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Les nouveaux épisodes de la pacification Par: Anarouz SAADANI
Un grand poète du Moyen Atlas a eu le génie de dire: «Puisqu’on continue à bafouer nos droits, nous sommes encore sous le joug de l’Occupation». Il s’agit ici d’une remise en cause spectaculaire de l’Indépendance issue du communiqué du 11 janvier et des négociations ignobles d’Ex Les Bains. Ce sentiment d’amertume de ne pas pouvoir arracher à l’histoire la dignité et la liberté ancestrales tant rêvées est l’apanage de tous les Imazighns partout là où ils se trouvent. Ils se sentent à la merci d’un destin inéluctable dans des patries qu’ils n’ont pas choisies. Au Maroc, la situation des Imazighns est, on ne peut plus, préoccupante. Des répressions se déchaînent contre les cris de détresse, «souffrez en silence et que personne ne soit au courant de vos peines!». Des expéditions punitives essayent toujours d’inculquer au peuple amazigh cette peur congénitale des dangers qui le guettent s’il continue secrètement à être soi-même. A Boumal n Dades, la seule réponse qu’on peut envisager c’est la répression sauvage des manifestants qui sont sortis dans la rue pour crier leur malheur et leur ras le bol. A l’issue de cette intervention réfractaire à la pitié, des arrestations, des arrestations et encore des arrestations et la terreur qui continuera à faire l’effet d’un chambardement tellurique dans cette localité paisible évoluant à l’orée de la domination arabo-islamiste. Remplissez vos prisons, torturez-les, massacrez-les parce que vous en avez le droit et parce qu’ils ne veulent pas que leur patrie soit un exécrable commerce. Ils ne cesseront de faire des sacrifices sur l’autel de leur souveraineté. Les étudiants du MCA, si vous n’y croyez pas, en sont une démonstration tangible. Ils croupissent encore dans vos prisons parce qu’ils sont de braves Imazighns , vos bourreaux les plus méthodiques dans la cruauté ne leur font pas peur. Vous vous trompez, vous ne pouvez ni achetez le peuple amazigh ni le vendre aux diables. Partout ailleurs, Imazighns font objet de persécutions, d’appauvrissement et de mépris. Dans le Moyen Atlas, la politique de l’Etat arabo-islamiste marocain s’efforce de précipiter l’extinction de cette race: blocus imposé à la tribu des Aït Hnini qui ont refusé de voir leurs richesses forestières dilapidées par des mafias makhzeniennes qui s’enrichissent au détriment d’eux. A Ben Smim, la source de l’eau et de vie des habitants a été spoliée via des lois injustes. A khénifra, les tribus zayanes ont été dépouillées de leur seule propriété collective «Tiddar Izayane» par des lois qui sont contre les intérêts des Imazighns. A Anfgou , lieu de tous les désastres, le Makhzen a envoyé ses agents pour faire faire aux Imazighns des montagnes des cartes d’identité nationale pour ressaisir les rênes de cette réalité qui n’a jamais été revisitée depuis le départ des français comme pour leur dire qu’ils n’ont pas offert le tribut de l’allégeance au pouvoir arabo-islamiste pour mériter sa bienfaisance et sa générosité. Partout donc Imazighns s’enfoncent un peu plus dans les sables mouvants de la politique makhzenienne déterminée à étouffer l’amazigh jusqu’à rendre le dernier souffle. En parallèle, cette politique génocidaire s’ingénie de faire croire aux Imazighns que ce qui leur arrive dépend de la volonté divine et qu’ils doivent voir dans leur malheur la manifestation du courroux du Ciel. Le pouvoir arabo-islamiste au Maroc cherche par tous les moyens à massacrer le peuple amazigh pour la grande gloire de Dieu dans les cieux et pour le bonheur de ses seigneurs, élus de Dieu, en Arabie. Il a monté des fabulations ignominieuses, il a créé des nuits de désillusion, il a acheté des témoignages et inventé des miracles pour ruiner l’homme amazigh et liquider ce peuple qui se complaît dans la désobéissance des saintes lois et qui refuse de servir l’impérialisme arabo-musulman. Pour ces raisons et pour d’autres, que le berbère soit refoulé dans ses montagnes meurtrières, qu’il connaisse le sort du loup, du sanglier et de la bête aux abois et qu’il attend sa disparition tragique à l’abri des regards compatissants ou tout simplement curieux. (Anarouz SAADANI, Khénifra 13 -01- 2008) |
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