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L’amazighité et le pouvoir politique. Par: Ghazi Hsaine
Nos intellectuels ignorent vraisemblablement qu’ils font partie d’un peuple aliéné sur le plan culturel. Les pseudo intellectuels obéissent aveuglément et sans limite à leur propre négation, ils défendent hypocritement les droits des peuples lointains! Ils se déclarent ouvertement pour la mort de l’identité nationale: l’Amazighité! Ils oublient l’important apport du peuple amazigh qui attise toutes les formes de réaction que nécessitent notre survie vivace durant plusieurs millénaires. Le pouvoir politique, animé par une idéologie hybride de type arabo-islamiste mâtinée d’un nationalisme arabe outré, ratifie des conventions internationales pour les ignorer et pour les mépriser et il oublie qu’il méprise les propos de son engagement! Les leaders du nationalisme fanatique arabe du calibre de: Allal lfassi, Mehdi Ben Barka et leurs collègues qui ont prescrit la haine envers l’amazighité ont disparu. A son tour Mohamed Abd EL Jabri dit: philosophe, historien, grand universitaire et penseur n’est plus. Et, heureusement, Imazighen vivent toujours sur leur terre: Tamazgha. Bref, le grand penseur El Jabri qui appartenait au parti politique de gauche, héritier du mouvement nationaliste de l’époque coloniale, préconise l’élimination de la langue tamazight et la conversion des marocains à l’arabe littéraire!! Pour El Jabri, la problématique identitaire amazighe à travers la conscience arabiste et la conscience nationalitaire n’est que l’objet de la politique coloniale!! En conséquence, le philosophe, le penseur arabiste et l’universitaire El Jabri est-il autre chose qu’un pur intolérant amazighophobe? Est-il juste et croyable que sa généalogie et son appartenance à la famille de Fatima, la fille du prophète, lui permettent d’exclure dans l’histoire tout le peuple autochtone amazigh dans son pays ?! Sincèrement, le prophète, sa fille et toute sa famille vont prononcer la déchéance des racistes et de toutes leurs actions perfides. Si le défunt était au cœur des évolutions qui ont marqué l’histoire politique du pays, et s’il a su avec une approche pédagogique transmettre un savoir, qui s’est appesanti obstinément sur la pensée arabo-musulmane, à plusieurs générations ; il va incontestablement rendre des comptes au bon dieu pour avoir transgresser la loi divine et pour avoir jouer le rôle important pour priver Imazighen de leurs droits naturels, et pour son parcours visant à éliminer le peuple amazigh dans l’histoire! Un peuple libre et innocent que le bon dieu a crée sur une terre dénommée: Tamazgha. Eh bien, malgré qu’on cherche à occulter ses réalités, l’histoire n’oublie jamais. Le domaine de recherche scientifique de grande importance constitue pendant des décennies une occupation des chercheurs coloniaux. En effet, ceux-ci furent les premiers à s’intéresser aux études anthropologiques dans les pays de Tamazgha, occupés par les forces coloniales, et aux différents aspects de la vie du peuple autochtone: Amazigh. Des rapports et des études ont été élaborés sur tous les aspects de la vie des Imazighen: la langue, les arts, l’architecture, les costumes, les institutions, les coutumes, etc. Faut-il reconnaître que grâce au travail réalisé par ces chercheurs occidentaux, les générations actuelles ont pu comprendre beaucoup sur leurs aïeux. Certes, les vices de l’idéologie coloniale et le racisme ont entaché et diminué l’objectivité de la réalité et ont touché nos toponymes qui souffrent de déformations injustifiées, pour une simple raison: s’approcher le plus possible des règles phonétiques arabes! Mais, depuis l’indépendance peu de travail similaire a pu voir le jour, ainsi les œuvres des chercheurs occidentaux ont pu garder leur importance. La longévité des toponymes amazighs pleins de significations est due à la résistance extraordinaire du peuple amazigh contre les multiples invasions étrangères. Le peuple amazigh vit en Afrique du nord depuis des millénaires sur un vaste territoire réparti principalement aujourd’hui sur le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et l’archipel des Canaries. Aujourd’hui un grand nombre d’Amazigh vit dans la diaspora. Saint Augustin est la figure historique la plus forte qui rayonna dans toute la région de la méditerranée avant la conquête arabe et la conversion des Imazighen à l’islam. Aujourd’hui, à la suite des rivalités entre les Etats arabes intolérants, installés en Afrique du Nord par les autorités militaires coloniales, les relations bilatérales n’ont jamais été au beau fixe. Ces pays qui se croient à l’abri du terrorisme se réveillent un jour amèrement déçus; au Maroc la nuit du 16 mai 2003 était regrettable, l’Algérie connaît une situation de terrorisme presque permanent, en été 2005 la Mauritanie a vu attaquer une de ses casernes militaires. Ainsi, cette situation de l’agitation politique continue de déstabiliser toute la région! Malheureusement, le peuple amazigh innocent subit dédaigneusement la situation de la discrimination politique, économique, sociale et culturelle du fait des régimes anti-démocratiques qui ont fait de la berbérité des amazighs l’objectif de l’Etat. Cependant, malgré qu’elle se trouve en danger, la culture amazighe s’est maintenue face à l’arabisation bouleversante du territoire, elle est toujours vivante et largement pratiquée par les artistes de très grande renommée. Pendant le sommet: UE-Maroc de Grenade en Espagne tenu du 06 au 08 mars 2010, l’UE a analysé les reformes qui ont pu avoir lieu pour le bon gouvernement économique, la modernisation et la cohésion sociale du Maroc, elle a traité la préoccupation de l’Espagne et de l’UE sur la nécessité de continuer à travailler pour la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui inclut la problématique des droits humains au Maroc. L’UE estime surtout que la mise en œuvre de toutes les recommandations de l’instance équité et réconciliation (IER) permettra au Maroc de consolider les acquis réalisés et de progresser dans l’instauration d’une nouvelle culture de respect et de promotion des droits de l’homme. Les associations qui défendent les droits humains ne cessent de réclamer la libération des détenus politiques, malheureusement les recommandations de l’IER sont enterrées depuis la disparition de feu Driss Ben Zakri que dieu ait son âme en sa sainte miséricorde et les détentions arbitraires des amazighs s’étendent injustement aux étudiants innocents! Le dialogue social entamé depuis avril 2008 avec le gouvernement n’a abouti qu’au résultat annoncé unilatéralement par le gouvernement et refusé par les centrales syndicales. Les salariés attendent impatiemment le résultat cautionné pour améliorer leur situation économique, sociale et pour respecter les libertés syndicales et la justice sociale. Le pouvoir politique et administratif entrave les libertés d’expression, il se consacre pleinement à la pratique de la haute teneur politique et il incite le peuple Amazigh à s’éloigner de la politique! Il oublie intentionnellement que le peuple amazigh est un peuple qui aime la vie libre. Imazighen donnent honnêtement les moyens adéquats aux bonnes relations pour se développer dans la société, ils soutiennent toute hypothèse bienséante, ils évitent les sujets scabreux, ils dénient les mensonges et le comportement empreint de plaisances excessives dans le but de parvenir astucieusement à ses fins, ils refusent la marginalisation, ils maudissent la xénophobie et ils critiquent durement le discours politique empreint de fiel. Le peuple amazigh défend sa patrie, il veut que son pays avance sur la voie qui permettra de le bâtir dans les faits, il comprend que l’art et la culture amazighs ne sont pas un luxe ni un dévergondage ni même une immoralité, mais une aspiration essentielle qui irrigue l’esprit et repousse la vacuité du temps et de l’esprit. Imazighen repoussent l’inconsistance et la vacuité qui donnent obligatoirement naissance au terrorisme. C’est, malheureusement, pourquoi les responsables du pouvoir politique qui briguent les postes de décision au gouvernement ne s’inquiètent en aucun cas des souffrances du peuple amazigh frustré et ils visent farouchement l’amazighité par des propos diffamatoires. Les protecteurs du pouvoir politique cherchent cupidement à s’enrichir par tous les moyens et ils font semblant de défendre inlassablement la propriété de l’Etat. Les rares projets qui ont été timidement lancés dans les régions à forte densité amazighophone, les régions généralement enclavées et marginalisées, demeurent inachevés! Selon les indicateurs dans certaines régions à dominance agricole, la prédominance de certaines pratiques sociales, culturelles et religieuses alimentent le discours à caractère idéologique. L’influence de l’inégalité des chances scolaires est devenue la source des grands problèmes sociaux. Si le fonctionnement du système éducatif dépend de la capacité de l’Etat à planifier une politique éducative ad hoc où l’instruction doit être universelle et s’étendre à tous les citoyens ; si l’étude stratégique a classé les universités occidentales selon trois orientations principales: vers la promotion de la personne, vers la science et vers le développement social, certains historiens considèrent l’université de la Karaouiyine de Fez et Al Azhar du Caire moins intéressantes par rapport à leurs homologues européennes. Chez nous, le pouvoir politique cherche à sauvegarder ses intérêts stratégiques, la question éducative reflète les valeurs dominantes dans ce domaine: les programmes scolaires, les instructions officielles qui les accompagnent ainsi que les manuels scolaires qui les soutiennent sont souvent construits selon un ensemble de valeurs qui étaye l’idéologie de l’élite de la haute administration. L’étude élaborée à partir des analyses du contenu des programmes dégage la représentation du citoyen à former et une légitimité des orientations prépondérantes de la vie sociale, culturelle et politique. La marginalisation, au même titre que la terreur et la corruption, est un principe de gouvernance qui vise la soumission des Imazighen dans la perspective de les anéantir culturellement et politiquement! Des maladies dites mystérieuses continuent de sévir dans les régions amazighes enclavées dans la région montagneuse. Au début de janvier 2007, plus d’une trentaine d’enfants ont perdu leurs vies à cause de cette maladie aux villages d’Anefgou, d’Anemzi, de Tighadouine et les sources officielles confirment que ces morts ne seraient dues qu’au simple froid! Pour se protéger contre les graves maladies, toute irrégularité de leur santé et maintenir l’équilibre et le bon fonctionnement de leur organisme, les parlementaires établissent des contrats avec les grands hôpitaux étrangers pour tirer le meilleur parti des avantages sanitaires et se soigner eux et leurs familles au détriment du peuple. Les représentants de la nation s’efforcent exclusivement pour s’enrichir et pouvoir sauvegarder leur immunité parlementaire ; et, l’ignorance, le chômage, la pauvreté et la maladie demeurent le chaos du peuple! Les associations amazighes considèrent que le froid n’a fait que révéler la réalité désastreuse de l’état sanitaire des populations dans la région et que la catastrophe n’est que le résultat logique de la politique de la marginalisation qu’exerce le pouvoir politique envers les populations Amazighes sur tous les domaines: la santé, l’économie, l’enseignement, l’information, le savoir etc. L’expérience des pays développés a démontré que la valorisation et l’incorporation des composantes culturelles traditionnelles, exemple du principe traditionnel de solidarité dans le système économique et social que nous retrouvons chez Imazighen du Maroc Tiwizi ou Tawiza qui a joué un rôle déterminant en tant qu’espèce incitatif au développement servant de catalyseur au développement global et durable, au contraire des programmes qui développent chez l’apprenant la tendance de mépriser tout ce qui est national et local et tout ce qui le rattache à ses racines, et inculquer aux citoyens dès le jeune âge à fuir leur identité et on leur inculque la volonté d’imiter la personnalité de l’autre et l’engouement chronique de tout ce qui est étranger et importé. En effet, concernant l’amazighité au Maroc, le gouvernement qui concentre démesurément le pouvoir politique et économique doit mettre correctement les choses dans leur véritable et approprié contexte conformément aux principes des droits naturels de la race humaine reconnus par l’organisation des nations unies et approuvés par la communauté internationale. L’identité culturelle doit être la pierre angulaire de toute stratégie dans le domaine de l’action économique et sociale. La reconnaissance constitutionnelle de la langue tamazight en sa qualité de: « langue officielle du pays », la reconnaissance de la culture et de la civilisation amazighes, la préservation du patrimoine culturelle amazigh et la promotion de la langue tamazight est la responsabilité de tous. Le manque d’intérêt, que les élites politiques et les couches économiquement favorisées portent à cette question, est très choquant surtout lorsqu’on voit que les rencontres et les forums culturels ne sont fréquentés que par les seuls intellectuels soucieux du devenir de cette nation et désireux de la voir se hisser au rang des pays développés, malgré qu’ils ne disposent d’aucun moyen matériel pour y parvenir. De ce fait, toute prévarication à ce devoir est une grande trahison envers la nation.
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