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Congrès Mondial Amazigh
Yennayer 2955
Le 12 janvier
2005, la Nation amazighe célèbre son Jour de l’An, Yennayer 2955. A cette
occasion le Congrès Mondial Amazigh (CMA) présente à tous les Amazighs mais
aussi aux autres peuples du monde, ses vœux les plus sincères pour un avenir
plus favorable à la liberté, à la justice, à la paix, à l’amitié et à la
générosité.
A l’aube de cette nouvelle année, le constat reste amer: Plus que jamais les
Amazighs sont dominés sur leurs terres ancestrales, niés, tués, discriminés,
spoliés, menacés, terrorisés, opprimés, emprisonnés, exilés par des régimes
politiques féodaux et dictatoriaux au nom d’une idéologie arabo-islamiste
obscurantiste et d’intérêts insatiables. Les Amazighs ont donc devant eux,
d’immenses défis à relever pour imposer simplement le respect de leur existence
en tant que langue et culture et en tant que peuple.
Parce que les Amazighs ont toujours été à l’avant-garde des luttes pour
l’émancipation politique, économique, sociale et culturelle, parce que leurs
idéaux démocratiques et leurs combats pacifiques pour les droits et les libertés
sont considérés par les clans politico-maffieux qui monopolisent les pouvoirs
comme de très sérieuses menaces à leur mainmise sur l’Etat et la société, ils
sont désignés comme les ennemis à abattre. Les politiques anti-amazighes en
Afrique du Nord ne visent en définitive rien de moins que l’extermination d’un
peuple par tous les moyens, au mépris des principes humains les plus
élémentaires.
Face aux injustices et aux drames imposés, les consciences provoquées
s’éveillent, les voix naguère étouffées forcent le silence et les citoyens
Amazighs s’organisent, dans les faubourgs et les villages, de Siwa aux Canaries,
pour que leur quotidien soit moins encombré de désespoir et pour qu’ils
retrouvent leur dignité parmi les humains.
La violence institutionnelle multiforme, le mépris et l’impunité suscitent et
continueront de susciter des révoltes populaires aux conséquences
incontrôlables. Par conséquent il est temps, il est grand temps que ceux qui
détiennent les pouvoirs au sein des Etats nord-africains mettent un terme aux
violations graves et répétées des droits des citoyens amazighs et se mettent
réellement à l’écoute de leurs légitimes attentes. Les instances internationales
doivent pour leur part, exiger fermement le strict respect par les Etats, de
tous les instruments juridiques internationaux en vigueur. Il est à espérer que
la solidarité internationale agisse de manière plus conséquente en faveur des
sans-droits, à tout moment et partout où la situation le commande.
Le peuple amazigh, comme les autres peuples de la planète, a le droit à la vie,
à la paix et au progrès. Depuis les temps immémoriaux il n’a fait que défendre
son existence et sa liberté face aux agressions. Des siècles après, rien ne
semble avoir changé. Dans tous les pays de Tamazgha (Afrique du Nord) et toutes
générations confondues, les Amazighs soumis aux violences tant physiques que
symboliques et au recul de leurs droits et de leurs espaces de liberté,
stigmatisent l’”indépendance inachevée” et la “nouvelle colonisation”. C’est une
réalité suffisamment grave pour que chacun, quel que soit son niveau de
responsabilité, s’en préoccupe sérieusement, objectivement et rapidement.
(Paris, 1 yennayer 2955 - 12 janvier 2005, Le Bureau du CMA)
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