| |
lettre a l’autre rive:
A ceux du Livre… De ceux de La Parole…
Par: zyane ums at af ben atl ass
«AHL AL KITAB»!
Ceux du Livre!... Ce sont évidemment ceux là qui se présentent sous l’égide
socioreligieuse d’un livre… Or, limitées à cette définition linguistique, les
nations ayant un livre comme référence sont nombreuses et l’on pourrait dire
qu’aujourd’hui, toutes les nations sont des nations de livres puisqu’elles sont
régies par des constitutions et des lois élaborées en écrits sacrés…
Mais, d’un point de vu historique et au de là de la situation actuelle, on ne
peut ignorer que ce phénomène de «livre régisseur» fut d’abord et pour longtemps
une affaire asiatique… Un fait dont il faut insister pour comprendre la
naissance des philosophies, des religions et des idéologies… Car, au fait, les
premiers livres connus du genre ont existé en extrême et moyen orient du
continent asiatique… On peut citer ici les anciennes écritures du confucianisme
et du bouddhisme sans oublier de rappeler aussi que c’est en Asie qu’apparu la
première loi écrite d’Hammou Rabi…
Pourtant, ceux qui vont être historiquement désignés comme «ceux du livre»
seront d’abord les judaïques et les chrétiens auxquels s’ajouteront les
musulmans… En effet leurs livres sont dits célestes et sacrés et on en dénombre
quatre bien reconnus qui sont la Torah, l’Evangile, le Coran et les écrits de
David… On remarque ici que lorsqu’on dit «Ceux DU Livre» et non pas «Ceux DES
livres» comme on pourrait l’imaginer n’est pas totalement faux puisque toutes
ces écritures et les religions qui en découlèrent semblent appartenir à un même
système de courant de pensée politico culturelle du moyen orient…
Or, ce moyen orient se présente dans un coin du monde très spécifique… D’abord
par sa situation géographique à la rencontre de trois continents… Ensuite par à
la fois son rôle dans l’histoire que part l’action de cette dernière sur lui… Il
faut dire que la route de la soie qui a façonné l’histoire des hommes de la
chine au Souss marocain, cette fameuse route!, passait par ce moyen orient… Des
villes comme Bagdad, Damas, Jérusalem et le Caire sont les points où les
ramifications servent différents coins de l’ancien monde… C’est le croissant le
plus dynamique de toute la route jusqu’aux murailles de Pékin… Il sera aussi le
croissant le plus mouvementé de l’histoire dont il fut à la fois le sujet, la
victime; mais aussi l’auteur coupable…
En effet, et pour être bref, il constituera un point de collision entre deux
civilisations différentes, entre autres, par le fait que l’une d’elles sacre
L’écrit «Al maktub» alors que l’autre sacre La parole…
Oui, remarquons très bien ce fait de l’histoire… Les nations des grandes
croisades, des grands empires, des grandes religions et des grandes idéologies
totalitaires ont dans un fond commun: Elles viennent toutes d’orient sous
l’égide d’un Ecrit… Même les croisades d’Alexandre ou, plus prêt, les croisades
chrétiennes ont été le fruit direct d’une certaine aliénation organique ou
spirituelle occidentale à ce «moyen orient» et plus profondément dans
l’antiquité de l’extrême orient… Nous remarquons que cette aliénation existe
toujours en arrivant bizarrement à faire le tour de la terre au de là de
l’Atlantique (ATL ÂANT IG) car l’Amérique d’aujourd’hui avec ses croisades
répétées en orient en donne l’éclatante preuve accompagnée d’une grande
déception de l’humanité en le présent aussi bien qu’une légitime inquiétude pour
l’avenir… Certains occidentaux, au nom d’on ne sait qu’elle tranquillité d’âme
et de conscience sauf venant d’une mémoire trop courte et d’un aveuglement
stupide aux propres faits de soie, rassurent que depuis longtemps ils ont
éloigné «l’Ecrit» de la vie politique, mais ce qui se passe en dit longuement
sur ce qui attend le monde dont Ben Laden, lui, est claire! C’est l’Ecrit! Rien
à faire sauf se battre!... Alors; ils se battent!... Et «la guerre c’est la
guerre» comme a dit un de ses vieux vétérans de chez nous, c’est la haine, la
mort!…
Autant se consoler en mourant pour Dieu se disent ils car Busch évoque lui aussi
son dieu, autant qu’Ibn Laden, même si tous, ils ne croient qu’au pétrole et ne
bougent que grâce à son énergie: La soie du nouveau monde dont toutes les routes
mènent toujours aux moyen orient!...
Puisque c’est «Ecrit», ils se battront jusqu’à la fin des temps… La nature a
fait que ce soit des «réactions en chaînes interminables» et personne n’y peut
rien à la tour de Babel des aliénés des Ecrits… La place des idées n’est alors
qu’un souk d’antiquaires vendant l’image devenue folklorique de l’histoire…
Chacun essaie de se faire incarner un «sous écrits» ou se trouver une «marjiîyat»
de quoi se faire une raison pour créer une secte, un parti politique, un courant
d’illusions…De quoi se donner un alibi pour s’imposer au nom d’un des lointains
défunts… L’apocalyptique en ce gâchis est que la paix et la guerre deviennent
l’affaire de morts que les vivants se livrent…
Cela démontre, au de là des différences, que l’Ecrit est généralement dicté dans
des circonstances anormales à la formation d’une entité sociale qui n’a plus
ici, à cause des précipitations politiques, ce temps nécessaire à une
vulgarisation dans l’art d’une façon de vivre ou d’un devoir à accomplir dans
l’harmonie… Dès que c’est sacrement écrit, la parole devient figée et inerte
sans ce pouvoir constructeur qu’est la continuité de la réflexion et de la
remise à jour nécessaire… La pensée démissionne et les guerres éclatent… De tous
genres!... C’est écrit!
D’où nous aborde la question de cette effroyable différence qui divise ceux des
écrits entre eux depuis que ces écrits existent… Pourquoi ils s’entretuent alors
que leurs «Ecrits», eux, sont consignées dans des livres dits sacrés? Pourquoi,
alors que chacun dit que son écrit est irréprochable et sans failles, ils se
débattent toujours, eux, dans les ténèbres de l’ignorance? Cette hésitation
éternelle de l’esprit humain «Ecrit» devant la condamnation de sa propre
sauvagerie de faits n’est elle pas symptôme d’un dédoublement affreux de
personnalité aggravé du refus à la guérison?
Pour l’éthique, «ces l’Ecrit» finiront ils par justifier lorsque chacun sentira
sa vanité!
L’Ecrit n’est enfin du compte que de la Parole transcrite… Le livre détient son
importance loyale uniquement de l’importance des paroles qu’il transmet… Mais,
au moment où la parole se développe et se met à jour pour suivre l’avancée de la
pensée, «l’écrit» souverain risque d’instaurer l’état stationnaire où l’esprit
se fige et se limite à répéter le convenu sacré… Or, au contraire, il existe
belle et bien ces nations de La Parole… Elles occupaient l’Afrique et, sans
doute, à voir les beaux échantillons qui ont échappé aux génocides de ceux des
Ecrits et leurs conquêtes, le continent américain…
C’était des sociétés qui ont vécu à la recherche effective, dans les faits et
non fictive sur du papier, de l’idéal pour la paix entre les hommes et le bien
être en harmonie avec la nature…Leurs idéalisme habitait leurs âmes et leur
comportement… L’apprentissage et l’élévation dans les rangs sociaux consistait à
mémoriser la civilisation dans la bonne parole jointe du bon comportement…
Leurs longues expériences des solutions, généralement fruit de longue méditation
et de réflexion d’hommes sages, ont abouti à la création de sociétés paisibles
et prospères qui connurent les vrais sens du respect de l’autre et la paix…La
richesse morale, culturelle et le développement dans tous les domaines de la vie
de ces nations vont se faire dans l’oralité… Ici, l’homme sacrera sa propre
parole, fruit de sa mise à jour… Celle de son propre idéalisme riche de
l’expérience précédente, mais marqué de son propre temps et de l’avancée de sa
pensée…
L’oralité, pour entretenir et enrichir une société, ne suppose pas l’existence
d’une parole figée à se transmettre ou à sacrer… Elle consiste à cultiver sur
l’héritage pour reproduire le contemporain le plus artiste et le plus harmonieux
avec le développement de la pensée et de la société… Donner, même à Dieu lui
même, l’image de soi dans toutes ses propres dimensions incluant la conjoncture
de sa culture, de son espace dans son temps…
L’oralité est synonyme ici de liberté de la marche de la civilisation loin de
toute aliénation à des pensées de nations devenues très différentes, puisque
lointaines dans le passée… N’est il pas, au fait stupide, de croire qu’un ancien
de chez soi trop loin derrière les siècles du temps est plus proche qu’un
contemporain vivant au coin le plus reculé et qu’on peut joindre au temps réel?…
Ceci dit, l’oralité n’empêche pas l’attachement aux deux dimensions…
Ainsi, l’oralité libère l’avenir du passé et libère le passé de l’avenir alors
que l’écrit essaie de lier l’avenir à son propre présent sans, généralement à
cause de la peur du temps caractérisant le mensonge «infra-politique», ce
respect de vérité qu’on doit à l’histoire passée…
L’oralité est surtout synonyme de dialogue dont l’interlocuteur peut proposer
ses points de vue au frai… Ce qui garantit une certaine démocratie et surtout
une vivacité, persistance de l’action des esprit alors que l’écrit est un
discours à sens unique… Des recommandations qui devenant sacrées, la société
réceptrice ne peut que subir… A quoi bon de penser! Une sorte de cessation d’une
vraie existence!… Car, celui qui cessera de penser cessera d’exister!
N’est il pas ainsi dit?... Ou écrit?...
Nous, IMAZIGHEN!, devons être fiers d’appartenir à cette nation qui créa et
sacra «La Parole» tout en ayant été la première à faire «sa trouvaille» de
représentation schématique des «reliefs» de la parole, Tifinnagh!…
Oui! Car nous fûmes ainsi…
Imazighen ont toujours, en enfants bien élevés d’Afrique, été voués à leur
parole dans le cadre de la recherche éternelle de l’idéal qui constitue l’âme de
la civilisation humaine juste et authentique… Une civilisation dont «Ceux des Ecrits»
ont écrite et condamnée qu’elle devait être engloutie dans les méandres de
l’histoire pour récupérer sa chaire au service des utopies et des illusions
jalonnées de mythes absurdes…
Mais, plus forte que tous les coups de l’histoire grâce à sa conception dans
l’élément qui fait la suprématie de l’humain et qui est «La parole vivante»;
tamazight vaincra lorsqu’on aura écouté sa version des choses et compris sa
vision de la civilisation…
|