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A la mémoire de la radio Amazighe.
Par: Oulghazi Hsaine.
La radio amazighe
a-t-elle le droit à l’existence? Le 22.02.2004 on désapprouve le 2ème
anniversaire de sa disparition dans la ville amazighe d’Agadir, en ce moment où
en entend l’inauguration d’autres stations qui couvrent le territoire national.
Nos responsables prennent l’initiative de lancer des stations en bande «FM»
(modulation de fréquence) pour diffuser les divers programmes en langue arabe.
On écoute, à ce jour, les stations de radio diffusion Rabat en arabe et en
français, la radio Mohammed VI du coran, la radio Médi1, la radio 2M et la radio
Sawa. Hormis la radio Mohammed VI, ces moyens médiatiques sont exclusivement
écoutés en langues orientales et occidentales en l’absence de notre langue
nationale Tamazight. Pour l’écouter, il faut aiguiller le poste radio en bande «AM»
(modulation d’amplitude) très sensible aux parasites, et ce, entre 20h00 et
24h00, soit quatre heures d’émissions inintelligibles en tamazight ayant une
vocation locale (Sud marocain) en l’absence du centre et du nord du pays comme
elle était avant sa disparition. Les programmes ayant trait à l’identité ou à la
culture amazighes semblent être émis en mode crypté, on ne capte qu’un bruit
assourdi accompagné d’une voix enrouée. Néanmoins, il faut éteindre la veilleuse
et implorer les voisins à arrêter leur poste de télévision et tous les appareils
susceptibles de générer des parasites fidèlement reçus par ce poste radio «AM».
Voilà donc la qualité de brouillage qu’ils ont voulu réserver aux programmes
diffusés par la radio amazighe!
Si on déplore aujourd’hui la disparition définitive de la radio amazighe, le
seul espace de communication avec les familles enclavées, nos responsables ont
pris l’initiative de créer la station satellitaire de la télévision en langue
arabe baptisée: «Almaghribia» destinée à arabiser les marocains de la diaspora!
Ils ont lancé la station de télévision régionale de Laâyoune qu’ils jugent
d’une expérience qui affirme, une fois de plus, la volonté d’aller de l’avant
sur la voie de l’édification d’un pays fier de ses régions, de sa diversité et
de sa richesse! C’est parfait. Mais comment édifier un pays fier de sa diversité
si on isole l’affluent primordial de la culture de ce même pays? Comment être
fier de ses régions alors que les régions amazighophones sont souvent enclavées
et soumises au pouvoir central? N’est-t-il pas une contradiction flagrante?
Si on se base sur des critères politiques, démocratiques et surtout dans le
cadre du devoir national, on doit répondre aux revendications légales de
Tamazight. Du fait qu’Imazighen contribuent au financement de tous les moyens
médiatiques nationaux et défendent l’indépendance et l’intégrité territoriale du
pays. Pour éviter d’assumer la responsabilité d’avoir exproprié le peuple du
droit légitime, le lancement d’une station émettrice fiable en bande «FM»
pouvant couvrir tout le territoire national 24h/24 en langue tamazight est l’une
des revendications légales et urgente vivement préconisée.
Il faut le dire, l’Etat est directement responsable, il possède tous les moyens
adéquats pour combattre ces fléaux «racisme, discrimination,
injustice, sous-développement et toute dérive extrémiste des jeunes». Il faut se
réconcilier une fois pour toute avec la vraie identité de l’Afrique du nor : l’AMAZIGHITE.
Il faut renoncer au suivisme aveugle du Machrik bâatististe et il faut que nos
écoles inculquent aux jeunes les vraies valeurs amazighes qui nous appartiennent
tous.
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