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Amezruy: Un
nationalisme acquis à la belote Par:
Zaid Ouchna Voilà maintenant
un quart de siècle que je transhume dans le pays, du long en large, du sud au
nord et d'est à l'ouest. Par mes multiples passages, j'ai sillonné les déserts
et les montagnes à la recherche
de la revendication de l'identité Amazighe. Dans la douleur de mes difficultés
quotidiennes, j'avais peur d'un emballement de l'histoire, et par moment j'ai
cru avoir perdu le chemin. Toujours mon petit sac accroché à l'épaule, tête
presque baissée, j'étais toujours aux aguets de la nouvelle. Activités
culturelles, séminaires, réunions
ou autres publications, tout ce qui la touche me sursautait. Je n'arrêtais
pas de siroter pour la énième fois la question suivante:
TAWADA c'est pour quand? J'ai fait de la
capitale Rabat, et plus précisément de "Capri c'est fini" et de la
MAP, mon passage obligé. Pourtant, je savais que ma position est drôlement
particulière car je n'ai pas de cravate et cela n'a vraiment pas aidé à
faire de moi un pain de milieu. À l'image du
travail d'abeille, j'ai accumulé des années durant ses valeurs, ses enjeux,
sa philosophie et l'amertume de sa résistance et de sa persévérance. J'ai
regardé comme à la télévision se dérouler devant moi des scènes époustouflantes.
Plus j'accumule des événements, plus je crois en pénétrer le sujet et
moins je les comprends! J'ai enregistré presque passivement durant tout mon périple
une foule d'impressions insolites. La délation et le mensonge sont une
monnaie courante. Accrédité par une
curiosité toute Amazighe, j'ai relevé des thèmes tactiques dont la théocratie
de notre pays en avait fait ses armes. Ils aspirent tous à un accident de
l'histoire et à une monstrueuse déviation de l'identité Amazighe. Le
principe général c'est le gommage à outrance de notre mémoire, de nos mœurs,
de notre civilisation et de notre façon de voir le monde. Rien ou presque n'a
été laissé au hasard pour avoir une légitimité au départ inexistante.
Oui, presque car et heureusement "on
chasse le naturel et il revient au galop" comme on dit. Durant mon parcours
donc, mon attention s'est longtemps attardée sur cette tactique thématique
utilisée pour l'épuration de la civilisation et de la culture. Sans doute
elle est la plus spectaculaire! Dans des
publications en ouvrage, sur le terrain et par des témoignages, j'ai pu
retenir le paradoxe. J'ai pu voire et entendre la théocratie se vanter des résultats
obtenus de son usage du bourrage du crâne polymorphe.
Les thèmes
tactiques: 1)-Le nationalisme 2)-Les "zzawaya" 3)-La politique de
la terre 4)-La paupérisation
des régions et des individus 5)-La propagande et
les média 6)-Le
travestissement toponymique 7)-La dépersonnalisation
et la spoliation des valeurs 8)-La diplomatie
extérieure 9)-La ligue arabe 10)-L'usage
obligatoire de la langue arabe.
Le nationalisme En premier et dans
ce récit, je me limiterai bien entendu à ce nationalisme acquis hors des
aspirations véritables de notre nation. Selon le LAROUSSE,
pour mériter le titre de nationaliste il faudrait au préalable valoriser la
tradition de sa nation. Donc de transmettre la doctrine de: 1-Sa culture 2- ses coutumes 3-Sa mémoire et
ses légendes…etc. Il s'agirait au
fait de ne pas couper le lien avec le passé.
La culture: Dans notre cas, à
moins qu'il s'agisse d'une autre nation, notre culture est en toute logique:
l'Amazighité. Ceux qui prônent autrement ne sont à juste titre qu'une mouvance sectaire
destructrice affichée de notre état d'être……..
La mouvance
sectaire n'y va pas par le dos de cuillère, elle a tenu à ce que le peuple
amazigh tire ses fondements dans un registre
blanc. Pour mieux banaliser cette doctrine, elle s'était jetée, elle la
première pour s'accaparer tout simplement le titre de
nationaliste! Cela, évidement, ne
répond à aucun critère mais elle voulait changer le cours de l'histoire et
donc de faire perdre le "nord" à l'afrique. Quand je pense au
brouhaha qu'elle avait manifesté
contre le dahir du 16 mai 1930 -
que je revendique d’ailleurs - cela me donne de l'irisée. Il procurait
pourtant juste une miette de
l'espoir à la sauvegarde
de l'exception culturelle! On a certainement beau lui tirer des
oreilles sur son importance et sur la corde sensible qu'il constituait. Comme
nous la connaissons, je n'oserai
pas croire qu'elle soit dotée de
ce genre de faculté de réflexion.
D'où tire-t-elle ce courage à pouvoir même insulté l'indulgence et
l'intelligence du peuple Amazigh? Il n'y
a pas de doute nous avons bel et bien affaire
à un missionnaire dompteur.
Les légendes: Je vous invite à
remonter le temps. 1912: La mouvance
sectaire en mal de représentativité et de légitimité fait alliance avec
les forces étrangères spécialisées à l'époque dans le rapt des terres
des autres. Elle offrait des biens du Maroc comme
rançon contre sa protection. C'est ainsi qu'elle
signa un accord tripartite à Fès en 1912 baptisé "le
protectorat", la mettant en prise d'une part, la France et L'Espagne de
l'autre. Il prend effet à partir de la date de la signature jusqu'à l'an
1944. L'Espagne hérite de deux parties: le nord et l'extrême sud. Le reste,
c'est à dire le centre devrait revenir de droit à la France. Plus tard, les
guerres éclatèrent. Notre pays était à sang, à feu et à sec. L'ombre de
la mort s'est abattue sur lui, exception
faite du côté du territoire du
triangle d'or. On suçait la liberté aux imazighen pour les dompter. Il est
vrai, la naïveté du peuple marocain y est pour quelque chose!
Comment peut-il laissé les autres se servir de ses propres
richesses contre lui? Comment a-t-il succombé devant la tricherie à
la chéchia? La guerre du Rif: De 1921 à 1927 la
guerre du Rif avait occupé la
une de la presse mondiale. Pourtant elle était hors des frontières des pays
concernés d'une manière directe. Le 5 août 1925,
l'armée espagnole a multiplié son arsenal
militaire terrestre, aérien et maritime au golfe d'Alhoceima. Au 7
septembre de la même année, il y avait plus de 36 navires de guerre dont un
porte avion, 63 frégates d'hommes. Le tout était appuyé par plus de 100 avions de combat. L'enjeu était évidement de taille, il
fallait éradiquer l'armée de Abdelkrim Al khatabi qui n'avait qu'une seule
foi: défendre l'honneur de son pays. Par une détermination et un courage qui
n'ont pas d'égal, elle a tenue
en échec et pour longtemps l'armée espagnole. Il a fallu avoir recours à des
armes chimiques que l'Allemagne lui procurait (ce même gaz
toxique usité par Saddam Hussein contre des Irakiens non arabes et
conseillait à Houari Boumediene son utilisation
contre les kabyles en 1981). La mission était
évidemment claire, c'était d'éradiquer les "berbères". Pour se
faire et comme ce n'est pas suffisant, l'armée française bloquait la frontière
sud du Rif. Elle avait porté ses effectifs à prés de 160 000 hommes et sous
la houlette du maréchal Pétain un des héros de la première guerre
mondiale. Comme dans une arène
le taureau amazigh subissait des coup de partout sous la olé et les
applaudissements des "R" boursouflés dans les tribunes. Les guerres du
moyen Atlas: De l'autre partie
sud du pays appelée côté "français", la résistance des
Imazighen faisait rage. Pour ne citer que les guerres célèbres comme celle
d'Elhri à Khnifra le 23 novembre 1914. Les compatriotes affrontaient non
seulement les forces françaises mais également les "mercenaires. En
effet, les traîtres venaient au secours du colonisateur D'un coté ceux qui défendaient
leur territoire contre l'envahisseur, de l'autre ceux qui servaient le
serviteur. Mouha ou Hemmou Azayyi et les siens qui connaissaient le vrai sens
de l'endurance allaient perdre des centaines des leurs. Allez donc chercher
dans les archives de l'histoire et vous verrez ce que signifiaient les
batailles et des guerres de: -La guerre d'Ayt
Sekhman de 1916 à 1930. -Les batailles de
Timehdit -Les batailles de
Tizi n Zzou (Tounfiyet)…. etc. Les guerres du
sud-est: 1)-"Is
di-gzegh g Baddou!" (Je ne suis quand même pas descendu de Baddou!).
Cette expression est encore d'usage dans le parler de cette région. C'est
pour signifier à son prochain d'une façon générale qu'on ne commet pas de
forfaiture. C'est aussi pour dire avec fierté qu'on est patriote. En effet,
les séquelles de la guerre de Baddou
et celle de Hemdoun avec, sont toujours vivaces dans les esprits. Quand elle
éclatait en juin 1933, Imazighen fuyaient leurs demeures et vidaient leur
igherman. Armes à la main, femmes et enfants devant, ils se dirigeaient tous
vers une même et unique direction: la montagne de Baddou. Ils avaient laissé
derrière eux leurs biens et
leurs richesses à la grande satisfaction des traîtres incultes. La France de son côté
descendra de tout son poids, elle voulait anéantir le dernier bastion qui
persistait. Cinq généraux attaquaient la montagne de Baddou des cinq côtés.
Le général Hure du côté de Tinghir; De Bouisson venait de Tadla, le général
Girou prenait la rive d'Imetghern et le général Perrons venait du sud. Le ciel quand à lui; il pleuvait des bombes. De toute évidence;
les patriotes qui n'avaient alors que des armes à répétition perdaient des
centaines de leurs braves. Lorsque l'armée
coloniale les ramena de force dans leur igherman, ils étaient anéantis. Les
blessés, les femmes et les
orphelins quêtaient leurs propres biens dérobés par les soumis et les traîtres.
Pour survivre, ils étaient tenus de céder des parcelles de terrain contre
une galette de pain. Le tournant de l'histoire commença alors ici car la
bassesse prendra le dessus sur la vertu. Le prolongement de cet enjeu a causé
beaucoup de mal aux générations qui ont suivi. Là où le bas blesse
c'est quand le soumis est travesti
en notable. 2)-Un peu plus vers
le sud, dans les hauteurs du petit atlas, la guerre de Saghro et Bougafer éclata
bien avant celle de Baddou et Hamdoun. آssou
ou Baslam et les siens affrontaient pendant des années le colonisateur et ses
légionnaires. Les avion, les chars et les armes automatiques de l'époque
usités contre ceux qui n'ont de dieu que dieu et la détermination de faire
honneur à leur nation. Le 24
mars 1933, l'Amghar n taghya n ilemchan décida de sauver ce qui pouvait l'être
encore- la mort dans l'âme. 3)-En 1935, Zaid ou
Hmad et Sâid ou Hmad décidèrent d'agir à eux seuls! Ils réussirent à
semer la terreur dans les casernes des légionnaires à Asoul, Ait Hani,
Aghbalou n kerdous et à Tinghir. Rien qu'à eux deux, ils venaient à bout
des forces de l'ennemi dans un total de sept accrochages. Une seule question
les tourmentaient: que venaient faire ces colons dans notre pays? 4)-Mouha Azeggwagh,
une figure emblématique à l'image de Zaid ou hmad, a participé à toutes
les guerres survenues dans le sud-est. Il constitue à lui seul une légende
dans l'histoire - la vraie du
Maroc. Le sud: Ait Baâmeran,
constituaient le rempart et le symbole même de la résistance de notre pays. Question: Quels
sont les vrais faux nationalistes? Tout le monde connaît
la réponse par cœur, à force de forger…!
Sur le terrain : la
mémoire Un pays qui a connu
des légendes dans son passé comme le notre ne peut qu'être jalonné et
jonché de cippes pour la réminiscence. Quoi de plus normal diriez-vous? Si
le monde d'aujourd'hui progresse de cette manière, c'est en partie grâce à
sa mémoire. Comme on dit: "un peuple qui
ne sait pas d'ou il vient, ne saura pas où il va". Pour Imazighen,
cette règle n'est pas de mise. On leur a souhaité le contraire et
on les veut amnésiques. J'ai beau chercher dans les quatre coins du pays le
moindre indice qui va dans ce sens. Résultat: de mes propres yeux j'ai vu les
effets pervers d'une idéologie immonde. Oui, sur les tombes des Imazighen,
j'ai vu des stèles à la mémoire
et à la gloire de l'occupant et du colonisateur. En voici quelques unes: 1)-Stèles: En exemple, je
citerai les stèles édifiées à
la mémoire et à la grandeur des héros français tombés sur les champs de
batailles lors de la colonisation de notre pays. Edifiées en
monuments avec des inscriptions juste à côtés des tombeaux des Imazighen;
eux gisent là par terre sans scrupule et sans épitaphes. C'est comme
si L'Allemagne plantait ses stèles à la Drome ou au nord de
Pas-de-Calais ou alors à la défense à Paris à la mémoire et à la gloire
des nazis. 2)-stèles: Sur
les hauteurs d'Aghbalou n Kerdous au nord de Tinejdad, s'est édifié un
monument aux plaques d'orées. Il y est inscrit des noms de ces personnes qui
ont signé une pétition dans l'ombre en 1944, c'est à dire la fin prescrite du protectorat. Ceux là mêmes qui
traitaient Imazighen de sauvages lors des accords d'Aix-Les bains entre les
mains béatifiques d'Edgar faure. Plus tard et en guise de récompense, les "berbères" héritent
d'un jour férié pour commémorer cet événement!! La date choisie n'est
bien entendue pas due au hasard,
elle est venue faire outrage et
masquer les festivités de chaque
fin d'année de l'an Amazigh. 3)-Plaques commémoratives: Dans
les villes, des villages et
maintenant des igherman également, on y voit des plaques d'inscriptions et
commémoratives. Elles portent en
majorité les noms des dignitaires de Damas, de Bagdad et d'Arabie, tous des
étrangers. 4)- Au cimetière
de Goulmima Ksar, on a édifié une stèle de Mohamed el korri
carrément sur les tombes des Imazighen! L'école de la place porte également
son nom! Et dire qu'il ne faisait
que passer par cette localité. Il était certainement de la bonne graine!
D’autre part en 1935: Quand la nécessité
de s'organiser s'est faite sentir
pour prendre la relève, la mouvance sectaire se regroupa pour fonder des
cadres politiques. Elle voulait former une oligarchie au détriment d'un
peuple qui se bat encore dans les montagnes pour sa dignité. La règle est
toujours la même, il faudrait
qu'elle soit la première avant
que les «berbères», aujourd'hui meurtris,
ouvrent les yeux. C'est ainsi qu'elle fonda un parti
politique et de surcroît: Fasciste! Elle s'était inspiré bien
entendu du modèle Mussolinien et Hitlérien avec lesquels elle aurait
noué des relations au préalable. Hitler disait: «Tant que le
mensonge est grand, mieux le
peuple le croirait!». C'était ce que voulait la mouvance sectaire. Elle
baptisa son mouvement «Fityana qawmi». Leur hymne a été composé par un
certain M. Tangui et s'intitule:
«Enfants de ma patrie» dont voici quelques extraits très révélateurs: Ya qawmana! Hayya bina
nucayyidu biladana! Sahila
al jabal! Li
lâula ssawaima A
yarhamu hada al watan Antum
banu hada azzaman! Ya qawmana!!! Elle gesticulait également
des slogans du genre suivant: "Si nous détenons
le pouvoir, le soleil ne se lèvera au Maroc que sur nous" Et
dire qu'elle est dans la position
de l'affluant. |
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