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Conférence-débat sur le Mouvement Amazigh au Maroc à TILELLI
A l’occasion du nouvel an amazighe 2956,
l’Association Socioculturelle TILELLI a organisé une conférence-débat, donnée
par Monsieur Mustapha BERHOUCHI, le 13 janvier 2006 au siège de la Bibliothèque
TILELLI à Goulmima.
Dans son exposé, intitulé Réflexions su le Mouvement Amazighe au Maroc, le
conférencier a traité des derniers développements de la question amazighe au
Maroc, notamment la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (I.R.C.A.M),
la tenue du «Congrès Mondial Amazighe» (C.M.A) à Nador et la création d’un parti
amazigh, le Parti Démocrate Amazigh Marocain (P.D.A.M).
Concernant l’I.R.C.A.M, cette «institution makhzénienne créée en 2001 dans le
but de neutraliser le Mouvement amazighe au Maroc», le conférencier s’est arrêté
sur la «démission» des Sept Hommes et a relevé que, dans leur communiqué, ces
derniers se sont limités à critiquer différents ministères pour leur attitude
humiliante envers la langue et la culture amazighes alors que le «vrai pouvoir
au Maroc est entre les mains de la monarchie».
Quand au «C.M.A», Monsieur BERHOUCHI l’a qualifié d’»expérience ratée» du fait
de sa récupération et de son instrumentalisation par les Etats algérien et
marocain par le biais d’associations «amazighes» à leur solde. Le conférencier a
ajouté que c’est dès sa naissance que ce Congrès présentait une «anomalie
congénitale» qui le condamnait à l’impuissance et à l’éclatement: en effet, les
différentes instances de cette organisation étaient composées de citoyens (Imazighenes
de la Diaspora et des Iles Canaries) et de sujets (Imazighens de Tamazgha
continentale). Or ces derniers ont des lignes rouges qu’ils ne peuvent jamais
dépasser. «D’ailleurs, ajoute le conférencier, s’il y avait suffisamment de
libertés de pensée, d’expression et d’action dans les pays de Tamazgha, il n’y
aurait pas de Diaspora amazighe!»
Abordant le sujet du parti dit amazigh créé récemment au Maroc, le parti
Démocrate Amazigh Marocain (P.D.A.M), Monsieur BERHOUCHI a considéré que sa
création est prématurée car le Mouvement Amazigh au Maroc n’est pas encore
suffisamment mûr pour passer à l’action politique.
L’assistance, composée pour la plupart d’adhérents et de sympathisants de
l’Association TILELLI a corroboré l’essentiel des thèses exposées par le
conférencier et a saisi cette occasion pour rappeler les revendications
légitimes du Mouvement Amazigh, notamment:
- la constitutionnalisation de tamazight, langue nationale de la majorité du
peuple marocain, comme langue officielle du pays,
- la création d’un institut scientifique indépendant qui aura pour mission
principale l’aménagement linguistique de tamazight,
- l’intégration sérieuse, en bonne et due forme, de la langue amazighe à l’école
marocaine comme langue enseignée et comme langue d’enseignement.
Les intervenants ont également dénoncé la marginalisation et l’appauvrissement
par l’Etat marocain des régions amazighophones comme ils ont dénoncé
l’exploitation de la cause amazighe pour des intérêts personnels. Ils ont aussi
appelé les militants de la cause amazighe à plus de vigilance et à œuvrer pour
un Mouvement Amazigh pacifique, démocratique et indépendant de l’Etat, de ses
partis et de ses acolytes.
(Ali HARCHERRAS)
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