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A propos
de l’amazighophobie de l’Istiqlal
Par: Said anarouz
Au vu et su de tous les Imazighens et de
tous ceux à qui l’injustice est exécrable, Abbas El Fassi a eu le courage et
l’audace de dire la vérité de son parti sur tamazight et d’exprimer en toute
liberté sa position xénophobe envers cette langue et culture ancestrales. Il a
sûrement calomnié Imazighns qui se trouvent sans armes face à un adversaire
amazighophobe puissant. Il ira livrer un combat - au sens religieux de ce terme
- dit-il «pour que tamazight ne soit pas officialisée». Avec Abbas, nous sommes
en plein jeu politique au sens le plus sale du terme, car nous avons affaire à
un personnage sans scrupules qui se permet tout dans un pays de «droit» et de
«loi».Cette attitude inqualifiable, il a l’a puisée dans une longue tradition
istiqlalienne qui a fait du Maroc «une vaste réserve» ou «un espace
territorialisé» selon les lois de la jungle.
On connaît l’histoire et la «légitimité» de ce simulacre de parti istiqlalien
bâti sur les larmes de crocodile versés dans les mosquées, les sanctuaires et
mausolées pour conjurer les forces du mal et les esprits malfaisants et attirer
les foudres et le courroux du Ciel sur les indigènes indomptables. La prière a
été exaucée et l’ambition seigneuriale l’a emporté sur toutes les
considérations. L’Istiqlal forme alors une «entreprise qui n’eut jamais
d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur»: ruiner l’homme amazigh,
l’anéantir et dans les meilleurs des cas, le réduire à l’esclavage et à la honte
de soi; le monde de l’Istiqlal étant divisé en maîtres et esclaves et où cet
équilibre doit irrémédiablement être maintenu à jamais.
Abbas qui, à l’instar de ses ancêtres, nourrit l’illusion d’un Empire illusoire,
ne surprend pas par ses propos irresponsables. Par la «guerre sainte» qu’il
entend engager contre tamazight, il inscrit son combat donquichottesque dans
cette histoire mensongère qui fait aujourd’hui du Maroc un pays arabe.
Imazighens n’ont jamais mendié leur droit d’existence, ils l’ont défendu
férocement. Si tamazight existe toujours, c’est grâce à leur ténacité et à leur
détermination à vivre malgré tout. Ils ne vont pas céder face au fascisme
déclaré de l’Istiqlal; ce parti archaïque telle une épave échouée dans le large.
Tamazight a la légitimité incontestable d’être officialisée, car elle s’inscrit
dans l’histoire profonde de l’Afrique du Nord et s’enracine dans la géographie
de cet espace. Elle n’est pas une chienne errante à qui Abbas jette des pierre
pour l’éloigner de son territoire, elle n’est pas non plus étrangère à ce pays,
à ce peuple et à cette terre. Si Abbas est gêné dans sa peau par la présence
indésirable à ses yeux de tamazight, c’est à lui de faire ses valises et partir
chercher ailleurs un territoire géologiquement, culturellement et historiquement
arabe. Dans ce cas, il aura le plein droit non seulement d’interdire
l’officialisation de tamazight, mais de la chasser et même de l’anéantir par les
armes. Le combat (avec une connotation religieuse) dont il parle, n’est sûrement
pas un combat héroïque car l’héroïsme marocain est sans voix, sans gloire.
Pour Abbas, les discours officiels sont un prétexte à l’éruption de sa haine
viscérale, obscure et absurde contre tamazight. Il fait partie de cette classe
dirigeante qui cherche un alibi dans le traditionalisme et une religion
archaïsante pour maintenir le peuple amazigh dans un état où il est désaxé et
désemparé. Car son parti a contribué largement au bouleversement de ses repères
historiques et culturels. Aujourd’hui, il se targue d’être le fer de lance de
l’indépendance de ce pays alors qu’il était prêt à pactiser avec le diable pour
écraser Imazighens. L’entreprise de ce parti basée sur une théologie céleste
médiévale et une nostalgie mortifiante de «la gloire arabe» vise le gommage
systématique de l’histoire amazighe au profit de la communauté istiqlalienne et
de son idéologie fruste et brutale.
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