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TABAAMRANTE: L’APPRENTIE DIHIA! Par: ASSERMOUH AHMED Le nouveau parlement «au Maroc», vient d’être secoué et confondu, par le comportement d’une FEMME marocaine et parlementaire qui est décidée à en découdre avec quiconque entravera sa marche vers la récupération de sa liberté, sa dignité et tous ses droits en tant qu’AMAZIGHE, d’abord, et en tant que FEMME ensuite. Cette diva de la chanson identitaire, n’est autre que l’illustre artiste nationale du Sousse, LALLA TABAAMRANTE. Elle est entièrement dévouée à la cause nationale et totalement acquise à la nécessité et à l’urgence qu’il y a à lancer le débat sur le sort que le Makhzen et ses Héraults concoctent pour enterrer à jamais les dispositions de l’article 5 de la nouvelle constitution. L’article 5 de la nouvelle constitution est réservé, justement, au sort de la langue amazighe qui y est proclamée langue officielle du Maroc: son propre Pays! La logistique et le planning pour l’application des dispositions de l’article susvisé, la constitution n’en dit mot! Bizarre! C’est donc le gouvernement de Ben Kirane, chef des islamistes de la Monarchie, qui est chargé d’élaborer et de mettre en place les textes de loi qui permettent, en les définissant, les règles d’utilisation et d’application de l’amazighe, langue officielle, dans tous les secteurs de vie. Aucun délai n’est fixé à l’article 5 précité pour publier les textes de loi indispensables pour «pouvoir écouter» les Marocaines et les Marocains parler leur langue maternelle dans leur propre Pays! Aucune colonisation précédente que Tamazgha a connue n’a pu commettre une telle méprise! Voilà pourquoi Fatima TABAAMRANTE, c’est son nom d’artiste, a accepté de briguer les voix des siens pour pouvoir intégrer la coupole du parlement, afin de mener le combat qui vaille: Celui de libérer les AMAZIGHS(ES) de leur complexes, de leurs peurs mais surtout de leurs illusions catastrophiques que nos détracteurs n’ont jamais cessé de nous distiller à dose «agricole» et sous la menace d’extermination! Pétrie de justice, de courage et d’honneur, TABAAMRANTE est allée au parlement non pas pour se faire voire à la télévision, briguer une place d’esclave, voler l’argent du peuple ou jouir de privilèges que le Makhzen accorde à ses serviteurs serviles et éméchés, mais pour utiliser la plate forme qu’est la coupole du parlement afin de dénoncer, haut et fort, les loqueteux et les porteurs d’eau de service prêts à hypothéquer leur identité, leur pays et leur dignité même, pourvu qu’ils reçoivent, en contre partie, un laisser passer! Le lundi 30 mars 2012, lors de la séance des questions orales du parlement, LALLA CHEHHOU, le vrai nom de TABAAMRANTE, qui appartient à l’union nationale des indépendants, a surpris tout ce beau monde en posant sa question dans sa langue maternelle l’AMAZIGHE! TABAAMRANTE, en agissant de la sorte, a provoqué la joie des uns et l’ire des autres. Il s’en est suivi, selon des sources fiables, un moment de récréation et de cacophonie, à nul autre pareil. Des altercations, des prises de bec et des congratulations fusaient de partout et dans tous les sens. Si cet instant de rappel à l’ordre pour quelques uns et de profonde réflexion pour d’autres, comporte un message, ça ne peut être que celui là: le Maroc est toujours sous la chape de plomb que la l’état «arabo- islamiste» a édifié pour que le pays pourrisse et périsse de l’intérieur. Une députée, élue sans aucun ressort, ni politique ni financier, par des citoyennes et des citoyens majeurs, vaccinés et libres, pose une question sous la coupole, une question d’utilité publique, dans sa langue maternelle, doublement officielle puisqu’elle est la langue des autochtones et qu’elle jouit de l’officialisation, (inutile d’ailleurs puisqu’elle est naturellement officielle), dans la nouvelle constitution, provoque tant de remous partagés entre l’embarras et la confusion des uns, l’enthousiasme et l’euphorie des autres, intrigue outre mesure!. En réalité, la mauvaise conscience mêlée à de la peur physique commencent à avoir de l’effet sur l’euphorie simulée par les résidus des envahisseurs sans foi ni loi qui ont terrorisé les Amazighs dans ce qu’ils ont de plus cher: la dignité! Ceux qui tremblent des conséquences que peut avoir l’acte, somme toute légitime, de TABAAMRANTE, pour leur devenir dans le pays de celle-ci, savent très bien de quoi il retourne. Qu’ils sachent donc que cette peur ne les quittera plus jamais, ni eux ni leur progéniture. Selon les informations qui ont été publiées dans les quotidiens nationaux et celles communiquées par des parlementaires aguerris, par certains ministres présents et concernés, la majorité de l’assistance s’est contentée de faire des promesses pour faire accélérer la préparation et la publication de la loi d’application des dispositions de l’article 5 de la constitution relatif à la langue amazighe dans son pays, faut-il le rappeler. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une question orale est posée en amazighe sous la coupole du parlement. Et ce n’est pas la dernière fois non plus. En effet, Il y a eu Mohamed Ou mouloud de l’UC et Mohamed Aberkane du parti socialiste qui ont déjà marqué leur exaspération devant les blocages et les oppositions farouches et indignes à l’encontre des Marocaines et des Marocains qui réclament leur droit naturel à l’usage public et officiel de leur langue maternelle. L’ostracisme et le rejet débile de tout ce qui se rapporte à l’amazigh, sur son propre sol, Les Marocaines et les Marocains savent les chefs d’orchestres qui en sont les instigateurs et les forgerons. TABAAMRANTE, chaque fois qu’elle pénètre dans le sanctuaire du parlement, depuis qu’elle a été élue parlementaire, porte sur ses épaules un châle sur lequel elle a fait incruster les belles lettres de la graphie TIFINAGH. Oui la langue amazighe possède sa graphie propre: c’est le TIFINAGHE, mes Dames et Messieurs. Ceux dont la langue s’écrit dans une graphie d’emprunt ne peuvent qu’en être effondrés. Cela se comprend!!! Le message de LALLA CHEHHO a pourtant sensibilisé certains groupes parlementaires qui ont réclamé la mise en place de moyens nécessaires et une logistique appropriée pour pouvoir traduire simultanément les interventions en langue amazighe et en langue arabe pour que tous les parlementaires et surtout les citoyennes et les citoyens du Pays puissent comprendre ce qui se dit sous la coupole du parlement. Même un membre du parti de l’ostracisme, l’Istiqlal, a appelé à disposer de moyens pour traduire les interventions de parlementaires, faites en langue amazighe, dans l’attente de la publication des règlements appelés à organiser et à structurer l’usage de cette langue dans tous les secteurs de vie. Cette position est soutenue par quelques parlementaires et non des moindres: Le Président du groupe: «Justice et Développement», a rappelé que pendant la préparation du règlement intérieur du conseil législatif il était déjà question de mettre en place le matériel nécessaire pour entreprendre la traduction des interventions de parlementaires en amazighe, si les moyens dont dispose le conseil le permettent, il va sans dire. Le président du groupe: «avancée démocratique», lui, soulève un lièvre qui est plus étrange et plus ardu à digérer. Il soutient la position de ceux qui réclament des moyens immédiats pour la traduction des interventions en amazighe d’autant plus, dit-il, que les règlements devant permettre l’usage de la langue amazighe dans les secteurs publics risquent de n’être publiés qu’à la fin de la législature actuelle!!! Le doute n’est donc pas permis: Les Arabo-Islamistes, aux commandes de l’état, sous le contrôle strict du Makhzen, sont loin de vouloir respecter les dispositions de la constitution qu’ils ont pourtant confectionnée et sur ordre pour finalement l’imposer aux citoyens médusés et inquiets. Les Marocaines et les Marocains, sont maintenant invités à se tenir à carreau: le souci premier du PJD est d’entreprendre une vaste réislamisation des Marocaines et des Marocains sur la base de La devise: un seul dieu, une seule langue, une seule nation et un seul peuple asservi! La construction de nouvelles mosquées, la restauration de celles qui sont dégradées connaissent une activité intense et sans précédent! Est-ce que c’est de cela qu’a besoin le peuple: ses chômeurs, ses paysans, ses exclus, ses analphabètes, ses Femmes devenus des corbeaux avilies et robotisées, des fantômes que l’homme exploite à sa guise, sans limites et sans remords? La puissance, en décibels, des haut parleurs installés au haut des minarets, atteint des seuils particulièrement dangereux à l’audibilité des Femmes, des Hommes et surtout des enfants qui, si ils n’en meurent pas, en gardent des séquelles à vie! Un membre du groupe socialiste considère, lui aussi, que la séance de contrôle du travail du gouvernement, du 30 avril 2012, restera dans l’histoire: L’acte de TABAAMRANTE aura également des suites, ajoute-t-il. Il a aussi rappelé que le gouvernement n’a pas attendu la publication de la loi d’application des dispositions de l’article 5 de la constitution concernant l’usage de la langue AMAZIGHE pour intégrer celle-ci dans les cahiers des charges relatifs à l’information publique. Pour galvauder sa référence, il cite la loi sur le droit à la grève qui a mis de nombreuses décennies avant d’ être publiée sans que pour autant le droit de grève ait été interdit! COMPRENDRA QUI VOUDRA! ET A BON ENTENDEUR SALUT! Il ajoute que le retard mis pour établir et publier les lois organisationnelles ne signifie pas l’ajournement de ces lois. De son coté le ministre chargé des relations avec le parlement, Habib ChOUBANI, laisse entendre qu’il souhaite pouvoir répondre aux questions orales des parlementaires, dans la langue maternelle de «Saint Augustin»! Selon lui, la langue amazighe jouit de la priorité absolue parmi les lois organisationnelles qui sont en cours de préparation ou sur le point d’être publiées. Le Ministre de l’éducation nationale, oui, Mr Al WAFA en personne, déclare, suite à l’exigence de TABAAMRANTE, que depuis bien longtemps, huit à neuf ans, la langue amazighe est enseignée dans les établissements scolaires du Pays. (On l’ignorait donc!) Bien sûr Mr Le Ministre ne donne aucune statistique pour établir le sérieux de cet enseignement et les résultats qu’il a enregistré depuis!!! Il ne parle pas non plus des délégués (es) provinciaux (les), de son ministère, qui ont mis tout leur poids pour ne pas ouvrir des classes d’enseignement de l’amazighe dans les établissements qui relèvent de leur compétence. Bien sûr la formation des cadres pour élargir et généraliser l’enseignement de l’amazighe et son contrôle, n’a pas, non plus, retenu l’attention de Mr le Ministre. IL n’a pas, non plus, parlé de l’enveloppe budgétaire que son ministère aurait réservée à cette opération(!) ni des effectifs d’élèves concernés. Il n’a surtout pas parlé de l’objectif planifié pour cette initiative qui devait concerner toutes les marocaines et tous les marocains, en âge d’être scolarisés (es), à l’instar de ce qui se passe pour la langue arabe. Nous voulons une évaluation scientifique à mettre à disposition, Mr le Ministre, pour que chacun et chacune à travers le Pays, puisse se forger une idée sur cette initiative qui reste plutôt de la poudre aux yeux qu’une volonté sincère de répondre à un besoin crucial de l’écrasante majorité des citoyennes et des citoyens du Pays. Ceux là même qui décidèrent, quelques jours après le couac qu’a provoqué, au conseil législatif, TABAAMRANTE, d’interdire «l’écoute» des interventions en langue amazighe au parlement et jusqu’à nouvel ordre. Qui est derrière cette bourde aussi irresponsable que loufoque? Pourtant, elle ne changera rien ni à la donne sur le terrain social, ni à la situation de l’Amazighe, dans sa propre patrie. Même Khadija Rouissi, présidente de la séance parlementaire des questions au gouvernement, du 13 avril 2012, aux racines profondément amazighes, a applaudi l’acte de TABAAMRANTE, acte qu’elle a qualifié, d’ailleurs, d’historique. Tout en ayant soutenu les propositions de ceux qui ont réclamé, pendant la tornade qui a duré, selon des sources fiables, environ une demie heure, la mise en place de moyens appropriés pour «écouter» la traduction simultanée des interventions en amazighe des parlementaires a fait volte face! C’est elle qui a lu devant les parlementaires la décision d’interdire l’usage de l’AMAZIGHE, au parlement, jusqu’à nouvel ordre. Sous quelle pression ou quelle menace a-t-elle succombé, pardi? Elle est, pour le moment, la seule à le savoir. D’autre nervis, meurtris de ce qui se passe avec la langue du peuple autochtone, usent d’un humour désertique pour vilipender, à la manière des chameliers australiens, du moyen âge, les comportements et les réactions, respectables car patriotiques, des Femmes et des Hommes dont l’identité et les racines sont pétries de l’eau, de la terre et du soleil de céans. Ils font appel, tout fier de le faire savoir dans des périodiques à tendance, à des registres aussi archaïques qu’obsolètes relatifs aux structures linguistiques de la langue amazighe dont ils ignorent, en réalité, et l’existence et la construction! Savent-ils au moins combien de dialectes dits arabes existent dans l’empire arabe? Savent-ils aussi que le lien entre l’arabe classique et les nombreux dialectes que comptent l’empire arabe est la graphie d’origine araméenne que les Iraniens ont offerte aux arabes pour qu’ils cessent de transcrire le coran en hébreux? La graphie TIFINAGHE, elle, en revanche, est une création Amazighe par et pour les Amazighs(es). Elle permet de transcrire la langue amazighe et ses dérivés locaux dans les mêmes caractères et conditions grammaticales. Ce qui a permis à l’amazighe d’intégrer la liste universelle des langues de civilisation qui disposent d’une graphie propre, intelligente et plastique. La langue arabe et ses dialectes ne jouissent pas de ce privilège, le savent-ils du moins ces humoristes savants et goguenards des temps crépusculaires? Cela n’empêchera nullement les Amazighs(es) de continuer à parler leur langue maternelle et à la développer, au grand malheur des «anchlusseurs» des patrimoines culturels étrangers qu’ils n’hésitent pas à s’approprier, ni vu ni connu. Du moins le croient-ils? Les Marocains(es) doivent, aussi, tirer les leçons qui s’imposent de l’acte historique et pédagogique de Fatima TABAAMRANTE qui rappelle, on ne peut plus dignement et clairement, que la Femme amazighe est une «légende» dans tous les domaines et notamment ceux de la lutte, du combat, de la résistance et du patriotisme à l’instar de la REINE DIHIA. Laisser passer, sans réagir, l’interdiction faite par le parlement «au Maroc» de l’usage de la langue amazighe, peut avoir des conséquences autrement plus rugueuses et négatives qu’il n’y paraît. Cette méprise sans précédent Interpelle tous les marocains et toutes les marocaines voir tous les Amazighs de La planète Terre. Saluons, en attendant donc, la perspicacité, la justesse et l’ingéniosité de Lalla Fatima TABAAMRANTE qui a rappelé tout le monde à l’ordre et de la façon la plus frappante. Rendons-lui un vibrant hommage qu’elle mérite intensément. Saluons également la vive logistique qui a encadré finement, après l’avoir judicieusement inspirée, cette chiquenaude oh combien salutaire et bienfaisante, par les temps qui courent. ASSERMOUH AHMED, MARRAKECH LE 15 JUIN 2012
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