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L’allégresse qui a fait pleurer. Par: oulghazi hsaine Vers la fin du mois de février et le début du mois de mars 2957, le destin a voulu que je sois chez mes proches au village natal, où tout le monde vit dans une allégresse en signe d’une joie extrême qu’on partage avec toute la famille royale et tout le peuple marocain, à l’heureuse occasion de la naissance de la princesse Lalla Khadija que dieu la sauvegarde. La gaieté a intéressé entièrement toute la tribu où tout le monde a vibré au rythme du chant choral psalmodié par les chefs de groupes: Ahidous. Au moment où l’on prépare le thé, l’assistance est en liesse, elle se met à sourire et discuter librement. Jusque là, tout se passe à merveille. Mais ce qui m’a beaucoup émotionné c’est lorsque j’entends un homme vêtu d’un uniforme spécialement amazigh et avec un langage familièrement aussi amazigh, qui s’adresse à ses camarades et dit: «notre joie serait complète si nous avions une chaîne de télévision amazighe, comme ça, on va présenter nos félicitations à SM le roi et au peuple marocain pour la naissance de SAR la princesse et les marocains vont écouter nos Izlane en cette heureuse occasion, mais… Il se tait»! Vraiment, j’ai pressenti qu’imazighen ne peuvent pas être au bout du tunnel tant qu’ils ne jouissent pas des droits naturels: notamment, le droit linguistique, le droit culturel, le droit identitaire, etc… Pour tranquilliser ce monsieur, j’interviens et lui dis que Mr le ministre de l’information a précisé qu’il y’en a question pour lancer incessamment une chaîne de la télévision amazighe, le seul problème qui reste à régler est le financement. Ce qui m’a encore étonné c’est que cet homme sensé a répondu: «ce n’est pas la question du financement qui empêche le lancement d’une chaîne de la télévision amazighe, mon frère, c’est le manque d’une décision politique qui s’oppose à ce projet qui fera sourire tous Imazighen»! Aussitôt, une émotion incluse s’est manifestée et l’allégresse me fait pleurer à chaudes larmes!! Le peuple amazigh, pour lequel le pouvoir central est aussi cruel depuis la création du régime arabe dit musulman juste après l’époque du protectorat français, perçoit parfaitement qu’il est privé des droits naturels et les responsables de l’administration de l’Etat de droit musulman le savent aussi absolument, et jusqu’à quand?? A cet effet, imazighen exigent une administration équilibrée et crédible au lieu d’une administration concentrée entre les mains d’une élite assoiffée du pouvoir et de cupidité. Il faut donc cesser d’occulter les véritables difficultés et de tronquer l’histoire amazighe, (… le respect du passé, voilà le trait qui distingue la civilisation de l’Etat sauvage, Dit: Alexandre Pouchkine). Comme la terre sur laquelle nous existons ensemble est une terre amazighe; L’homme, la terre et la langue sont solidement attachés (awal, afgan, akal) chez imazighen, la promotion et la reconnaissance constitutionnelle de Tamazight qui matérialise la première langue parlée sur cette même terre est incontestablement un devoir national, il doit constituer l’une des priorités de l’Etat. Il faut rendre justice à la communauté des braves oubliés par tous et à tous les niveaux, il faut se soucier des citoyens en plein désarroi et touchés par la tragédie, l’exemple des imazighen d’Anefgou auxquels les responsables ne daignent pas adresser la moindre excuse. Si à chaque fois qu’on regarde à la télévision on voit certains hauts responsables, qui désirent prononcer leur discours politique, commencer par dire: «au nom de dieu le clément et le miséricordieux» ou réciter un verset du coran. Cela signifie quoi si ce n’est de la duplicité?! Pour cette catégorie de responsables je dis: «Si vous croyez ou non au bon dieu, si vous défiez la loi divine et vous commettez des péchés contre le bon dieu cela vous concerne, mais, pour ne pas aller contre le courant: c’est fini l’hypocrisie, fini la marginalisation qui vise à anéantir Imazighen, fini la destruction massive d’un peuple innocent, fini le mutisme total aux revendications légitimes amazighes, fini l’exploitation des êtres humains par l’homme, fini l’humiliation du peuple qui s’est sacrifié pour l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, fini la féodalité, fini les irrégularités couramment perpétrées dans l’administration publique, sachez qu’imazighen ne peuvent plus rester les coolies des usurpateurs à vie, ils vont continuer à mener adroitement la lutte pacifique et régulière pour obtenir les droits légitimes et ils vont protester contre toutes les décisions injustes». J’espère aussi que les hauts fonctionnaires portent sur eux-mêmes une objective autocritique pour faciliter à l’Etat de droit d’assurer au mouvement associatif amazigh toutes ses libertés publiques, garantir la protection au plus haut degré des droits de l’homme et prendre toutes les mesures obligatoires par la mise en œuvre de tous les moyens en vue d’éviter les abus, les erreurs inhérentes à la nature humaine et les lacunes juridiques non encore comblées. En matière de l’exercice du pouvoir, les autorités doivent avoir à l’esprit que la responsabilité n’est pas un honneur, plutôt, c’est une charge qu’ils doivent accomplir pleinement avec une grande fidélité. Mais, qui peut répondre à la question du dynamique sociologue Lester Ward: «est-il vrai que l’homme parviendra finalement à dominer l’univers entier, à l’exception de lui-même»? Dans le but de résoudre promptement la crise des populations qui perdurent dans une situation économique et sociale dramatiquement détériorée marquée par la corruption, la discrimination, et la délinquance organisée, je lance encore un appel urgent aux âmes charitables, aux membres du gouvernement, aux représentants de la nation et aux partis politiques, de faire preuve d’abnégation et mettre dans leur programme d’action un projet qui vise au développement équitable, durable et global sans équivoque dans notre pays. Il faut le savoir, Imazighen sont enclavés dans des régions sans ressources, ils sont exposés au danger de l’extermination, Il faut sauver ces être humains frustrés de leur droit naturel et qui souffrent de la maladie et de la pauvreté, il faut cesser de dialectaliser la langue amazighe, il faut la promouvoir au service du développement et alphabétiser imazighen par dans langue maternelle pour que l’Etat de droit acquière une véritable crédibilité auprès du peuple. Finalement, pour une bonne cause, il faut mettre en pratique une constitution qui définit la langue amazighe comme langue nationale et officielle, il faut combattre les fléaux sociaux qui continuent à ravager notre société et s’arranger pour établir une véritable démocratie dénuée de toute forme d'abominable discrimination raciale.
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