui nous reprochent de choisir l'alphabet latin pour écrire tamazight, alors - selon eux - que l'alphabet arabe convient mieux. Mais ils n'ont jamais écrit aucun texte amazigh avec leurs alphabet arabe pour démontrer le bien fondé de ce qu'ils avancent. M - Il me semble que Mr. Iduahmane veut doter tamazight d'une grammaire à la française, non pas pour faciliter son enseignement, mais pour montrer que tamazight n'est pas une langue “sémitique”. Mais là encore Mr. Iduahmane se trompe: Ce n'est pas la façon de transcrire une langue qui en fait une langue sémitique ou indo-européenne. La langue espagnole a la même origine que le français, mais elle s'écrit plus phonétiquement que tamazight et l'arabe lui-même, son écriture est phonétique à 100%. Pourtant elle n'est pas une langue sémitique. Pourquoi penser toujours au français et non pas à l'espagnole, quand il s'agit de l'élaboration d'une notation appropriée aux spécificités de Tamazight? En plus de sa notation phonétique à 100% et son système de conjugaison qui est plus irrégulier que celui de tamazight, l'espagnole est comme tamazight en ce qui concerne l'attachement des indices personnels aux radicaux des verbes. N'est-il- pas plus proche de tamazight que le français? |
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