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lettre a l’autre rive:
les républiques des rois ou… lorsque Imazighen
créaient les royaumes heureux!
Par: Zyane ums at afa, mmis n’atl ass
Il était une fois
une nation dite IMAZIGHEN… Elle occupait tout le nord d’«AFR IG » et sa patrie
s’étendait du pays du «soleil levant», Isummal, jusqu’au «pays du couchant»,
Amalli... Ces peuples formaient des royaumes paisibles et heureux!
MMA TMAZIGHT raconte que chaque royaume était constitué de deux sortes de
sociétés civiles: TIQBILIN et TIMDININ.
IQBILEN, version plurielle du mot singulier: AQEB IL qui, comme nous le
corrigeons ici se compose de AQEB qui veut dire: Maison ou Habitat collectif, et
de IL qui veut dire «à eux» qui indique le droit sur un bien mais dans un sens
bien réel de copropriété qui ne se limite pas au simple voisinage… Ainsi TAQBILT,
ici en version féminisée plus courante, est un ensemble soudé et complexe de
familles qui se partagent l’espace de vie collective (AQEB)… Le tribalisme
constitue le mode social du peuple profond et donc représentant l’authenticité
de telle nation…
La tribu s’organise hiérarchiquement sur la base de divisions dites: IGHSAN,
terme qui veut dire OS… Ces OS sont composés de familles partageant un même
IGHARM et se disant généralement cousines… La famille est le berceau naturel qui
reflète la condition humaine des individus... La tribu est dirigée et gérée par
un conseil de la tribu qui désigne les fonctions de tous les officiels des
services dont elle a besoin… On désignait d’abord un président du conseil qui
sera ARRAÏS… Soit ARR Aâ IS qui signifie «Rendre ou Faire» pour ARR, «Attention»
pour Aâ et «Avec» pour IS… « endre attention avec»!… Pour l’exécutif de la
tribu, un AMGHAR doit être nommé aussi… Son nom n’a rien à voir avec la grandeur
car AMGHAR veut dire ici «Celui des appels ou celui des lectures»… On l’appelle
pour tout problèmes, litiges et imprévus concernant la vie publique de la tribu…
On l’appelle aussi d’en haut dans la hiérarchie locale et nationale… Il est donc
celui qu’on appelle d’en bas, d’en haut et latéralement pour passer «les appels»
dans un sens ou dans l’autre… Ces messages «à répéter» ou «à lire» sont dits
IGHRAN et ceux qui s’en occupent sont des IMGHAREN, pluriel d’AMGHAR... La
fonction judiciaire était assurée par un comité des INAHCAMEN qui eux aussi sont
désignés parmi les citoyens selon des valeurs convenues… Cette justice avait
cette particularité de ne pas y avoir de prison car c’était considéré comme
étant un châtiment indigne des «hommes libres» quelque soit leur crime… La peine
de mort et l’exil étaient plus d!...
L’autre type de société dans les royaumes de TAMZGHA était représentée par ses
villes dites au singulier: TAMIDDENT qui veux dire «Celle des gens»… Cela vient
du fait que la ville est une agglomération de foyers, de petites familles,
d’individus vivant même seuls… Des gens qui coexistent dans la cité sans
l’existence entre eux de liens généalogiques comme pour le cas des tribus… Or
des gens!, c’est MIDDEN en tamazight…
L’organisation de la ville est aussi démocratique que chez la tribu… Un conseil
est élu ou délégué… Il désigne les officiels de la ville… Un ARRAÏS et des «UMEG
UDAM» -Représentants (Faiseur du visage de tous)- de quartier… Des vigiles sont
désignés par le conseil… Ce sont les IâSSASEN (Gardiens de paix), les AMIN des
différents domaines qui règlent les litiges commerciaux et ce dont aurait besoin
la marche des services de la citée à l’intérieur de ses grosses murailles comme
par exemple cette police des mœurs qui se révèle avec l’existence des ARIFA… Ce
mot dont l’origine est Aâ IRAF se constitue de «Aâ» qui indique la vigilance et
«IRA » qui désigne toute conduite portant atteinte à l’ordre publique telle la
délinquance et la prostitution…
On a en effet ici une mosaïque tribale abritant un certain nombre de villes
cosmopolites… Or la multitude de tribus et de villes vivant dans un espace géo
social bien déterminé crée un besoin logique de formalisation et d’harmonisation
des différentes relations et corrélations entre les composantes de cet espace...
En effet, il fallait uniformiser et unifier les us et les lois régissant dans
les différentes tribus et villes pour créer une certaine harmonie dans la vie
sociale, économique et politique de l’espace… Uniformiser les us sociaux dont
nous remarquons aujourd’hui cette unification mystérieuse malgré l’éloignement
entre les villes et les tribus… Trouver des lois et des solutions collectives et
uniformes sur tout le territoire pour gérer la sécurité sur les routes des
caravanes et les litiges entre les citoyens et entre les collectivités…
Pour ce, les tribus et les villes d’un même espace géo politique, se concertent
et créent une confédération où les collectivités s’engagent à se soumettre à
cette harmonisation de la vie civile et politique de leur espace commun tout en
se gardant de céder la souveraineté de la collectivité sur son propre territoire
en ce qui concerne ses exécutifs locaux et sa gestion interne…
C’est une société organisée avec des valeurs initiales… Mais qui reste dans le
besoin donc d’un législateur… Un faiseur de bons us et de justes lois qu’il
faudra ensuite vulgariser à toute les collectivités de l’espace dont les
exécutifs propres auront la charge de leur mise en application… Comme s’il
s’agit ici d’une réparation qui fait appel à un spécialiste… Evidement ce
spécialiste a pour objet la société et devait être un homme sage, juste,
expérimenté et assez lucide pour procéder à cette harmonisation de la vie
publique et sociale… Un vrai législateur qui va mettre au point les lois «IZARFAN»
et être donc celui qui a le pouvoir de décision «U RRAY», le Roi… IMAZIGHEN
disent souvent de lui: «AGALLID»… Cette nomination signifie exactement: «Fait
(AG) jusqu’à (ALL) son départ (ID)»… Départ désigne ici la mort sachant qu’ALLID
est un terme amazigh utilisé pour dire «pour toujours»…
On peut imaginer le fonctionnement de l’appareil en appuyant sur le fait connu
qui se résume en l’accentuation dans ce «système tribal» de la responsabilité de
la collectivité locale dans la marche de la société et dans la sauvegarde de
l’unité et le bien être du royaume… Or, pour pouvoir exercer «le système tribal»
dans sa noble conception, on ne pouvait le faire que dans un esprit démocratique
qui devait animer les relations entre les citoyens et les instances locales… On
pratiquait à ce sujet des élections… Il ne s’agissait pas forcément de
départager les voix de la société… Cette division est mal vue des Imazighen et
ce que nous vivons actuellement en prouve le pourquoi… Nos tribus et tribus
déchirées à cause du départage des voix et des sensibilités dans l’aveuglement
de ce qui n’est plus qu’un jeu dit démocratique… Oui théoriquement, c’est ainsi!
Mais uniquement, dans les meilleurs des cas, par rapport à l’exercice sans que
cela touche au choix de la nature du jeu lui-même et de ses règles… Prenons les
élections américaine qui se disent démocratiques… Le pauvre citoyen n’intervient
guerre dans ses affaires publiques que par cet unique acte de naïveté sans
reines qu’est le partage directe des voix après avoir excité une société dans le
sens de la division pendant des jours … Des affaires qui pourraient être réglé
dans l’unité se le font dans la division…
C’est pourquoi il s’agissait chez les Imazighen d’un tirage au sort…En effet,
après avoir désigné les aspirants qui devaient répondre à certaines valeurs
d’éligibilité pour le poste concerné, et après avoir discuté tous les
désistement amiables où volontaires, on pratiquait alors les «ILAN» entre les
prétendants… ILLAN! Mot d’où sont tirés les concepts modernes «Election» et sa
suite, «IL» est son singulier et veut dire «part»… Ici, il s’agira du hasard du
destin et non de l’amour des uns et de la haines des autres… On ne se plaint pas
du destin ici, on y croît!...
On assumait alors dans l’amour et la gaieté… La société restait soudée dans
l’affection et dans la pratique…
Bon vieux temps révolu! Où, était- ce seulement un rêve dans l’idéalisme sans
idéologie de cette «sage langue» qu’est Tamazight de cette «sage nation» que
furent Imazighen?...
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