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Quand tamazight soulageait les souffrances à tazmamart Par: Bawedra Atmane - bawedra Nourdine (Goulmima) C'est en feuilletant le livre de Ahmed Marzouki, un rescapé du bagne de Tazmamart - “Tazmamart cellule 10” - et en lisant la page 188, que j'ai rencontré une phrase qui m'a surpris dans le sens où elle m'a permis de découvrir l'aspect séduisant et hautement humain de la poésie amazighe: «Avec Bouttou, Bahbah chantait des airs nostalgiques en berbère, restituant toute la poésie de cette belle langue», écrit Marzouki. Certes, “Le verbe de Marzouki peint la souffrance morale et physique des cloîtrés, leurs états d'âme, leur combat pour la vie et l'espoir…” (in le journal hebdomadaire n° 5, p. 4). Aussi la poésie berbère fascine-t-elle même au sein du noir, au sein de Tazmamart. Essayez d'imaginer quelqu'un, comme Marzouki, condamné à cette géhenne, en train d'écouter l'un de ses camarades chanter les airs nostalgiques de la poésie amazighe. Alors vient une question qui m'apparaît légitime: comment la poésie amazighe contribue-t-elle à atténuer les souffrances, surtout morales dans un enfer comme Tazmamart? La réponse est très simple, Marzouki la nommé: «Cette belle langue»; le berbère ou la langue amazighe reste une langue d'amour, d'espoir. Une langue qui a défié le temps et les idéologies, absurdes et aveugles qui la menacent durant plus de trente siècles. Alors, comment ne peut elle pas aider un détenu à atténuer les souffrances de ses camarades en restituant la poésie de cette langue. Meknès, avril 2001. |
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