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Mbarek Touss de l'Association Amazighe TILELLI a été enlevé et torturé Déclaration Moi, Mbarek TOUSS, membre de l'Association Amazighe TILELLI, ex-détenu politique et ex-coordinateur du Comité de Soutien au Mouvement des victimes de l'ANAPEC, déclare à l'opinion publique locale, nationale, amazighe et internationale avoir été enlevé et torturé, le 28 février 2003 à Tinghir (province de OUARZAZAT) par des agents de la D.S.T., en présence de policiers en uniforme. Les événements se sont passés comme suit: Après avoir consulté un chirurgien dentiste à Tinghir, j'ai pris un bus, vers 21 h, en direction de Goulmima. Arrivé à un restaurant à dix kilomètres de Tinghir, le bus s'est arrêté pour une pause. Dès mon entrée dans le restaurant, quatre personnes se sont jetées sur moi, m'ont mis par terre et se sont mis à me rouer de coups de pied, de coups de poing. Ils m'ont traîné par terre jusqu'aux toilettes et ont continué à me tabasser. Ensuite, ils m'ont menotté. Je leur ai demandé d'arrêter de me torturer et de me traduire en justice si j'étais accusé de quoi que ce soit. Je leur ai demandé d'appeler une ambulance car ils m'ont grièvement blessé: je saignais du nez, de la bouche. Mais, ils étaient indifférents à mes demandes. Mes affaires traînaient par terre. Tout ce spectacle, qui a duré plus d'une heure, s'est déroulé en présence de deux policiers en uniforme, ainsi que du gérant de l'établissement, témoins-complices de cette opération "boukharienne". Après avoir terminé leur "besogne", et après m'avoir restitué mes affaires, mes agresseurs ont quitté les lieux "tranquillement", sous le regard des agents de l'"insécurité"..
Quand je suis sorti du restaurant, le bus n'était plus là. Alors, j'ai rebroussé chemin vers Tinghir, à pied. J'ai passé toute la nuit, terrorisé et éprouvant des vertiges, dans un hôtel de la ville. Le matin, j'ai pris un autre bus vers Goulmima. Il est évident que je n'aurais pas été victime de cette agression "légale" si je n'étais pas poursuivi par mes prédateurs. Ils n'étaient là que pour me faire subir ce qu'ils m'ont fait subir parce que, aux yeux de leurs maîtres, je suis un élément "subversif". Je considère ce traitement que m'ont réservé ces agents du makhzen comme une atteinte grave à mes droits, par ceux-là mêmes qui sont sensés assurer la sûreté des citoyens. Cette tentative de m'intimider et de me neutraliser ne fait que renforcer mes convictions et mon attachement aux principes et objectifs du Mouvement Amazigh. Je lance un appel à toutes les forces vives et aux organisations des Droits Humains, nationales et internationales, de m'apporter leur soutien dans cette épreuve. Mbarek TOUSS, Goulmima le 04 mars 2003 |
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