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L’Association Amghar pour la Culture et le Développement et la section de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme à Khénifra question environnement au niveau local Khénifra Par : Anarouz SAADANI - Khénifra
L’Association Amghar pour la Culture et le Développement et la section de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme à Khénifra et ont organisé samedi 08 mai 2010 une conférence sur « La question de l’environnement au niveau local » au Centre de la Formation et de la Qualification de la Femme à Khénifra. Au programme des projections de films documentaires et deux interventions portant sur l’exploitation arbitraire de la cédraie du Moyen Atlas et des galets de la rivière Srou située à une dizaine de kilomètres de Khénifra. Les films réalisés par des défenseurs de l’environnement et par la chaîne française France 24, font état des lieux et ont permis au public qui a assisté à la conférence de réaliser l’ampleur des massacres perpétrés par des entrepreneurs et des individus qui ne se soucient que du profit à tirer des ressources de la forêt et de la rivière Srou et par extrapolation des richesses des territoires amazighs au Moyen Atlas et partout ailleurs. Le premier exposé a pour objet l’exploitation intensive de La rivière Srou. Le conférencier, Houssein Bahouar, professeur des sciences de la vie et de la terre a expliqué les intérêts économiques de la rivière et a mis l’accent sur l’acharnement de ce qu’il a appelé « les sociétés prédatrices d’environnement » pour l’extraction des matériaux de construction. Il a précisé, avec des preuves à l’appui, que les exploitations intensives et arbitraires des galets, des graviers et du limon de la rivière Srou ont un impact dévastateur sur l’environnement et sur les conditions socio-économiques des riverains imazighns qui ont de tout temps vécu en bonne intelligence avec cette nature riche et généreuse. M. Bahouar a attiré l’attention sur les conséquences désastreuses de ces exploitations en termes de destruction de l’habitat des innombrables espèces ainsi que sur la santé des riverains et celle de leur bétail. Les nuisances sonores, les différents types de pollution provoqués par le rejet de déchets toxiques dans la rivière sans prendre de précautions frappent de plein fouet et l’environnement et les riverains. La population locale dénigrée, marginalisée n’est jamais prise en considération. La deuxième intervention a porté sur l’abattage des cèdres dans le Moyen Atlas. M. Aziz Aqqaoui a donné des précisions sur l’importance de la cédraie dans la préservation des écosystèmes. Il a expliqué avec des statistiques que des milliers d’espèces végétales et animales dépendent pour leur survie des cèdres. C’est dire qu’avec la disparition de cet arbre légendaire c’est tout un système écologique qui, ne bénéficiant plus de la protection que lui assurent les « izerfan » imazighns, va s’effondrer. M. Aqqaoui a attiré l’attention sur les lacunes législatives, l’inefficacité des systèmes contrôle voire l’existence d’une « mafia multicyphale » qui prend la cédraie d’assaut pour faire fortune. Le débat a été ouvert par la suite. Les interventions ont approfondi certains aspects de question environnementale au niveau local. Les échanges étaient intensifs et fructueux. Les intervenants ont fait une sorte de réquisitoire cinglant à l’encontre des entreprises, des exploitants et leurs complices qui massacrent la nature avec indifférence. Pour eux, il n’est plus question de rester les bras croisés. Ils envisagent de mener des actions sur le terrain pour lutter contre la dévastation de l’environnement.
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