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Mais
alors comment devrait-on traiter les arabophones? Traiter les Algériens
francophones de "bâtards culturels de la colonisation", de "hizb
frança" (parti de la France)... Mais alors comment devrait-on traiter
les arabophones? De la même façon! Ne sont-ils pas eux aussi les "bâtards
de la colonisation arabe", de "hizb arabi". En quoi l'un
serait-il plus injurieux que l'autre? Certes la " colonisation arabe
" est plus vieille mais encore bien plus vivace et vicieuse celle-là. Trêve
de plaisanterie. Rappelons-nous que l'Algérie (et toute une partie des
grandes villes nord-africaines) furent non pas bilingues mais trilingues. Depuis Carthage à
nos jours, le plurilinguisme a toujours triomphé chez nous. Et alors, quel
mal y a-t-il à cela? Y a-t-il de quoi avoir honte? C'est plutôt une source
d'enrichissement quand chaque langue est à sa place sans opprimer l'autre et
où chacune a son avantage et son utilité. Hier ce fut le punique, le latin
et tamazight. Aujourd'hui, l'arabe algérien (le maghribi, selon le terme d'un
linguiste Algérien) ayant succédé au punique avec lequel il a de nombreuses
affinités linguistes (phonétiques, lexicales et syntaxiques), le français
a, en quelques sorte, succédé au latin et tamazight, certes disloquée en
plusieurs parlers locaux, est toujours là; plus dynamique et plus vivante que
jamais! Par contre, il est
curieux de noter que le grec (par Byzantins interposés) et le turc n'ont guère
laissés de traces, à part quelques mots. Néanmoins, pour en finir, en quoi
l'arabe nous serait-il plus proche, notre " chose", que l'anglais,
le français ou l'espagnol? Aussi, il serait
plus conforme de donner à la langue arabe juste la place qui lui revient,
c'est-à-dire une langue étrangère sans aucun privilège: affectif, sacré
(même si le Coran affirme le contraire) ou psychologique. Et que Tamazight,
langue autochtone, ancestrale, consacrée dans le temps et l'espace, recouvre
sa juste place: en tant que langue nationale et officielle. Telle est la vérité.
Telle est la réalité des problèmes linguistiques en Algérie. S'en
offusquer ou la rejeter ne résout en rien la situation posée. Extrait de Amar NEGADI (www.chez.com/aureschaouia)
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