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A l'arabe maghrébin Toi qui fus moi Et qui, de mon vivant, Te dis mon héritier Par Allah désigné, Lorsque, dans «ta’ langue, Il te parle; Pourquoi, de tes deux mains, Tu menaces de m’étrangler, Pendant que tes mille Porte-voix couvrent Mes murmures Hachés par le vent? Toi, qui, dans tes écoles Répètes à tes enfants - Et aux miens! - Que de toute éternité Je ne fus jamais rien, Si ce n’est «toi»; Toi qui, dans les assemblées De tes faux savants, N’aime pas entendre Parler de tes «barbares», Ces fantômes de ton passé Que, de ta mémoire, tu veux chasser; Démocrate et libre tu te dis, Et homme de dialogue! Et pourtant, toi, l’ancien moi, Tu ne m’écoutes même pas, Car tu ne sais entendre Que l’insulte. Arabisme oblige! Et va pour l’hypocrisie, Les sournoiseries, l’amalgame, La barbarie d’Halabja! Je demeure, quant à moi, L’Amazigh d’antan. (Par: M.Amghar, Rabat 1988)
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