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Buqana,
village de pêcheurs et pécheurs Par:
Hassan Banhakeia Il était une fois
un petit village de pécheurs. Son histoire est aussi lointaine et profonde
que les racines salées de cette forêt maigre qui s'étend tout au long de
cette «langue de terre». Pêcheurs maltraités par le soleil; ils ont une
peau dorée. Leur langue, tamazight entretenue faussement par une école
ambulante, périt doucement. Des enfants, qui avant marchaient plusieurs kilomètres
pour être présents à l'école, arrivent maintenant à déficeler des bytes
et à déchiffrer facilement les signes araméens sur leur propre peau. Celui qui décide
de visiter Buqana ne peut pas oublier la splendeur qui surgit de cette terre
salée qui découvre des dunes infinies. Cette «langue de terre» peut narrer
plusieurs chapitres de ce pays. Si Ernest Hemingway avait connu l'existence
d'un tel village sur une langue de terre, il n'aurait pas choisi l'île de
Cuba pour y passer de longues années en face de la mer. Ici, la plage narre
au son des vagues, l'histoire de Tamzgha depuis la lointaine Egypte jusqu'aux
grottes d'Hercule. Point de trace de
sophistication. Sur l'infrastructure, rien à dire car il n'y a rien. La route
qui longe Buqana change selon la marée basse et la marée haute. De l'eau fraîche
commence à couler, l'électricité viendra un jour illuminer faussement cette
tranche authentiquement amazighe. Cette langue de
terre est sacrée, mais dernièrement Buqana se trouve profanée. Sur
l'environnement, que dire? La nature salée ne connaît que des saletés. A un
pauvre pêcheur on lui dénie le droit de construire un mur effondré
doucement par l'inévitable humidité salée, on lui interdit le passage d'un
sac de ciment ou des briques. Le poste de mohaznis est vigilant. Mais,
parfois, aux intouchables on leur laisse tout: on leur construit des maisons
grâce à la graphie “sacrée” que propage l’école ambulante, et à
ceux qui détiennent le pouvoir illimité: on leur octroie des parcelles, on
leur offre, les bras ouverts, tout. |
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