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L’Association Amghar et l’Association des Populations des Montagnes du Monde au Maroc : L’identité et les droits culturels amazighs Par : Anarouz SAADANI - Khénifra L’Association Amghar pour la Culture et le Développement a organisé, en partenariat avec la section de l’Association des Populations des Montagnes du Monde au Maroc, une conférence sur «L’identité et les droits culturels amazighs» samedi 19 décembre 2009 à Ifri Igidar (Kaf Nsour), une localité située à 36 km de Khénifra. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration du 61ème anniversaire de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Au programme trois interventions: -L’identité selon les sciences humaines et dans le contexte marocain. Cette intervention est présentée par M. Omar Choukri, Professeur et militant de la cause amazighe. -Les droits culturels dans les chartes internationales. Cette communication est exposée par M. Aziz Akkaoui, professeur et militant des droits de l’homme. -La domination linguistique et culturelle dans le contexte marocain. Ce sujet a été développé par M. Tijani Saadani, professeur et militant de la cause amazighe. Dans la première intervention, M Choukri a essayé d’analyser le concept d’identité selon son évolution et ses significations dans les sciences humaines. Ce tour d’horizon l’a amené à conclure que l’identité de chaque peuple et chaque communauté est ce qui fait sa singularité et son exception et ce qui constitue ses repères et sa façon d’être au le monde. Au cours de son exposé, M. Choukri s’est intéressé à l’identité marocaine dans sa spécificité amazighe, son évolution et ses avatars. Il a aussi décrypté les raisons de l’émergence de la revendication identitaire au Maroc et au nord de l’Afrique en général. M. Aziz Akkaoui a brillamment analysé et expliqué les instruments internationaux en rapports avec la question des droits culturels, notamment, la Charte de l’UNISCO, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones. Il a démontré que tous ces textes internationaux exigent le respect de la diversité linguistique et culturelle dans chaque pays et qu’il est du devoir des Etats, ayant ratifié ces instruments, de veiller à leur application pour permettre à toutes les populations de s’épanouir dans sa propre culture et assurer l’égalité des chances et le vivre ensemble. Ces textes sont d’une valeur inestimable pour la cause amazighe dans la mesure où ils constituent un argument irréfutable pour prévaloir les droits culturels amazighs. La troisième intervention porte sur la domination linguistique et culturelle dans le contexte marocain. M. Saadani a essayé d’approfondir la réflexion sur la situation linguistique et culturelle au Maroc qui se distingue par la domination de l’arabe profitant des moyens législatifs, économiques, financiers et politiques mis à sa disposition. Il s’est arrêté sur les mécanismes qui régissent cette hiérarchisation linguistique et culturelle qui défavorise l’amazighité et réduit ses chances de survie par son exclusion des domaines de production intellectuelle, artistique, médiatique… M. Saadani a clarifié que la politique linguistique et culturelle au Maroc opère une substitution identitaire et entraine un désastre existentiel quant au devenir de l’amazighité au Maroc. Cette activité a été l’occasion d’un échange fructueux et d’un débat susceptible de sensibiliser l’opinion locale sur l’évolution identitaire et ses implications. |
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