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Il faut rendre à Tamazight ce qui appartient à Tamazight. Par: Oulghazi Hsaine Si le grand roi Massinissa fut le premier à lancer le slogan: L’Afrique aux africains, il y a près de 22 siècles, la décision de My Youssef par Dahir du 11 septembre 1914 a précisé qu’aucun musulman, même orthodoxe des oulémas n’a jamais discuté justice à l’égard des Amazighs. Le fait accueilli par les uns, provoqua une certaine réserve d’abord et des manifestations de mécontentement dans certains milieux arabes des villes dont la tendance est d’arabiser le monde Amazigh. Le 16 mai 1930, le sultan Mohamed V a promulgué le Dahir réglant la justice dans les tribus de coutumes amazighes. C’est alors qu’une clique du soi-disant mouvement national a fait long feu en soulignant que le nouveau Dahir était une attaque préméditée contre l’Islam et les autorités spirituelles du sultan, en fournissant les appuis de certains Wahabites. A cet égard, le sultan Mohamed V avait tenu de mettre en garde ses fidèles sujets contre une interprétation erronée du texte du dahir, il a même défini dans son message adressé à la nation que le texte ne porte en aucune façon atteinte aux lois fondamentales de l’Islam. Feu le roi Hassan II avait donné ses hautes directives pour enseigner la langue Tamazight dans l’école marocaine. SM le roi Mohammed VI a crée l’institut royal pour la culture amazigh en vue de promouvoir la langue tamazight en précisant qu’elle appartient à tous les marocains. Malheureusement, l’histoire officielle voit dans le Dahir du 16.05.1930 un projet de conspiration coloniale pour la division ethniques des marocains en faisant de lui un sujet qui terrifie sans raison et qui permet, en opposition à la volonté du bon dieu, aux amazighophobes d’œuvrer pour éradiquer Tamazight sur sa terre: Tamazgha! En effet, une analyse intellectualiste interprète aujourd’hui ce qu’on appelle: Dahir berbère, comme une ruse conçue par les nationalistes dans un but non avoué d’empêcher l’éveil d’une identité originelle qui sommeille. En fait, la question fondamentale qu’il faut mettre en exergue est celle de l’identité. Les défenseurs de la cause Amazighe revendiquent énergiquement la reconnaissance de l’identité Amazighe, une identité usurpée pour considérer injustement le Maroc un Etat arabe et y rassembler les chefs d’Etat des pays de Tamazgha morcelé par le colonialisme pour créer une unité utopique: l’Unité du Maghreb Arabe! Deux décennies passeront bientôt après la proclamation de l’UMA et les arabes se sont mis d’accord pour ne jamais se mettre d’accord. Les conditions socioculturelles, linguistiques, géographiques et historiques de l’Afrique du nord ne reconnaîtront jamais une véritable unité avec une culture au nom d’une identité artificielle fondée sur l’arabité qui nie volontairement la vraie histoire du pays et exclut l’amazighité de Tamazgha! Il est donc inconcevable de désavouer la profondeur de l’identité amazighe du Maroc qui se caractérise aujourd’hui par la diversité dans sa personnalité culturelle. Et si le Maroc est devenu membre de l’Organisation des Nations Unies le 12 novembre 1956, il est tenu d’adopter la charte de l’ONU et doit: -Proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme dans la dignité, la valeur de la personne humaine et l’égalité des droits. -Pratiquer la tolérance à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage. -Recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social. -Reconnaître la langue tamazight: langue officielle, l’enseigner à tous les niveaux, analphabétiser imazighen dans leur propre langue et cesser d’interdire les prénoms amazighs comme l’exige l’ONU. -Cesser de s’approprier manu militari des terres des autochtones amazighs: déclaration du groupe de travail des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (GTPA). -Condamner les violations contre les droits de tamazight et stigmatiser les actes de haine et de mépris de ceux qui s’opposent aux droits légitimes de tamazight. Il faut rendre à tamazight ce qui appartient à tamazight. Toute faute commise volontairement contre les droits légitimes de l’amazighité de Tamazgha est sans conteste irrémissible. Défendons donc notre langue et sauvegardons la de l’oubli, elle constitue pour nous tous un honorable héritage culturel. Enfin, j’évoque aux chers lecteurs que lors de son passage à Paris vers l’Amérique du nord, en janvier 2004, Mr Ferhat Mehenni avait dit: J’ai énormément de respect pour toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à notre culture, à notre identité et à notre langue. Pour dire ensuite: Tamazgha est un lien indispensable pour tous les imazighen.
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