Réplique à Mr Hassan
Aourid et Mr Abbès du parti de l’Istiqlal
Par: Houssa n Henna Ouachine
Mr Hassan Aourid Porte parole du Palais Royal, devait faire preuve d'une
neutralité équitable, vu la mission qu'il assume; l'autre, Abbès du parti de
Istiqlal, connu pour être à la tête d'une idéologie encastrée dans les relents
d'une certaine conserverie, n'ayant jamais, à notre connaissance fait un effort
citoyen pour connaître et considérer les constituants culturels de la nation,
est allé jusqu'à vouloir empêcher le processus engagé pour l'enseignement de la
langue amazighe bien que de manière timide, affirmant dans l'une de ses
déclarations qu'il faudra attendre 10 ou 20 ans pour
constitutionnaliser l'expression linguistique et culturelle de l a majorité du
peuple marocain.
Quel tort aurait commis tamazight à des individualités marocaines qui lui
imposent un
éternel châtiment? Je dis "Individualités" puisqu'il semble que les
personnalités en question auraient émis leurs fatuités qui bousculent bien les
bornes de notre morale nationale en se fondant sur leurs opinions personnelles
alors que les forces vives de la nation revendiquent la constitutionnalisation
de la langue amazighe.
Monsieur Hassan Aourid qui, je l'espère, a opiné personnellement sur le destin
de la culture et la langue amazighes a commis un acte outrancièrement partial,
allant même contre la promulgation royale du Haut Arbitre de la Nation, le Roi
Mohamed VI qui a su
assumer son devoir d'éminent citoyen envers ses compatriotes à la fois
amazighes, arabes et juifs, car tous les marocains sont partie prenante dans
tamazight avérée et révélée historiquement comme étant mère et mère adoptive de
tous les enfants de la marocanité. Ce fut alors, au cours d'une rencontre avec
l'Union des Écrivains du Maroc, que Monsieur le Porte Parole de la Haute Maison
Nationale où versent toutes les attentes populaires prioritaires, culturelles
puis sociales, a déclaré qu'il ne pourrait y avoir au Maroc une deuxième langue
officielle, vouant par sa conception des choses toute l'entité vivante marocaine
à l'oubli, et par voie de conséquence à la disparition, puisque non reconnue
constitutionnement, pourtant présente et vivace dans les aires montagnardes et
dans les villes, où les populations sont déconnectées culturellement des moyens
de diffusion et de vulgarisation, rejoignant ainsi en le réconfortant dans sa
prise de position impopulaire et réductrice.
Si Abbès SG de l'Istiqlal. Je me souviens d'un passage à la télévision (alwajiha)
où, harcelé de questions autour de l'enseignement de Tamazight, si Abbès a
brandi un bras qui aura été pour ceux qui regardaient la tortueuse émission, une
incongruité obscène, criant autoritairement: "Vous avez les régions, allez
enseigner tamazight si vous voulez!". On ne comprendrait jamais la dichotomie de
ce personnage constamment guindé dans son absolutisme. D'un côté, les
théoriciens de son parti sont contre la création de régions autonomes, et de
l'autre Si Abbès qui conseille d'enseigner tamazight dans les régions, dans un
sens à travers tout le territoire marocain.
A la rigueur, Si Abbès dont le défunt père spirituel Si ALLAL n'a jamais
connu selon les affirmations de chroniqueurs dignes de foi ni les montagnes ni
leur civilisation ni leurs cris de joie et de douleur, en un mot, la saute
d'humeur de si Abbès ne serait qu'une humeur vagabonde ne pouvant
atteindre les barrières protectrices du Maroc
civilisationnel et qui ont toujours empêché les convoitises d'envahisseurs
errants et empêchent encore aujourd'hui les nuées de sauterelles de ravager les
grasses plaines du pays.
Mais la bévue la plus irréparable est celle
venant de Mr Hassan Aourid. On se souvient d'une certaine presse indépendante
qui nous fit découvrir un Hassan Aourid "berbère officiel" comme elle a aussi
imaginé des "Partis Politiques berbéristes ", on apprit par la suite qu'il est
originaire de Errachidia. C'est à dire d' une grande et noble région où chaque
pan de terre recèle une épopée qui ne demande qu'à être narrée et présentée au
peuple s'il n'y avait pas cette barrière discriminatoire montée par nos
dissimulateurs, artistes en faux semblants et qui défigurent la géographie, la
culture et la mémoire auguste du Maroc. L'entorse qui blesse profondément la
mémoire de ces hauts plateaux berceurs de grands chevaliers amazighs est le fait
de vouloir taire les 34 ans de guerres patriotiques… Et le drame de l'adrar n'Baddou
est tombé dans l'oubli. J'étais encore enfant de 5 ou 6 ans quand on chantait:
"a tislit n'baddou makhf ur tmoud. Mmutn ait Baddou nn'ay ra Rabbi" (ô mariée de
baddou, pourquoi n'es-tu pas morte puisque les ait Baddou que Dieu aime sont
morts).
Pour un bref rappel des chroniques de
militaires français, deux colonnes militaires(régiments), l'une partait de
Meknès, l'autre
de MarraKech pour encercler l'imprenable Baddou qui livrait de vaillantes
batailles aux bataillons déjà sur place. Appuyées par la couverture aérienne,
les deux colonnes encerclèrent Baddou où se sont réfugiées toutes les tribus
guerrières de la confédération des ait Yaflman. Le familles, femmes, enfants et
guerriers se tapirent dans les grottes et dans les anfractuosités de la
montagne. Tout ce peuple qui organisa sa contre
offensive dans la langue et la stratégie amazighes pour défendre sa terre,
excédé face aux forces modernes et supérieures, s'est mis à lire le Coran,
adressant des imprécation à Dieu pour que fonde tout l'arsenal monstrueux des
irummin "armées françaises".
Hélas! toute une population fut ensevelie vivante. Et pourtant, la 2m nous a
parlé un jour de la bataille de Baddou qu'elle a escamotée, en lui suppléant
l'action politique des années 53. Les horribles batailles de Baddou eurent lieu
vers les années 20. Alors seule la
tislit resta vivante car elle n'a pu rejoindre son mari qui était parmi les
siens encerclés et ensevelis sous les obus d'avions et des artilleries d'où le
chant émouvant "A tislit n'baddou m'akhf ur tmoud...". Il en allait ainsi pour
les hauts lieux de batailles à travers le Royaume: dans le Rif, les M et H
Atlas, dans le sud, le Sahara… Hélas, les imazighen montagnards appauvris ne
pourront jamais monter des films mettant en valeur ces patrimoines augustes…
Sur les mêmes plateaux de l'invincible Amagha, les enfants de Goulmima furent
emprisonnés voici quelques années pour avoir simplement exprimé leur dignité
dans leur langue maternelle! Aujourd'hui encore, des gens soit par
méconnaissance, par excès de zèle ou tout simplement par le goût de la bêtise
puisqu'elle devient partie de notre culture, s'emparant de la majorité des
lieux communs, politiques et d' autres sphères où le donquichottisme fait des
massacres non imaginaires à ceux-là. Des gens cultivant l'insignifiance en
embrouillant les esprits, déviant ainsi le peuple des vrais problèmes et des
actes dont ils sont les auteurs qualifiés.
ohoussa@yahoo.fr
PS/ Le lecteur est prié de m'excuser si je n'ai pas ajouté "FASSI" aux prénoms
cités dans le texte car moi même je suis fassi et aussi par respect à la
majorité des fassi qui désapprouvent Si Abbès et les autres...
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