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Congrès Mondial Amazigh Lettre à la HALDE à propos de la discrimination qui frappe les enfants amazighs Paris, le 28 février 2007 Monsieur Louis Schweitzer Président de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) 11, rue St-Georges 75009 Paris Monsieur Le Président, A la demande des inspections académiques, les directeurs des écoles primaires envoient chaque année, une lettre aux parents d’enfants de nationalité ou d’origine d’un certain nombre de pays (Algérie, Croatie, Espagne, Maroc, Portugal, Serbie, Tunisie, Turquie), pour leur demander s’ils seraient intéressés par l’enseignement à leur(s) enfant(s) de la langue et de la culture de leur pays d’origine (annexe 1). Lorsque les parents répondent par l’affirmative, le ministère de l’Education Nationale (Direction de l’enseignement scolaire) leur adresse un imprimé à compléter afin de confirmer leur intérêt. Pour les enfants de parents originaires d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, il s’agit exclusivement de" l’enseignement de la langue arabe" et de la culture officielle du pays d’origine (arabe également). Ces cours sont assurés par des enseignants du pays d’origine et peuvent être intégrés à l’horaire scolaire (annexe 2). Or, environ la moitié des familles originaires des pays d’Afrique du Nord vivant en France, sont de langue et de culture amazighes (berbères). Les enfants de ces familles sont donc de facto exclus de cette disposition de l’Education Nationale qui vise à enseigner les langues et cultures d’origine aux enfants issus de l’immigration. Depuis de nombreuses années, parents et associations culturelles amazighes ne cessent d’alerter les recteurs et les ministres, mais en vain. Ce que ces familles d’origine amazighe souhaitent est simple: Que soit mis un terme à cette grave discrimination qui frappe leurs enfants et que ceux-ci puissent bénéficier, comme les autres enfants, d’un enseignement de leur langue et culture d’origine. Ils souhaitent également que cet enseignement soit assuré par des enseignants recrutés par l’Education Nationale. Par ailleurs, chaque année, plus de 2000 élèves d’origine amazighe, sont candidats à l’épreuve de langue Berbère au Baccalauréat mais sans qu’aucun cours ne les y prépare. Avec moins de candidats, d’autres langues dites rares, sont enseignées, mais pas la langue amazighe (berbère). Cela est particulièrement discriminant pour les élèves qui ont choisi cette langue. Il est urgent de réparer cette injustice qui dure depuis des décennies malgré les réclamations maintes fois réitérées auprès du Ministère de l’Education Nationale. Nous souhaitons d’une part qu’une note soit diffusée par les rectorats à tous les élèves de terminale pour les informer de l’existence de cette épreuve et que d’autre part, des cours de langue amazighe soient assurés dans tous les Lycées qui comptent des candidats à cette épreuve, ainsi que par le CNED. Nous espérons l’intervention rapide de la HALDE afin de faire cesser dès que possible ces discriminations qui handicapent lourdement les jeunes d’origine amazighe et qui n’ont jamais été traitées faute de volonté politique. Restant à votre disposition pour vous apporter toutes informations complémentaires, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, l’expression de notre considération distinguée. Le Président Belkacem LOUNES Congrès Mondial Amazigh BP 124, 108, rue Damrémont 75018 Paris
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