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Les dangers de l'obscurantisme islamiste Par: Laazimani Abdelaziz (Meknass) Je ne trouve pas les mots exacts pour exprimer ma colère lorsque j'ai vu les images terribles des attentats de Casablanca. Je n'arrive pas à croire que le Maroc payera son ouverture aux autres et sa tolérance à ce prix là. Mais, je suis sûr que les marocains sortiront de cette épreuve beaucoup plus forts qu'avant. Parce qu'ils vont désormais, je l'espère d’ailleurs, se poser les vraies questions: Comment cela est-il arrivé? Qui sont ces terroristes? Quelles idées essayent-ils de véhiculer dans notre pays?... Bien évidemment, imazighen sont les premiers concernés par ces attentats qui représentent des signes du passage à la vitesse supérieure de leur ennemi: I'islamisme. Depuis toujours, l'idéologie islamiste est le numéro 1 des ennemis de Tamazgha, quelque soit le pays de celle-ci (Algérie, Maroc, Tunisie, Lybie…). Toujours cette idéologie obscurantiste lutte avec tous les moyens pour écraser et effacer toutes les caractéristiques de l'identité de Tamazgha dans l'Afrique du nord. La montée en force de tous les courants qui opèrent, sous couvert de la religion, est remarquée depuis le début des années 90. Les causes de cette apparition islamiste dans Tamazgha sont multiples et complexes, mais leur but unique est le même: renverser les régimes politiques de tamazgha pour former une sorte de république islamique chargée d'appliquer la loi islamique selon leur vision erronée de l'islam. Certes, il existe à tamazgha pas mal de régimes politiques qui n'ont aucune sympathie pour l'amazighité du peuple de l'Afrique du nord. Mais ces problèmes politiques, comme dans le monde entier, se règlent selon des principes bien préciss pour sauvegarder la sécurité des citoyens et de l'Etat, et selon la mentalité et les traditions de chaque pays de Tamazgha. Ainsi, par exemple, au Maroc, le régime politique au fil de son histoire est la monarchie. Cette institution a joué un rôle très important depuis l'époque du roi Massinissa jusqu'à celle du roi Mohammed VI, dans la stabilité politique et morale du Maroc. Et puisque la religion de l'Etat est l'Islam, il est tout à fait naturel que le roi détient le pouvoir politique en tant que chef de l'Etat et le pouvoir religieux en tant qu'"Amir Almouminin" (le commandant des croyants). En réalité seul le titre "Amir Almouminin" suffit pour désigner le pouvoir politique et religieux du roi du Maroc. Parce que ce titre a été utilisé pour la première fois dans l'histoire de l'Islam par le Khalifa Omar Ibn Lkhattab lorsque les musulmans au début de son règne l'avaient appelé "Khalifa du Khalifa du prophète". Certains Sahabas ont trouvé cette appellation longue, alors ils sont décidé de l'appeler "Amir Almouminin". C'est-à-dire le chef et le responsable chargé de diriger les affaires de la communauté. Mais les mouvements islamistes au Maroc n'ont pas cessé d'adresser des discours visant à déstabiliser le régime monarchique du Maroc en s'attaquant directement à la fonction et à la personne du roi. Ainsi, les conditions et les calculs des forces islamistes au Maroc sont très clairs: attaquer systématiquement les fondements de la monarchie pour la délégitimer aux yeux de la nation, ensuite s'organiser en parties, associations et écoles islamiques pour entrer au parlement, encadrer les jeunes selon leurs idées obscurantistes et les enrôler pour exécuter leurs projets de terroriser les citoyens et les autres mouvements et avec l'assistance logistique et les fonds de certaines organisations et entités islamistes étrangères pour préparer le terrain - on sait jamais - à la proclamation d'une république ou Khalifat islamiste à la l’instar des Talibans. C'est un projet destructeur que ces obscurantistes essayent d'appliquer à Tamazgha. D'abord en Algérie et maintenant au Maroc. Si un jour ils arrivent à ce qu'ils veulent, on peut dire adieu à notre liberté et même à notre vie. Parce que ces gens là ne savent ce que c'est la démocratie, la modernité, la prospérité, le respect de l'autre. Ils ne respectent pas l'islam, mais simplement la vision qu'ils essayent de coller à l'islam. Certes, la volonté de protéger sa religion est tout à fait légitime et commune à toute l'humanité, mais la volonté de ces personnes n'est pas de servir l'islam, c'est le Wahabisme qu'ils veulent diffuser dans Tamazgha. Par contre, les mouvements religieux qui respectent la société dans laquelle ils opèrent ont un projet social complet qui a pour seule finalité de réaliser le bien être économique, social, politique et moral de la société. A titre d’exemple, l'Eglise catholique de la Belgique est considérée comme un des piliers de la société belge, non pas seulement parce qu'elle défend la religion, mais par les projets effectifs qu'elle a réalisés au profit de la Belgique: ainsi, lorsque le mouvement socialiste ait développé, à ses débuts, des organisations vouées à remplir des tâches d'intérêt public, l'Eglise a réagi très vite en créant elle aussi des organisations de même nature pour éviter que la classe ouvrière se tourne vers le socialisme. Ainsi, l'Eglise avait été autorisée, lors de l'indépendance de la Belgique, à mettre sur pied son propre réseau d'enseignement. Au fil des années, le pilier chrétien s'est enrichi de multiples organisations, dont certaines sont devenues de véritables empires économiques, par exemple dans le secteur bancaire, le mouvement chrétien a crée sa propre caisse d'épargne, les Bacds, qui va devenir la deuxième banque d'épargne du pays, où l'un des principaux actionnaires n'est que le syndicat chrétien d'agriculteurs flamands qui détient notamment des actions dans plusieurs secteurs de l'économie. L'église chapeaute aussi des syndicats chrétiens, des mutualités chrétiennes, des coopératives et des mouvements d'action ouvrière (jeunes chrétiens…etc). C'est tout un travail d'encadrement des citoyens que l'église a effectué et ceci en respectant la spécificité de la société belge, parce que celle-ci est composée de plusieurs communautés linguistiques: la communauté française, la communauté flamande et la Wallonie, et aussi en respectant la laïcité un peu spéciale de Belgique. De ce fait, les belges se trouvent pris en charge, du berceau à la tombe. Ainsi, on pouvait naître dans un des établissements de la "rue Guimard", suivre ensuite les cours de l'université catholique de Louvain, s'inscrire dans un mouvement de jeunesse catholique, cotiser ensuite aux mutualités chrétiennes, se syndiquer à la CSC et, à l'âge de la retraite, profiter des avantages (santé, tourisme, culture) des organisations du pilier chrétien. C'est un exemple d'une institution religieuse occidentale qui participe réellement à l'encadrement des citoyens en respectant ceux-ci, les lois de l'Etat et la spécificité culturelle et linguistique des belges. Certes, la comparaison avec un pays musulman au niveau institutionnel et religieux n'est pas tout à fait complète, puisqu'il n'existe pas en Islam une institution religieuse quelconque entre le croyant musulman et dieu tout puissant. Mais ce que je veux comparer c'est l'attitude, la pensée et les actions déployées pour hausser la société parmi les nations développés. Alors, il faut faire très attention aux manipulations fondées sur une vision superficielle de l'Islam pour arriver à des objectifs servant d'autres intérêts que l'application de la loi islamique. |
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