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L’issue de la laïcité
Par: Saleh AYT ASSOU.
Préambule
La première réplique qu’on reçoit immédiatement à chaque occasion qu’on
aborde le sujet de la laïcité, est la suivante: Nous sommes dans une société
bien différente de celle des occidentaux et nous croyons à une religion qui
n’est pas de tout celle des chrétiens, et en fin nous ne vivions point les mêmes
conditions vécues en Europe quand le cléricalisme de l’église s’est mêlé de la
vie des gents et les a mis sous tutelle. Conclusion, notre situation n’a rien de
similaire a la leur! De ce fait, parler de la laïcité ne peut être qu’une
hérésie malveillante, une propagande pour l’incroyance et l’athéisme qui
s’inscrit dans les manigances de l’occident afin de torpiller le monde musulman.
Ce refrain qu’on a longtemps entendu, se répète encore machinalement beaucoup
même par ceux qui se prétendent démocratiques ou lettrés.
En fait, cette sensibilité vis à vis de la laïcité est due a l’amalgame fait
entre ce concept et d’autres cités ci dessus, innocemment chez les uns, mais
délibérément par les tenant d’une idiologie qui se nourrit du religieux, donc
incapable de survivre dans une société sécularisée, car elle n’aura plut la
raison d’y être! En conséquence pas question pour eux qu’une telle scène aura
lieu, et surtout quand ils se voient comme missionnaires élus afin de sauver la
société des «dérives» et des stratagèmes des impies, qui tiennent la vérité, la
solution des problèmes et des projets concernant tout les secteurs de la vie.
Tout ça bien sûr est inspiré du religieux ou plutôt de leur interprétation de ce
dernier. Et quand le mouvement amazigh proclame la nécessité de laïciser la vie
publique et politique, les islamistes le regardent d’un mauvais oeil et
forcément ils le prennent pour une menace à combattre. Ce qui ajoute un autre
dossier à la liste des sujets polémiques entre les deux. Et met plus que jamais
en relief leurs désaccords structurels et idéologiques, en les présentant en
tant que deux mouvances opposées, contradictoires radicalement, au niveau de
leurs fondements idéologiques, les champs de travail, les moyens et les buts
soulignés. Dans ce qui suit on va s’arrêter d’abord sur l’historique du concept
«laïc», pour aborder ensuite la problématique de confusion entre le politique et
le religieux, enfin, on va essayer d’envisager la possibilité du choix laïc et
ses effets prévisibles sur la société marocaine.
La laïcité ou la
voie de l’émancipation.
Ce qu’ignorent la plupart des islamistes, ou ce qu’ils ne veulent pas
reconnaître, est le fait que les sociétés humaines, en dépit de leurs
pluralités raciales, linguistiques, religieuses… se rassemblent et partagent un
nombre de valeurs, aspirations, pratiques et traits identiques se présentant en
dualités contradictoires telles que la liberté/l’assujettissement, le bien/le
mal, la justice/l’injustice, la démocratie/le despotisme… En conséquence il n’y
aurait forcément pas un pays habité ou gouverné par les anges, il n’y aurait
même pas une seule société où la population adore vivre sans liberté ni justice.
L’histoire nous a appris que l’Homme, par sa tendance hégémonique, n’a pas
hésité a s’asservir de tout les moyens, qu’ils soient matériels ou moraux, afin
de perpétuer sa prédominance au détriment des autres. Et les musulmans ne font
pas exception, il suffit d’ouvrir les pages de leur histoire qu’elle soit
récente ou ancienne. Les tenants du pouvoir ont toujous œuvré pour que leur mode
de vie, de culture, leur langue et religion soient imposées sur la plèbe, leurs
sujets majoritaires. Dans l’occident comme l’orient, le religieux comme une
croyance liée étroitement avec l’esprit, l’émotion et le sacré, était
constamment mis au service du profane et dompté par son soit disant défenseur
selon leurs intérêts. Et c’est ainsi que le pouvoir s’exerce en toute confusion.
De se fait l’homme se trouvait a la marge des événements, incapable de penser et
de créer. En se souciant a l’excès de l’au delà, il délaisse son présent couler
sans y contempler!
La philosophie des lumières, a fait de cette situation de l’Homme son objet
majeur de réflexion afin de restaurer sa vraie qualité du centre du monde et de
faire confiance en ses compétences et sa raison comme un être capable,
indépendant qui détient sa destinée entre ses mains sous aucune tutelle
quelconque. Cependant, un tel rêve n’aurait pas dû être réalisé sans s’en
prendre à l’absolutisme régnant et aux cléricaux qui rendent la vie amère en se
mêlant des affaires des autres. Ces précurseurs de l’humanisme et la laïcité,
malgré ce qu’on leur a infligé, pour libérateurs qu’ils étaient, ont dénoncé
l’injustice, le despotisme et l’intolérance religieuse. Comme ce qu’avait fait
Voltaire en condamnant le fanatisme et les pratique judiciaires abusives, en
plaidant aussi en faveur de la tolérance et la coexistence des religions. A ce
propos, il vantait la pluralité religieuse en disant: «s’il n’y avait qu’une
religion (en Angleterre), le despotisme serait à craindre, mais il y en a trente
et elles vivent en paix et heureuses» mais soumises au contrôle politique de l’Etat(1).
De son coté Montesquieu a critiqué l’absolutisme, en assurant que seule la
séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire permet de garantir la
liberté dans un État, où la paix peut régner à travers un contrat social entre
tout les partenaires selon J.J. Rousseau. Et Peu a peu «les valeurs des lumières
heurtent de plein fouet la tradition religieuse autant que l’absolutisme
politique; les idées d’humanité, de tolérance, d’égalité, tendent à se
substituer à l’invocation de la divinité». Contrairement a la pensé classique où
le divin a pris le pas sur l’humain, au 18ème siècle «on assiste a un retrait de
dieu, non pas au triomphe de l’athéisme, mais a l’avènement de l’autonomie
humaine, et la revanche de l’immanence sur la transcendance, la nature humaine
se trouve réhabilitée: le théocentrisme cède le pas a l’anthropocentrisme.»(2).
Cependant l’avènement de la révolution française en 1789 a accéléré les
changements en faveur des laïques qui ont gagné la première bataille quand cette
révolution a fait de l’homme, comme individu émancipé ayant sa propre
indépendance vis à vis du religieux et ses pêchés innombrables, son axe
d’action. En lui reconnaissant ses droits et ses libertés notamment celles de
conscience et d’expression. Or la laïcisation de la société doit être entamée à
partir du socle de la formation sociale, à savoir le milieu scolaire. Considéré
par les deux parties comme le point d’orgue de leurs actions, c’est un lieu où
les esprits se forment, qui doit être laïque, «ou doivent s’enseigner l’union,
la paix, la concorde civile,»(3). C’est ainsi qu’en 1882 et 1886 sont votées les
lois présentées par Jules Ferry alors ministre d’instruction publique concernant
la laïcité des programmes et la laïcisation du personnels car, selon Ferdinand
Buisson, «ceux qui s’inféodent à un pouvoir religieux n’ont pas le droit
d’enseigner, qui n’est pas libre ne peut former des citoyens libres. L’Etat a le
devoir de préserver la jeunesse de leur influence. La société monastique et la
société démocratique sont antinomiques »(4). Pour les religieux cette laïcité
n’est que synonyme d’un enseignement athée et irréligieux. Mais la marée laïque
s’en fout! Et nul ne peut l’arrêter. le coup de grâce fut donné en 1905 en
rendant à César ce qui est a César et à Dieu ce qui est a Dieu. La séparation de
la religion et de l’Etat explicitement était faite. A ceux aujourd’hui,
qu’essayent de pêcher dans l’eau trouble. En mentant sur des soit disant causes
telles celles du voile afin de remettre en cause un système politique qui a
coûté des siècles de travail et de sacrifices. Et dont ils sont les premiers a
s’en réjouir, de compulser la loi de 1905 pour voir que depuis un siècle, les
français sont eux mêmes, en dépit de leur qualité de chrétiens et sur leur sol,
sont interdis «d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les
monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit» 5art 28.
Quand le
politique se sert du religieux.
Les notions de démocratie, modernité, liberté et laïcité sont des éléments
corrélatifs liés étroitement. L’omission de l’un, infecte effectivement les
autres. Parler de démocratie sans liberté n’aura pas de sens, et cette dernière
n’aura pas lieu que sous l’égide de la laïcité et le respect des droits de
l’homme tels qu’ils sont soulignés dans la déclaration universelle. Enfin on ne
peut pas être moderniste et archaïque à la fois! Dans notre cher pays une bonne
frange d’élite prétendue moderniste ou encore gauchiste se trouve perdue sans
oser mettre les points sur lesi, elle préfère laisser les choses toutes
confondues, les propos du chef d’un parti dit communiste là-dessus sont
exemplaires lorsqu’il a dit que la séparation de l’Etat et de la religion doit
avoir lieu, mais ça lui semble impossible au Maroc! Ça fait partie aussi de
génie marocain, disons? Cette perplexité des politiciens avec certains
intellectuels s’exprime aussi par des flatteries qu’on entend souvent ici et la.
Cette situation ambiguë ne fait que retarder davantage l’avènement de la vraie
transition de notre pays vers le mieux à l’instar des autres. Le vrai décollage
nécessite des décisions courageuses. Car il y en a toujours une opposition,
ayant le bénéfice dans la stagnation, minoritaire qu’elle soit, mais bien
résistante et farouche. C’est une règle évidente. Dans la plupart des pays dits
musulmans comme le notre, le simple citoyen imbu du religieux au plutôt de
discours religieux (en pluriel), lancés par des acteurs politico-religieux a des
fins idéologiques, se trouve dans l’embarras constant entre le profane et le
sacré dont il est incapable de dessiner les frontières. Il vit obsédé par la
peur du pêché même avec les petites choses quotidiennes, il se demande s’il
s’agit de Halal ou de Haram. Et comment le savoir entres des Fatwa diverses et
divergentes lancées de toutes directions? C’est ainsi sont exhumées des
polémique moyenâgeuses concernant comment se faite la prière, qu’est ce qui est
le voile et que doit dissimuler pour qu’il soit accepté auprès d’Allah, est ce
que la femme a le droit de sortir seule ou travailler et si oui, quel genre
d’emploi peut on accorder a cette créature séductrice et rusée! Le dessin est-
il permis ou non! Peut on saluer les femmes est les regarder ou non ! Est il
permet de manger ou s’assoire avec les non priants, la mixité des femme avec les
hommes, le chant, l’art, les belle et antiques traditions … etc. (que reste il
d’humain pour l’Homme avec de telles interdictions?). En fait, les marocains se
sont affrontés avec cette vision fanatique de la religion, venue d’ailleurs,
seulement aux débuts des années quatre- vingt après des siècles d’un islam
simple, exemplaire et tolérant dont ils étaient les initiateurs et les
enseignant. Or, maintenant avec la propagation d’un autre étrange concept de
cette religion, venu d’où sont venus tous les maux et fléaux. Suite à
l’allégeance faite aux orientaux par le biais d’un suivisme, humiliant, aveugle
jusqu’aux fontex et sans précédant dans l’histoire marocaine. Maintenant que
l’islam des marocains est remis en doute. Ces derniers se sont transformés en
des ignares religieux qui attendent les autres pour les illuminer et leur
enseigner le vrai islam afin de leur accorder le bon assentiment. Cet
enseignement était très efficace et fructueux lorsqu’il a donné sec primeurs,
pardon! Ses bombes. Et transformer des jeunes marocains en des héros
mondialement connus, non comme sportifs ou cinématographiques mais hélas! Comme
auteurs de la vraie tragédie. Au niveau national on assiste à des mutations
socioculturelles étranges tel que le voile, l’habit et la barbe à la Taliban, le
mépris et la diabolisation de la femme, la séparation des deux sexes dans les
institutions publique comme les facs et les écoles. Et plus grave encore la
semence de l’intolérance au sein de la société et même dans les foyers entre
parents et fils. Et le pire c’est que cette idéologie a réussi la formation
d’une grande partie des gens aliénés et schizophrènes qui vivent en Afrique du
nord près de l’Europe au bord de l’atlantique en se croyant au golf persique!
Qui dévalorisent leurs vies et celles des autres, car la vie pour eux n’est pas
réelle, ce n’est qu’une route menant au vrai monde éternel. On prêche aimer,
mourir, et le monde chante «aimer vivre»! Le plus dangereux dans la pensé
théologique est cette vision sombre du monde extérieure qui mène à sa
diabolisation et le refus total d’y appartenir. Il faut savoir aussi pourquoi la
propagation de telles idées fanatiques s’est faite de toute vitesse et engendré
de tels effets assez dévastateurs. Et bien par ce que les voies, par lesquelles
sont véhiculées dans le Maroc, n’est pas de tout classiques, en l’occurrence des
journaux, séminaires intellectuels, réflexions théologiques proprement
locales…mais tout était concocté ailleurs et diffusé ici par des moyens
adaptables aux conditions de la population ciblée. C’est pourquoi on est arrivé
et affecté des régions non atteintes par l’électricité, l’eau potable ou les
routes dans les compagnes et les bidonvilles. Ça s’explique aussi par la
modestie du lectorat des journaux islamistes (selon les chiffres de la
distribution) qui reflète pourtant l’ancrage important de l’islamisme politique
au sein de la société et dans des couches sociales diverses, car cet engagement
ne requiert aucun effort intellectuel considérable. Et la prédisposition émotive
de la conscience est déjà là. On s’en fout du niveau scolaire ou culturel. De ce
fait, il est quasi impossible de trouver des hommes de politique engagés pour
les partis non islamistes et plus en cours pour des associations progressistes
au milieu populaire ou rural. En revanche, les hommes religieux politisés y sont
partout! Ce qui a enfanté le malaise de notre société dont on a décrit quelques
symptômes ci dessus. Vue la vision des religieux sur la vie comme temporaire et
un pont vers la vraie vie de l’au delà éternel après la disparition de l’Homme.
Leurs programmes de société ne peuvent être adéquats avec le vécu des gents, car
la première des préoccupations pour eux est de travailler pour la résurrection
après la mort. C’est pourquoi ils exagèrent au niveau des instructions morales
en jouant le bon veillant d’éthique et de la conscience dans la société sans
tenir compte des droits et libertés de l’autre. En parallèle avec cet excès dans
la morale, ils montrent une incompétence suggestive remarquable de projets
concernant le domaine social, économique, culturel qui peuvent être réels et
adaptables à la modernité. Et quand une société quelconque donne la priorité au
métaphysique sur le réel et met la raison au dessous des croyances et pense a
l’au delà plus que la vie, les capacités créatives des hommes se reculent et
cède la place aux mythes et chimères, ce qui entrave sûrement la croissance et
le déveleppement.
L’alternative laïque.
Devant cette problématique dialectique de confusion entre le spirituel et le
temporel, le privé et le publique… pour mettre fin à l’ambiguïté et revaloriser
le statut de l’Homme comme l’axe du monde, fort de ses compétences créatrices,
la laïcité se présente, en tant qu’idée humaniste, universaliste et résultat
d’un long processus d’interaction des événements et d’accumulations
intellectuelles considérables, comme une alternative inéluctable pour que la
société s’émancipe et partage avec le reste du monde les valeurs de la
cohabitation, la paix et la liberté. Et goûter vraiment, pour une bonne fois,
les fruits de la prospérité et de bien-être. C’est dans ce sens que s’inscrit le
combat du mouvement amazigh portant d’une conception avant-gardiste de la
société. Laquelle conception se base sur les valeurs universelles telles la
liberté, l’égalité, la justice, la tolérance, la paix et le respect des droits
de l’Homme. Autrement dit, le mouvement amazigh œuvre pour l’édification d’une
société moderne ou tous les citoyens trouvent leurs places et ressentent la
fierté d’y appartenir. Certes l’enjeu n’est pas facile, mais le mouvement
amazigh, en dépite de ses problèmes et son réveille relativement récent, fait
des prémices et donne encore des indices de son humanisme et modernisme en
attendant sa maturité intellectuelle qui ne se réalisera qu’après sa rupture
totale avec les vielles conceptions ambiguës… ce mouvement a bien imaginé les
malheurs desquels le choix de la laïcité peut épargner notre société. Et c’est
pour ça il ne cesse d’en clamer à haute voix, et c’est pour ça aussi qui il est
devenu l’ennemi «number one» des islamiste. Ou bien un mouvement impulsif qui
doit être bridé aux yeux des autres, et c’est tout à fait normal de le concevoir
comme ça! Les précurseurs novateurs étaient vus toujours ainsi. Concernant les
islamistes, s‘ils étaient vraiment porteurs de projets sociétaux répondant aux
besoins du peuple alors qu’ils retroussent leurs manches en jouant la politique
loin de se mêler de la vie privée des citoyens en leur faisant la morale
quotidiennement. Qu’ils travaillent même sous l’égide de la laïcité à l’instar
des partis religieux comme le PGD turque ou bien les partis de l’extrême droite
en Europe qui respectent tous la nature laïque de la pratique politique. Et
comme ça la rivalité, entre les partis, s’ériger sur les programmes concrets, et
non sur des prêches rhétoriques chatouillant les sentiments et la conscience.
Mais, demandons-nous d’abord, est ce que les religieux aux pays dits arabes dont
le Maroc sont capables de s’intégrer positivement au sein d’une société moderne
et œuvrer pour la tolérance et la cohabitation, en suivant la voie progressiste
et moderniste? Visiblement, comme le montre beaucoup d’indices, le mouvement
islamiste fait preuve de son incapacité de se réadapter avec le rythme rapide
des mutations locales et mondiales et réactualiser leurs concepts et idées, en
dépit de quelques déclarations faites devant les caméra ou dans des situation
embarrassantes. Car le même discours est toujours véhiculé, même s’il est
souvent violent et nom permis par la religion qu’on prétend défendre. Le récent
et illustre exemple, est celui d’un certain fqih prétendu tenir le livre d’Allah
(qui prohibe l’insulte des gents), théoricien d’un parti politique qui se dit
modéré, a qualifié de Ane un citoyen ne partageant son point de vue. La violence
n’est pas seulement physique! Le discours agressif, en fait, est une violence et
une provocation haineuse. C’est une culture bien répondue dans notre société.
Aujourd’hui, il n’est plus concevable ni suffisant de refuser la laïcité sous
prétexte que les sociétés dites musulmanes sont diférentes de celles de
chrétiens d’autrefois. Ce raisonnement n’est pas fondé sur des faits réels qui
disent au contraire autres choses. La manipulation de la religion a toujours
lieu par des parties diférentes chacune pour ses fins. Les intrusions dans la
vie privé des gents et leurs chois personnels sont une tradition courante chez
nous. Le jugement des gents se fait encore selon le critère religieux comme
apparence et non sur la rentabilité ou l’essence humaine et la bonne conduite
qui n’est pas forcément une instruction religieuse. Les apôtres religieux
n’hésitent pas encore à utiliser l’arme de l’expiation des personnes quand il
leur plait, il se sont donnés les prérogatives de monopoliser et veiller sur
quelque chose en commun, liée à la foi personnelle en la prenant comme un ticket
qu’on colle et qu’on arrache. Exactement comme en Europe d’autrefois quand le
cléricalisme recourt à l’excommunication contre ceux qui les contestent. Les
actes fratricides entre chiites et sunnites sont perpetuels, les acrochages se
fonts en pleines mosquées! des actes terroriste sont perpétrés au nom de la
religion…
Le mouvement amazigh prône la laïcité car c’est la meilleure voie qui va jouer
un rôle déterminant pour la modernisation de notre pays. Elle va immuniser et
fortifier le Maroc face aux dérives de l’extrémisme quel qu’il soit. Sur le plan
idéologique, un système laïc contribuera à la restauration de la souveraineté
idéologique et politique du Maroc en le libérant des jougs de l’idéologie
réactionnaire en faillite totale, loin de ce suivisme de pays sous-développés
qui n’engendre que les catastrophes. Dans ce sens, la laïcisation de la vie
politique et sociale serait une sorte de reconnaissance de la personnalité
marocaine. Laquelle personnalité fut défigurée et altérée il y a longtemps
tantôt au nom d’une idéologie raciale unificatrice de nationalitarisme arabe,
tantôt au nom de la religion. La laïcité qui ne laissera point la chance à la
manipulation de la religion ni par les islamistes ni par les arabistes va
contribuer sûrement a l’immanence d’une culture véritablement marocaine au
niveau de la création intellectuelle, littéraire et artistique surtout. Comme
elle va contrarier ceux qui insistent maladivement toujours sur le refus des
revendications légitimes d’imazighen sous prétexte de l’unité religieuse ou
linguistique. Le champ de la théologie va s’enrichir et se libéraliser avec la
liberté de la pensée et l’expression au domaine religieux. Ce qui va sûrement
donner une nouvelle impulsion au renouvellement de la pensée islamique.
Conclusion
Certes la laïcité n’a pas l’effet d’une baguette magique. Mais sa qualité
modernisante est sûrement incontestable, comme beaucoup d’exemples le prouvent
au monde. Rester à la marge de la modernité et de la civilisation mondiales
n’est pas un destin qui a choisi certains pays à part les autres. C’est plutôt
l’Homme qui se juge lui même et accepte de vivre en telle ou telle situation. Le
mouvement amazigh doit être à la hauteur des enjeux; de ne plus se limiter sur
les questions liées étroitement à l’amazighité. Et comme on en a besoin, il est
invité à élargir son champ d’action, de donner son avis sur toutes les questions
nationales quelles soient idéologiques ou d’actualité, d’avoir sa propre
idiologie et ses propres idées et conceptions à propos de tout ce qui concerne
leur pays dont la démocratie, la participation politique, la laïcité…désormais,
La plaidoirie pour cette dernière au Maroc est un militantisme pour
l’amazighité.
Références:
1 -J. M. Goulemot. Voltaire: « Ecrasant l’infâme». In L’histoire: dieu et la
politique, le défit laïque. N : 289p p 34 37.
2, 3,4- Michel Winock. Comment la France a inventé la laïcité. Ibid. p. p 40 49.
5 -: «la république ne reconnait aucun culte » quelques articles de la loi de
1905.ibid p 70.
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