Congrès Mondial Amazigh

Décès de Mohand Issad

Nous apprenons avec tristesse la disparition de Mohand Issad, survenue le 28 avril 2011 dans un hôpital parisien. M. Issad était avocat, professeur de droit à Alger et s’est fait surtout connaitre par le fait qu’il avait présidé en 2001, la commission d’enquête sur le printemps noir de Kabylie. Dans son rapport remis au chef de l’Etat algérien, M. Issad avait clairement dénoncé l’action violente des gendarmes qui ont usé de «tirs à balles réelles, saccages, pillages, provocations de toutes sortes, propos obscènes et passages à tabac». Le rapport ajoute: «la violence enregistrée contre les civils est celle d’une guerre, avec usage de munitions de guerre». Le rapport note enfin que les causes profondes des troubles en Kabylie sont «sociales, économiques, politiques, identitaires et les abus de toutes sortes».

Tous les acteurs politiques et associatifs avaient reconnu à l’époque, le professionnalisme et l’honnêteté du travail effectué par cette commission dont le président en particulier, avait fait preuve d’un haut degré d’intégrité morale et de courage.

Le Congrès Mondial Amazigh salue la mémoire de cet homme juste et libre et exprime ses sincères condoléances à sa famille.

Les conclusions du rapport Issad sont restées à ce jour sans suite. Il reste donc à d’autres hommes aussi justes et libres que l’était M. Issad, de poursuivre le combat contre l’impunité dont jouissent les responsables des crimes commis sur 126 Kabyles tués en 2001 et pour que triomphe la justice en Algérie.